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Prix Evens : le collège REP Léon Blum de Villiers-le-Bel obtient le second prix

14 novembre 2007

Extrait de « L’Expresso » du 13.11.07 : Les Prix Evens pour l’éducation interculturelle

C’est le lycée Louis Querbes qui remporte le premier prix Evens pour la France. Les lecteurs du Café connaissent ce lycée pour les formidables exercices qu’il a imaginés pour souder le groupe classe, réfléchir sur l’exclusion ou les différences culturelles. C’est dire que le prix de la Fondation Evans, une fondation qui "soutient des projets qui contribuent à un respect plus profond de l’Homme, dans les domaines tels que l’éducation interculturelle, l’art, la science, la littérature, la construction Européenne, l’esprit de citoyenneté et la prévention de toute forme de conflit", lui convient tout à fait.

Le collège Léon Blum de Villiers-le-Bel (95) obtient le second prix.

La fondation Evens

Sur le Café, le lycée Querbes

Lycée Louis-Querbes - 29 rue Maurice Bompard - 12000 Rodez - Contact

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Le site de la ZEP de Villiers-le-Bel

Rappel, extrait du site « VousNousIls », le 3 février 2006 :

Une trilogie historique rédigée par des élèves

Inventer un personnage, s’emparer de ses émotions et raconter son quotidien : voilà la formidable aventure qu’ont vécue les élèves de Renaud Farella. Cet enseignant d’histoire au collège Léon Blum de Villiers-le-Bel1 a concrétisé un projet inédit : la rédaction par les élèves d’une trilogie historique.

Lorsqu’il entre à l’Université, Renaud Farella n’a aucun doute sur son avenir : il sera enseignant. Cette vocation est née de rencontres au lycée puis en Hypokhâgne : "Au contact de profs passionnés, je me suis forgé ma conception de l’Histoire, une Histoire pensée au sens large, à la lumière de la géographie ou encore de la littérature". Et c’est cette conception que Renaud veut transmettre à son tour !

Le choix de la ZEP

Un Capes et un stage plus tard, une nouvelle évidence se dessine : l’enseignement en ZEP. "Enfant de Pontoise, je savais les choses différentes à l’autre bout du 95" explique celui qui, en 2001, débarque à Villiers-le-Bel. "Ici, une panne informatique dure des mois, sourit Renaud, mais 80 ethnies se côtoient dans une relative tranquillité". Au sein de l’équipe éducative, il rencontre Alain Degenne, professeur de français épris d’histoire. "Au départ, il n’y avait pas vraiment de projet pédagogique. Seulement l’envie de travailler ensemble sur la guerre 14-18, via un atelier d’écriture" résume Renaud.

Une fiction pour comprendre le passé

Ainsi naquit Louis Joubert, un Beauvilérois imaginaire devenu soldat de Verdun sous la plume de deux classes de troisième2. "Au préalable, nous avions étudié les tranchées et analysé de nombreux documents d’époque" précise l’enseignant. Armés de ce bagage, les élèves brossent le caractère et l’histoire de Louis avant d’écrire ou de dessiner les pages de son journal. "Et ce, dans un délai record de deux mois afin de respecter le programme scolaire". Une période intense donc, au terme de laquelle les élèves, après avoir vu leur livre relié, ont répondu à des interviews et présenté leur travail au Mémorial de Verdun.

Une histoire, des mémoires

"A la rentrée suivante, continue Renaud, plutôt que de répéter l’expérience, nous décidons de la poursuivre au sein d’une trilogie3". A la vie de Louis, succède celle de Nicolas, son petit-fils4 témoin de la guerre d’Algérie puis, en 2004, celle de Charles, père de Nicolas et facteur sous l’Occupation5 . Nouveaux sujets, nouvelles méthodes, chaque "promotion" se confronte à un exercice littéraire différent : la correspondance fictive pour les uns, le carnet de bord pour les autres. Reflet de la saga familiale, l’échange entre générations devient une clé du projet. Au collège, des témoins racontent le passé. A la maison, le dialogue s’ouvre sur des histoires souvent tues. Et pour Renaud, l’aboutissement ultime reste le déplacement in situ, "pour voir les traces de ce passé mis en mots par les élèves. C’est ainsi qu’en 2004, nous sommes partis à Berlin".

Ouvrir des perspectives

A l’heure du bilan, l’enseignant mise sur le réalisme : "Nous ne détenons pas la solution-miracle mais ça marche". Preuve en est la réussite scolaire des jeunes auteurs ou ces signes discrets de fierté comme "les visites d’anciens élèves ou la naissance de vocations". La trilogie terminée, enseignants et élèves planchent cette année sur la réalisation d’un DVD, l’organisation d’une exposition sur l’immigration et un projet franco-allemand. Rien de moins ! Objectif ? "Offrir aux jeunes la chance de réussir ce qu’ils entreprennent, les amener à exprimer leurs talents" conclut Renaud avec enthousiasme.

Cécile Desbois

(1) Département du Val d’Oise (95)

(2) Classe de troisième du collège Léon Blum, Le journal de Louis Joubert (Verdun 1916), L’Harmattan, 2005. Présentation de l’éditeur : Verdun, Mars 1916. Le jeune Louis Joubert entre dans l’enfer des tranchées. Pour apprivoiser la peur, la mort, l’absence, il écrit et dessine au jour le jour. Revenir vivant, épouser la jolie Catherine, voilà ce qu’il espère et qui le fait tenir mais jusqu’à quand ?

(3) « Ecrire sur le XXème siècle » qui réunit les 3 volets de la saga.

(4) Collège Léon Blum, Lettres croisées. Oran - Villiers-le-Bel 1961-1962, L’Harmattan, 2004. Présentation de l’éditeur : Septembre 1961, Djamel est resté à Villiers-le-Bel. Son meilleur ami Nicolas a suivi sa famille à Oran. Jusqu’en mai 1962, leurs lettres vont se croiser. Derrière les premiers succès de Johnny et des Beatles, l’Histoire est en marche. O.A.S, F.L.N, attentats, De Gaulle, Harkis, Pieds-Noirs...1962 est la dernière année d’une guerre qui ne dit pas son nom.

(5) Collège Léon Blum, Carnets de bord, Villiers-le-Bel, 1940-1944, Lorsqu’il L’Harmattan, 2005. Présentation de l’éditeur : au Nord de Paris, une petite ville occupée. Le jeune Charles Joubert, facteur de son état, écrit ses carnets de bord. Sentinelle du quotidien, il se fait l’écho des drames, petits ou grands, qui rythment ces années sombres.

(6) Grand rassemblement annuel des historiens en France proposant un salon du livre, des débats et conférences, projections cinéma, cafés, prix...

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