> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. prior. (Rapports officiels) > Educ. prior. Rapports et débats parlementaires > Un rapport du Sénat dénonce le manque de classes « prépa » dans les ZEP

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Un rapport du Sénat dénonce le manque de classes « prépa » dans les ZEP

26 septembre 2007

Extrait de « 20 minutes » du 26.09.07 : Un rapport épingle les classes préparatoires

La prépa se ferme.

Selon un rapport du Sénat sur la diversité sociale et l’égalité des chances, rendu public aujourd’hui, seul un élève de classe préparatoire sur dix (9 %) vient d’un milieu défavorisé, contre un sur trois (29 %) il y a vingt ans. En hypokhâgne, math sup et prépas HEC, l’élite reproduit de plus en plus l’élite ! Selon le rapport, les responsables de cette panne de l’ascenseur social sont multiples : les profs de collège et de lycée n’informent pas assez leurs ouailles, ceux de prépa infligent des notes « dures et déstabilisantes », l’Etat répartit mal les classes - une quinzaine de départements, notamment ruraux, sont dépourvus de prépas - et les élèves s’autocensurent.

Philippe Heudron, membre de la Conférence des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), reconnaît que « les professeurs doivent s’investir davantage pour mieux informer les élèves », imaginant même « un droit de visite dans les lycées, pour expliquer que la prépa n’est pas ultra-sélective et que plus d’un élève sur deux reçoit une réponse positive après avoir postulé. »

Néanmoins la démocratisation de ces fabriques à élites est en cours. L’an dernier, Henri-IV a lancé une « prépa à la prépa » destinée aux élèves boursiers. Et le prestigieux lycée parisien Saint-Louis accueille depuis cette rentrée quatorze jeunes issus de quartiers réputés sensibles (lire ci-dessous). Avec des moyens conséquents, ceux-là même que le rapport du Sénat souhaite voir se développer.

L’internat notamment, « un gros plus pour travailler à fond, sans avoir à rentrer chez moi tous les soirs », sourit Christian, 18 ans. Originaire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il vient d’intégrer la première année de math sup. Et un système de bourses, utile quoique « insuffisant, selon Christian, pour payer les fournitures, les livres, la cantine ». Philippe Heudron, de la CPGE, rappelle que « 22 % des élèves de classes préparatoires sont déjà boursiers, ce qui n’est pas si mal pour des classes réputées fermées ». Le rapport demande malgré tout d’améliorer le système des aides. Une des clés pour redémarrer l’ascenseur social.

Laure de Charette - ©2007 20 minutes

---------------

Extrait de « L’Expresso » du 26.09.07 : Les classes préparatoires encore trop élitistes, selon un rapport sénatorial

Elles coûtent très cher à la communauté et reproduisent des élites : les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) peinent à s’ouvrir aux élèves méritants des milieux populaires, selon un rapport sénatorial rendu public mardi.
Rédigé par Jacques Legendre (UMP) et Yannick Bodin (PS), ce document déplore "une surreprésentation d’élèves issus de milieux favorisés" dans ces classes prépa.

Ils étaient en 2005-2006, "près de 54%" pour "30% issus d’un milieu intermédiaire et 13% d’un milieu défavorisé", assurent les sénateurs.

Le rapport cite une étude publiée en 2003, montrant que s’il y a eu "une certaine démocratisation dans la période allant des années 1940 aux années 1970", la période suivante, "à partir des années 1980", est au contraire marquée par une "interruption de la démocratisation".

Les auteurs de ce texte y soulignent que "l’Etat dépense en moyenne 13.760 euros (par an) pour un étudiant de classe préparatoire" et moitié moins pour un étudiant à l’université.

Les sénateurs constatent "un phénomène d’autocensure très puissant". Certains jeunes, malgré de très bons résultats scolaires, "ont le sentiment de vivre dans un monde bien étranger à celui des classes préparatoires et des grandes écoles avec ses propres codes (comportementaux, vestimentaires) et parfois son propre langage", ce qui entretient chez eux, un "sentiment d’illégitimité", écrivent-ils.

Les auteurs ont par ailleurs évalué différentes expérimentations, comme le concours spécifique aux élèves de ZEP initié par Sciences-Po Paris en 2001, l’ouverture d’une "classe préparatoire aux études supérieures" ouverte l’an dernier par le lycée Henri IV à Paris pour remettre à niveau des élèves boursiers nationaux ou encore l’opération de tutorat menée par "100.000 étudiants pour 100.000 élèves" menée depuis un an.

Selon eux, ces divers dispositifs sont à double tranchant. Individuellement, pour les élèves qui en profitent, ils font souffler un "vent d’optimisme", mais ils "risquent de créer de nouvelles inégalités", notamment territoriales, car ils n’existent pas partout.

Au chapitre des propositions, les sénateurs suggèrent d’abord d’améliorer l’information et l’orientation des élèves et des familles, en inscrivant notamment l’aide à l’orientation dans "les missions des professeurs de collèges et de lycée" et en "démystifiant" les classes préparatoires.

Ils conseillent également de revoir la carte de ces classes et de les créer plus nombreuses en banlieue et en zones rurales.

Afin de "lever les handicaps financiers", ils proposent en outre de réviser le système des bourses, d’amplifier les bourses d’entreprises et de créer des internats, ouverts les week-ends et durant les petites vacances dans tous les lycées accueillant une classe prépa.

MM. Legendre et Bodin souhaitent enfin "multiplier, mieux coordonner et évaluer les expérimentations" locales avec des "commissions de régulation académiques", ainsi que la mise en place d’indicateurs et d’outils statistiques.

---------------

Rappel :

14.09.07 - Un rapport au Sénat souhaite plus d’élèves de ZEP dans les classes « prépa »

Répondre à cet article