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Un dispositif de soutien scolaire à Saint-André à La Réunion

29 septembre 2007

Extrait de « Clicanoo » du 28.09.07 : Un million d’euros pour lutter contre l’échec scolaire

En étroite collaboration avec le rectorat de la Réunion, la commune de Saint-André et la Caisse d’allocations familiales (CAF) vont financer d’ici à la fin de l’année un programme d’accompagnement scolaire afin de remettre à niveau les enfants en difficulté. 1 500 à 2 000 élèves devraient être concernés par ce dispositif qui constitue une première dans l’île.

Il s’agit en fait d’un soutien scolaire gratuit. Outre l’aide aux devoirs du soir, les formateurs dispenseront surtout des cours de lecture, d’écriture et de calcul. L’apprentissage de ces fondamentaux constituera la colonne vertébrale du programme d’accompagnement scolaire individualisé que la municipalité de Saint-André mettra en place d’ici un mois. Elle bénéficiera de l’appui financier de la CAF ainsi que de la collaboration de l’Éducation nationale. L’opération dont le coût est évalué à environ un million d’euros sera financée à 50% par la mairie de Saint-André et à 50% par la CAF. Elle concernera entre 1 500 et 2 000 élèves du CP au CM2.

La commune compte au total près de 5 000 enfants scolarisés en primaire, mais suite aux évaluations réalisées par l’Éducation nationale, la part de scolaires ayant besoin d’acquérir des compétences est estimé à 30%. Le sénateur-maire de Saint-André, qui s’est entretenu à plusieurs reprises déjà avec la direction de la CAF, a rencontré, avant-hier, le recteur et ses collaborateurs pour finaliser ce projet dont l’objectif principal est de lutter contre l’échec scolaire dès le plus jeune âge pour éviter l’analphabétisme. “Nous voulons par ailleurs redonner aux différents acteurs de la réussite scolaire de l’enfant leur place dans le processus, tout en prenant en compte les différences de rythme d’apprentissage de chaque enfant afin d’élaborer un programme personnalisé”, précise Marielle Lebon, directrice générale adjointe des services à la mairie de Saint-André.

3 à 4 heures de cours par semaine

Le projet cible évidemment les enfants qui sont les plus en difficulté au niveau scolaire. Mais la mairie attend beaucoup de la contribution des parents. “Pour que l’opération fonctionne à 100%, il faudrait que les responsables de l’élève en difficulté jouent le jeu. Nous partons du postulat suivant : tout enfant a une intelligence normale et tout parent veut le bonheur de son enfant notamment par le biais de la réussite scolaire”, souligne encore Marielle Lebon. Le maire devrait prochainement passer dans les 19 établissements du primaire à Saint-André, le samedi matin notamment, pour informer les parents de ce dispositif, qui constitue une première dans l’île.

Après les mauvais souvenirs du “Comité d’égalité des chances”, qui avait fait faillite à l’époque, car financièrement supportée par la mairie, la municipalité a fait appel cette fois-ci à d’autres partenaires institutionnels pour mener à bien son projet en faveur des enfants en situation d’échec scolaire. Sans compter qu’elle sollicitera via un appel d’offres un organisme de formation agréé et “testé” par l’Éducation nationale pour prendre en charge les cours qui seront dispensés de 16h30 à 17h30, soit une heure, trois à quatre fois par semaine, dans les réfectoires des écoles concernées. Les salles seront gracieusement mises à la disposition des formateurs par la commune. De même, la municipalité s’engage à assurer la surveillance ainsi que le transport - des contacts sont pris avec la Cirest - des enfants.

Les élèves bénéficiaires de ce dispositif seront recensés par les enseignants sur la base des évaluations réalisées par l’Éducation nationale. Tous les 3 mois, un comité de pilotage composé de représentants du rectorat, de l’organisme de formation, de la CAF et de la commune, se réunira pour faire le point. Et tous les ans, il sera procédé à une évaluation de chaque bénéficiaire du programme. “Nous allons mailler ce projet avec les autres dispositifs déjà existants tel que celui de lutte contre l’illettrisme à l’instar d’Ambition Réussite et Réseau de réussite mis en place par l’État, le rectorat, la Région, le Département et la CAF. Le but commun étant de valoriser le potentiel humain de chacun à travers un accompagnement individualisé”, conclut Marielle Lebon. Début de l’accompagnement hors temps scolaire à Saint-André, au plus tard, dans un mois.

Y.M. 

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Valorisation des parcours de découverte professionnelle dès la classe de 4ème dans les collèges “Ambition réussite” à La Réunion

Extrait de « Témoignages » du 28.09.07 : Des propositions, oui, mais qu’en est-il des moyens humains ?

Donner toutes les chances de réussite aux élèves, améliorer leur orientation et faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, ainsi que renforcer le pilotage académique, tels sont les trois grands axes du projet d’Académie pour 2008/2011 que le Recteur, Paul Canioni, a présenté hier aux chefs d’établissement, aux corps d’inspection, etc... Ce projet est le fruit d’une réflexion collective qui s’est déroulée au début de l’année et l’ensemble de l’encadrement académique y a été associé. Trois priorités ont donc été retenues pour mettre toutes les chances aux côtés de l’élève et réduire les effets de l’inégalité sociale. Mais comment mener à bien ce projet quand, parallèlement, le gouvernement annonce des suppressions de postes dans l’Éducation nationale ?

L’Académie de La Réunion compte 241.300 élèves de la Maternelle à l’Université à la rentrée 2007, soit 754 élèves de plus par rapport à 2006, 21.250 personnels et 658 établissements.

Même si, depuis quelques années, La Réunion tend à rattraper son retard par rapport à la Métropole, notamment en matière de réussite aux examens, beaucoup reste à faire pour réduire les inégalités sociales pour que personne ne reste sur le bord du chemin.
L’enseignement du créole à la Maternelle pourrait voir le jour
Pour que chaque élève puisse réussir, le Recteur et son équipe, dans ce projet d’Académie, proposent des mesures concrètes dès la Maternelle.

« Je suis pour un enseignement de la culture réunionnaise et de la langue créole dans le premier degré », a déclaré Paul Canioni. Le 8 octobre prochain, une convention sera signée entre l’Académie de La Réunion, le Conseil régional, le Conseil général, le CRDP, l’Association des Maires, ainsi que l’Université Paris V, pour que la langue créole soit prise en compte pour l’enseignement du français. Selon le Recteur, des maîtres créolophones seraient un côté positif, mais il est essentiel que ces derniers aient une formation adaptée, et s’appuient sur cette langue maternelle pour aider les enfants à mieux acquérir le français.

« Et dès demain, nous aurons des groupes de travail qui se réuniront pour établir un programme d’enseignement pour ce nouvel enseignement de une heure ou une heure et demie facultative ».

Une quinzaine d’UPI en plus pour les 3 prochaines années
La loi du 11 février 2005 assure à l’élève handicapé une scolarisation ordinaire au plus près de son domicile, et c’est pour se conformer à la loi que le projet de l’Académie prévoit la création de 5 nouvelles UPI (Unités Pédagogiques d’Intégration) par an pour les 3 prochaines années, soit, au total, une quinzaine environ.

A l’heure actuelle, il existe 26 Unités Pédagogiques d’Intégration dans les collèges de l’Académie dont : 20 UPI handicap mental, 3 UPI handicap moteur, 2 UPI handicap sensoriel (auditif) et 1 UPI handicap sensoriel (visuel).

« Nous avons créé 5 nouvelles UPI cette année, et il sera essentiel pour les années à venir de réorganiser la carte des UPI », précise le Recteur.

L’objectif est donc de mieux répartir le nombre d’UPI dans les établissements de l’île, mais aussi de proposer davantage d’UPI moteur ou sensoriel.

Développer « l’orientation active » vers l’Université

Le problème de l’orientation est un des facteurs responsables de l’échec scolaire. Tous les ans, bon nombre d’élèves subissent une orientation mal ou pas du tout choisie. C’est en ce sens que dès cette année, le Rectorat souhaite valoriser les parcours de découverte professionnelle dès la classe de 4ème dans les collèges “Ambition réussite”. De plus, les milieux économiques seront associés à l’élaboration de la carte des formations professionnelles.

Autre mesure annoncée, le développement de « l’orientation active » vers l’Université. Pour cela, chaque élève de Terminale possèdera un dossier unique où il formulera ses demandes de formation. « Et chaque élève recevra une réponse en fonction de sa demande. Nous pourrons l’orienter vers une autre formation qui conviendrait peut-être mieux à sa formation d’origine, ou alors lui dire qu’il vaut mieux choisir telle formation, car il y a plus de débouchés, etc. », précise le Recteur. Tout ceci, bien évidemment, dans un souci de renforcer l’action de l’orientation.

Mais soyons réalistes, cela ne résoudra en rien les problèmes d’orientation de la sortie de la classe de 3ème, notamment pour les élèves qui souhaitent intégrer le lycée professionnel. Bien souvent, tous ceux qui ne trouvent pas de place dans les formations demandées se retrouvent dans des formations telles que BEP ou CAP Secrétariat ou Comptabilité, alors qu’il n’y a aucun débouché à l’issue de ces formations...

Des mesures ont donc été annoncées pour que les élèves réunionnais réussissent leur parcours scolaire. De nouvelles UPI créées, renforcement du soutien scolaire, augmentation de l’attractivité de certaines formations, etc., mais comment le Recteur compte-il allier accroissement de la population, et donc de l’effectif scolaire, et suppressions des postes de fonctionnaires, et notamment d’enseignants, auxquelles La Réunion n’y échappera pas ?

« Ce n’est pas le nombre qui fait la qualité », dit-il. C’est en effet une manière de voir les choses, mais indéniablement, on n’arrive pas au même résultat avec une classe de 30 ou de 35 élèves, et cela, peu importe la qualité des mesures, ou du personnel.

En tout état de cause, on peut souhaiter que ces mesures permettent à nos enfants de mieux réussir, mais en l’état actuel des choses, le manque de moyens, notamment humains, peut-être un frein non négligeable.

Sophie Périabe

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