Carte scolaire : les dérogations dans l’Essonne

28 juin 2007

Extrait du « Parisien » du 25.06.07 : Derniers jours pour changer d’établissement

Il ne reste plus que cinq jours aux parents d’élèves qui souhaitent s’affranchir de la carte scolaire. Car la promesse de François Fillon, le Premier ministre, d’assouplir les critères qui permettent de s’inscrire dans un collège ou un lycée d’un autre secteur que celui de son domicile est devenue une réalité. Les élèves boursiers qui ont obtenu la mention bien ou très bien au brevet des collèges peuvent demander le lycée de leur choix.

Même chose pour ceux qui suivent un cursus scolaire particulier, ou qui habitent en limite de secteur. Mais il faut déjà déposer son dossier dans les délais, avant le 30 juin.

Attirés par ces nouvelles règles du jeu, de plus en plus de parents se tournent vers l’inspection académique. Pour faire face au rush, l’administration a tout prévu. Depuis trois semaines, trois conseillères sont chargées de répondre aux appels téléphoniques* et de recevoir les visiteurs. Cette cellule d’accueil a déjà enregistré 479 appels et 132 visites.

Pour s’affranchir de la carte scolaire, dépôt des dossiers avant le 30 juin

Difficile de savoir combien d’élèves seront, au final, autorisés à s’affranchir de la carte scolaire en Essonne. Officiellement, aucun objectif chiffré n’a été fixé. Mais on sait déjà que l’on dépassera les 600 à 700 dérogations accordées chaque année dans les collèges. A condition que les établissements convoités par les familles puissent accueillir de nouveaux élèves. Car l’inspection a prévenu : les dérogations ne seront accordées que s’il reste de la place. Exemple : sur les deux collèges d’Orsay, seul Alain-Fournier pourra accueillir de nouveaux élèves, Flemming étant déjà plein à craquer. « La demande de libération de la carte scolaire est très forte, mais on ne pourra pas pousser les murs. Tout cela risque de faire des déçus », avertit Pierre Anselmo, responsable essonnien du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale.

Dans les établissements en difficulté, on observe toute cette agitation d’un oeil méfiant, mais sans affolement. D’abord parce que l’inspection a promis de ne pas réduire le nombre d’enseignants dans les collèges et les lycées qui perdront des élèves. « Nous ne leur retirerons pas de moyens, assure Marie-Louise Testenoire, l’inspectrice d’académie. Et nous étudierons avec eux les moyens de remonter la pente. »

De toute façon, la plupart des collèges de ZEP ne s’attendent pas à une saignée dans leurs effectifs. Aux Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, on pense que les dérogations resteront marginales. « Chez nous, les élèves viennent à pied et mangent chez eux le midi. Ils n’ont guère la possibilité de prendre les transports et d’aller étudier ailleurs », analyse Marie-Suzanne Lucrèce, la principale.

Même sentiment à l’inspection. L’an dernier, l’administration a voulu récompenser les élèves qui avaient obtenu la mention bien ou très bien au brevet, dans les collèges Ambition réussite. Elle leur a proposé de s’inscrire dans le lycée de leur choix. Ces six brillants diplômés ont tous préféré rester dans leur quartier.

* Pour les renseignements concernant les dérogations, deux lignes spécifiques ont été ouvertes : 01.69.47.83.58 et 0.800.803.606 (numéro vert, gratuit depuis un téléphone fixe). Cellule d’accueil ouverte du lundi au vendredi de 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 17 heures.

Sandrine Binet

Répondre à cet article