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Evaluation des écoles à l’Ile Maurice : résultat des ZEP

15 décembre 2007

Extrait de « L’Express.mu » du 14.12.07 : La difficulté de réflexion fait baisser les résultats

Les élèves du CPE étaient habitués à faire du par cœur. Maintenant, ils doivent avoir une analyse critique. Ce qui a affecté le taux de réussite. Il est descendu à 66,17 %. Dans les écoles ZEP, les résultats régressent également.

Le verdict est tombé. 8 580 candidats aux examens de fin de cycle primaire sur 24 495 n’ont pas obtenu leur précieux laisser-passer pour le secondaire.

Avec un taux de réussite de 66,17 %, une tendance entamée depuis 2003 est renversée. De 62,6 %, le nombre de reçus était passé à 67,93 % l’an dernier.

Le ministre de l’Education, Dharam Gokhool, reste optimiste par rapport à cela. « C’est légèrement moins qu’en 2006, mais c’est mieux qu’en 2003, 2004 et 2005. » Et la qualité des performances, en particulier au niveau des A+, s’améliore. 1 080 enfants ont obtenu 4 A+ contre 1 050 l’an passé.

Le ministre impute cette baisse du taux de réussite à « la période de transition vers une éducation de qualité » que vit le secteur éducatif.

« Les réformes sont à différents niveaux, dont le curriculum, la pédagogie, l’évaluation, les manuels scolaires ou encore les infrastructures. Il est reconnu à travers le monde que les résultats des réformes dans le secteur éducatif se manifestent dans le temps. »

Il précise que le Mauritius Examinations Syndicate (MES) a déjà « entamé une nouvelle orientation en mettant plus d’accent sur l’analyse critique parce qu’il faut aller au-delà de l’apprentissage par cœur ». Cela s’est reflété dans les papiers cette année. C’est également une des explications avancées par Lucien Finette, directeur du MES.

Reste que la baisse de cette année se retrouve dans les différentes matières. Sur les cinq sujets principaux, les écoliers ont beaucoup moins bien fait que l’année dernière. Il n’y a eu une très légère remontée, de 0,3 %, qu’en sciences.

Que ce soit en anglais (-2 %), français (-5,1 %), mathématiques (-4,1 %), histoire/géographie (-5,1 %) et même au niveau des langues orientales, également comptabilisées, la performance a été moins bonne qu’en 2006. La seule des sept langues orientales qui progresse est le Télégou (+6,3 %).

35,6 % de réussite dans les ZEP

Lucien Finette prône un changement de mentalités, surtout au niveau de la manière dont les travaux se font en classe. Le grand problème rencontré par les élèves est en effet qu’ils ont eu du mal à raisonner, interpréter et analyser à partir des matières apprises durant l’année.

Le papier d’histoire/géographie sert de référence. « Les questions posées étaient un peu différentes et nous avons vu que les élèves avaient du mal à transcrire de manière différente ce qu’ils avaient appris par cœur. »

L’apprentissage par cœur reste bien ancré dans nos habitudes éducatives. Le changement d’approche du MES dans la préparation des examens pour inciter davantage à la réflexion qu’au recopiage pose problème. « Nous voulons privilégier la compréhension, la créativité et la production au lieu de la reproduction. »

Pour Gilberte Chung, directrice du Bureau de l’éducation catholique (BEC), le fait que moins d’enfants aient réussi n’est pas une surprise. « Nous pouvions nous y attendre. Tout de suite après les examens de maths et d’histoire/géo, il était clair que cela allait être plus difficile cette année. »

Pour elle, l’habitude d’apprendre par cœur cause plus de tort que de bien. « Quand on change les questions, les enfants sont perdus. » Gilberte Chung est en faveur d’un changement complet du système éducatif. « Nous avons besoin de changer la méthode d’enseignement et le contenu du curriculum. »

Dans les écoles des zones d’éducation prioritaires (ZEP), les résultats régressent également. En 2006, 36 % des 2 478 enfants avaient obtenu leur CPE. Cette fois-ci, ils sont 35,6 % des 2 230 participants.

Certaines écoles des ZEP connaissent cependant des avancées significatives, à l’instar des écoles gouvernementales de Rivière-Noire (elle passe d’un taux de réussite de 34,78 % à 44,44 %), de Richelieu (de 32,94 % à 51,22 %), de Camp-Levieux (de 18,57 % à 26,53 %).

En revanche, d’autres écoles de ce type reculent fortement. Tel est le cas pour la Nicolay Governement School (GS) dont le taux de réussite passe de 39,53 % à 24,55 %, de Candos GS (de 37,50 % à 28,07 % ou encore la Stanley GS (de 60,55 % à 50,96 %).

La plus mauvaise note revient à l’école gouvernementale Louis Serge Coutet, à Baie-du-Tombeau. 17,89% de ses candidats ont eu leur CPE, c’est-à-dire 17 des 95 participants. Ce qui représente toutefois une progression d’environ 5 %.

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