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Gérard Aschieri : il y a eu réduction du nombre d’heures de cours dans les collèges RAR

7 juillet 2007

Extrait de « Nouvel Obs » du 06.07.07 : "La lutte pour l’égalité à l’école va en prendre un coup"

Entretien avec Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU (Fédération syndicale unitaire)

Le nombre de suppressions de postes dans l’Education nationale pourrait finalement s’élever à 17 000, au lieu des 10 000 annoncés. Comment réagissez-vous à cette réévaluation ?

 C’est le signe d’un bras de fer. D’un côté, on a les intégristes de la calculette, à la logique comptable, qui veulent supprimer des postes, car ils voient dans les effectifs de l’Education nationale la moitié des fonctionnaires. En face, se trouve le ministre Xavier Darcos, qui tente de limiter les dégâts. 10 000 suppressions, cela était déjà considérable étant donné l’augmentation du nombre d’élèves. Finalement, on agite le chiffon rouge de 17 000 suppressions pour que l’on soit soulagé de n’en avoir que 10 000. Le ministre avait signifié sa volonté de négocier avec les enseignants. Après ces annonces, il est certain que l’on aura du mal à discuter sereinement avec lui.

Quel impact peuvent avoir les conséquences de cette mesure sur les élèves et sur le fonctionnement des établissements scolaires ?

 Les élèves seront les premiers à en subir les conséquences. A la rentrée 2006, le ministre de l’Education Gilles de Robien avait dégagé 1 000 postes pour 250 établissements Ambition réussite. Cette décision s’était soldée par une réduction du nombre d’heures de cours pour les élèves. Cela prouve qu’il n’y a plus rien "à gratter". Les suppressions de postes vont affecter la qualité de l’enseignement. Les options, et notamment la carte des formations professionnelles, sont menacées. Les enseignements dits "périphériques", tels le sport ou l’art, pourraient être confiés à des intervenants extérieurs. Ils ne seraient donc plus des enseignements à proprement parler. Cette réduction du socle de cours risque de contraindre les familles à payer des organismes extérieurs, comme elles le font déjà avec les cours particuliers. La lutte pour l’égalité à l’école va en prendre un coup, car les enfants des milieux défavorisés pâtiront le plus de ces mesures.

Xavier Darcos souhaite mettre en place des études dirigées par des enseignants volontaires en fin d’après-midi. La charge de travail des enseignants risque-t-elle de s’accroître ?

 Le temps de travail des enseignants est estimé à 40 heures hebdomadaires. On ne peut pas charger davantage la barque. Demander plus d’heures aux professeurs ne ferait que nuire à la qualité des cours. Pour autant, les professeurs sont favorables à une évolution de leur métier. Il existe, par exemple, une très forte demande de travail en équipe, qui demanderait que l’on dégage plus de temps. Ce n’est pas le chemin engagé...

Propos recueillis par Bérénice Rocfort-Giovanni le jeudi 5 juillet 2007

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