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Quelques uns des commentaires de la presse sur le Plan Banlieues

9 février 2008

Extrait de Infobourg du 12.02.08 qui reprend une synthèse de l’agence APP : Le plan banlieue : les mesures en éducation

Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy a présenté le fameux « plan banlieue » pour aider les jeunes issus des quartiers défavorisés. Quelles sont les mesures prévues en éducation ?

Le « plan banlieue » du gouvernement Sarkozy était très attendu. Après quelques idées qui ont filtré, Nicolas Sarkozy a présenté en détail, vendredi 8 février, les mesures prévues dans le cadre de sa politique pour les banlieues.

La diversité et l’égalité des chances sont les deux objectifs principaux affichés par le président. Pour l’éducation, cela se traduit par plusieurs mesures :

 la généralisation des « écoles de la deuxième chance » en France : ces écoles, qui existent depuis 1997, accueilleront des jeunes qui ont quitté le système scolaire. Elles seront chargées de les réintégrer et de les amener vers une formation professionnelle. Elles pourraient être financées par la taxe d’apprentissage ;

 la fermeture des établissements les plus dégradés ;

 l’abandon de la carte scolaire : pour favoriser la mixité sociale, Nicolas Sarkozy veut supprimer complètement la carte scolaire. Rappelons que Xavier Darcos avait déjà prévu un assouplissement progressif de la carte scolaire en vue de sa suppression en 2010 ;

 la multiplicité des internats de réussite éducative destinés aux enfants issus de milieux défavorisés qui présentent de bonnes aptitudes scolaires ;

 la création de 30 sites d’excellence scolaire, dont six lycées professionnels, avec des classes rassemblant les meilleurs élèves.

Ces différentes mesures n’ont pas été bien accueillies par les syndicats d’enseignants qui ne trouvent dans ce plan que du déjà-vu et une politique basée uniquement sur le mérite.

La seule mesure sur laquelle les syndicats, associations et enseignants se sont retrouvés concerne l’expérimentation de l’organisation du transport des élèves de CM1 et CM2 des quartiers défavorisés vers d’autres écoles afin de favoriser la mixité sociale.

Par Lucile Donnat, APP

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Extrait du « Monde » du 10-11.02.08 : Faute de moyens financiers, M. Sarkozy mise sur la responsabilité individuelle dans les banlieues

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Après l’emploi, le second chantier concerne l’éducation. Le président a insisté sur l’obligation de repérer les jeunes qui "décrochent" de l’école. Il propose de les accueillir dans les écoles de la "deuxième chance", dont le nombre devrait être fortement augmenté. Le chef de l’Etat a aussi assuré qu’il n’hésiterait pas à fermer les collèges les plus dégradés pour "casser les ghettos". Il propose enfin d’expérimenter le "busing", qui consiste à déplacer les enfants scolarisés dans un établissement difficile vers des écoles plus favorisées.

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Extrait de « Yahoo actualités », le 08.02.08 : Silence sur le financement du plan sur les banlieue

Paris (Reuters) - Nicolas Sarkozy a présenté vendredi une "nouvelle politique" pour les banlieues, qui fait la part belle au renforcement de la sécurité et à la lutte contre l’oisiveté des jeunes mais ne dit rien du financement.

La seule mesure chiffrée annoncée par le chef de l’Etat est la mobilisation de 500 millions d’euros sur cinq ans pour l’amélioration des transports publics afin de désenclaver les quartiers en difficulté.

Cette somme sera puisée dans l’enveloppe prévue par le "Grenelle de l’environnement" pour les infrastructures de transport.

Deux ans après les violences urbaines de fin 2005, qu’il a eu à gérer en tant que ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, en chute libre dans les sondages, a pris le risque de voir surtout retenu son discours musclé sur la sécurité.

"Nous allons mettre fin à la loi des bandes, à la loi du silence, à la loi des trafics", a lancé le président de la République. "Dès demain, c’est une guerre sans merci qui sera engagée à l’endroit des trafics et des trafiquants, et j’en assumerai pleinement la responsabilité."

Il a annoncé que les Groupes d’intervention régionaux (GIR) seraient mobilisés "jour et nuit" pour mettre au jour une "économie souterraine qui empoisonne la vie des quartiers".

Il a annoncé la création de 200 "unités territoriales des quartiers", qui se consacreront au maintien de l’ordre, et de "compagnies de sécurisation spécialisées" d’une centaine d’hommes chacune pour lutter contre les violences urbaines.

Nicolas Sarkozy a également voulu s’adresser à la jeunesse des cités "qui ne demande qu’une chose, c’est qu’on lui donne les moyens d’étudier, de travailler, d’entreprendre".
Une grande partie des mesures annoncées lui sont destinées : création d’une trentaine d’établissements scolaires "d’excellence" dans les quartiers prioritaires, généralisation des "écoles de la deuxième chance", création de 4.000 places d’"internat de réussite éducative", expérimentation d’un "contrat d’autonomie" pour offrir un soutien renforcé aux jeunes de moins de 26 ans vivant en zone urbaine sensible (ZUS) ...

Sous les ors de l’Elysée

L’Etat soutiendra en outre la création de 20.000 entreprises en quatre ans dans les quartiers sensibles.
"Au total, avec l’ensemble des outils que l’Etat va mobiliser, c’est plus de 100.000 jeunes que nous allons accompagner vers l’emploi dans les trois prochaines années", a résumé Nicolas Sarkozy.

Un objectif qui reste cependant en deçà des 250.000 jeunes auxquels il avait promis, pendant sa campagne présidentielle, un emploi ou une formation qualifiante.
Le président de la République avait choisi de présenter le "plan banlieue", préparé par la secrétaire d’Etat à la Politique de la Ville, Fadela Amara, sous les ores de la salle des fêtes du palais de l’Elysée, en présence d’un millier de personnes.

Une bonne moitié de l’assistance était venue de quartiers "sensibles", notamment des responsables associatifs, qui se sont mêlés à un contingent d’élus locaux, de chefs d’entreprise, de sportifs (le judoka David Douillet, le footballeur Basile Boli). L’ancien ministre de la Ville Bernard Tapie était aussi là.

Entouré par Fadela Amara, par le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, et sa collègue du Logement, Christine Boutin, Nicolas Sarkozy a demandé aux membres du gouvernement concernés par la vie des quartiers défavorisés de lui présenter chacun un "programme sur trois ans de mobilisation de leurs services".

En matière de financement, il a demandé au Premier ministre, François Fillon, et à la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, de réfléchir avec les élus locaux à une meilleure répartition des dotations de l’Etat aux collectivités locales.

Il a souhaité à ce propos qu’un projet de réforme soit préparé "d’ici l’été" pour être introduit dans la loi de finances 2009.

Il a enfin apporté un soutien appuyé à Fadela Amara, ancienne présidente de l’association "Ni putes, ni soumises", venue de la gauche et symbole de la politique d’ouverture du chef de l’Etat : "Elle a tout mon soutien, pour ce qu’elle est, pour ce qu’elle va accomplir", a-t-il dit.

Emmanuel Jarry, Elizabeth Pineau

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Extrait de « FR3.fr », le 08.02.08 : Banlieue : le plan de Sarkozy

Le président de la République a présenté vendredi son plan pour la banlieue devant un millier de personnes à l’Elysée.

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Les principales mesures du plan

Education

Création dans les quartiers prioritaires de "30 sites d’excellence", dont au moins six lycées professionnels, où l’enseignement devra "rivaliser avec les meilleurs établissements" scolaires. Ces établissements seront jumelés avec des établissements d’enseignement supérieur ou des entreprises et recruteront dans des "classes d’élite" les meilleurs élèves de chaque niveau. Ils seront dotés d’un encadrement renforcé par une "équipe de soutien" et d’une "banque de stages".

Généralisation des "écoles de la deuxième chance" pour offrir une "insertion durable dans l’emploi" à entre 15.000 et 20.000 jeunes sans qualification des quartiers les plus difficiles à l’horizon 2012. Les ressources de ces écoles seront accrues par une extension de la possibilité faite aux entreprises de les financer par la taxe d’apprentissage.

Création d’au moins 4000 places dans des "internats de réussite éducative" à proximité des quartiers sensibles.

Expérimentation du transport scolaire en bus (dit "busing" selon les méthodes employées aux Etats-Unis dans les années 60-70) pour permettre à des enfants des quartiers défavorisés de fréquenter des établissements scolaires d’autres quartiers ou des centres-villes. Le "busing" sera expérimenté pendant trois ans avec des élèves de CM1 et CM2 provenant d’écoles primaires de quartiers prioritaires.

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Extrait du « Parisien » du 08.02.08 : Le « busing » pour déghettoïser les écoles

C’est un concept « made in USA » qui a séduit Sarkozy, « l’ami » de l’Amérique.

Le « busing » consiste aux Etats-Unis, notamment à San Francisco, Boston ou New York, à transporter en car les écoliers noirs et pauvres dans les établissements fréquentés par leurs camarades blancs plus fortunés. Importée dans les banlieues françaises, cette méthode, déjà expérimentée à Bergerac (Dordogne), Oullins (Nord) et Saint-Etienne (Loire), doit permettre de sortir certains élèves des quartiers sensibles pour les scolariser, par exemple, dans les établissements du centre-ville ou des communes voisines. Cette « mobilité pour plus de mixité » sera rendue possible grâce à la suppression en cours de la carte scolaire.

C’est Fadela Amara, convertie à cette approche lors d’un déplacement en septembre dernier à Oullins, qui a convaincu les conseillers de l’Elysée. Le président devrait également encourager la création d’« internats d’excellence » - dans les quartiers mais aussi en dehors - destinés aux collégiens et lycéens méritants de banlieue.

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Extrait de « VousNousIls » du 08.02.08 : Les principales mesures du plan banlieues

Voici les principales mesures annoncées vendredi par Nicolas Sarkozy dans le cadre de son nouveau plan pour les banlieues :

+ Création de 30 sites "d’excellence scolaire"
Ces établissements, dont 6 "lycées des métiers" seront créés dans les quartiers prioritaires "pour y améliorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage". Ils accueilleront des filières "à options prestigieuses" pour les meilleurs élèves, bénéficieront d’un encadrement renforcé et mettront en place des "banques de stages".
+ Généralisation des "écoles de la deuxième chance"
L’objectif est de faire passer les effectifs de ces écoles, qui accueillent environ 4.000 jeunes de 18 à 26 ans aujourd’hui, à 15.000 à 20.000 d’ici 2012, avec une école par région et un site par département.

+ Multiplier les "internats de réussite éducative"
Créés en 2005 par la loi de cohésion sociale, ces structures accueillent actuellement 680 lycéens et collégiens qui éprouvent des difficultés dans leur vie familiale ou leurs conditions de logement. L’objectif du gouvernement est d’y créer 4.000 nouvelles places d’ici trois ans.

+ Expérimenter le "busing" à l’école primaire
Il s’agit de favoriser la mixité sociale dans les écoles en permettant, grâce à un système de transport, aux élèves de quartiers en difficulté de fréquenter d’autres établissements scolaires de leur ville. Ce système sera expérimenté pendant trois ans avec des élèves de CM1 et CM2.

+ Création d’un "contrat d’autonomie"

Ce contrat sera proposé d’ici trois ans à 45.000 jeunes de 18 à 26 ans sans emploi résidant dans les zones urbaines sensibles. Il sera signé avec les organismes de placement, comportera des "droits et devoirs" pour les jeunes, inclura un accompagnement individualisé et débouchera au bout de six mois sur un emploi durable, un contrat d’apprentisage ou une formation qualifiante.

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+ Etendre le dispositif des délégués de l’Etat
Créé en 1992 dans le département du Rhône, ce dispositif constitue une sorte de guichet unique de l’Etat pour la politique de la ville. L’objectif vise à l’étendre à 350 quartiers en difficulté afin d’assurer une meilleure présence de l’Etat et d’y améliorer la coordination de sa politique.

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Extrait de « La Tribune » du 08.02.08 : Banlieues : Sarkozy annonce la création de 30 sites d’excellence dans les quartiers et veut "casser les ghettos scolaires"

Promettant de "casser les ghettos scolaires", Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi plusieurs mesures portant sur l’éducation, notamment la création de 30 sites d’excellence dans les quartiers et de 4.000 places dans les "internats de la réussite éducative" pour les élèves "fragilisés mais méritants".

"Dans les collèges et lycées des quartiers, dont des lycées professionnels, 30 sites d’excellence vont être créés immédiatement", a-t-il dit en précisant que ces sites "auront des classes d’élite rassemblant les meilleurs élèves, bénéficiant d’un enseignement d’excellence". L’encadrement y "sera renforcé et une banque de stages sera créée pour que la recherche d’un stage en entreprise par les jeunes qui sont en 3e ne soit plus jamais vécue par eux comme le premier échec professionnel".

Revenant sur l’échec de la carte scolaire en matière de mixité sociale, le chef de l’Etat a également proposé dans le cadre du plan "Espoir banlieues" d’expérimenter la délocalisation de classes entières d’élèves de primaire "pour découvrir un autre environnement" dans des quartiers plus favorisés.

Promettant de "casser les ghettos scolaires", M. Sarkozy a encore promis qu’il n’hésiterait pas "à fermer les collèges les plus dégradés". Evoquant les enfants des cités, le président a estimé qu’on "ne peut plus accepter qu’ils soient scolarisés dans des établissements dont on sait qu’ils ne conduisent qu’à l’échec. Je veux donc casser les ghettos scolaires".

"Je n’hésiterai pas à fermer les collèges les plus dégradés car la différence entre un collège de centre-ville et collège au pied des barres, c’est que dans le premier, il faut être le meilleur de sa classe et alors que trop souvent, dans le second, réussir c’est autre chose qu’être le meilleur", a poursuivi le chef de l’Etat.
Pour lui, "la mixité est une condition de la réforme de la carte scolaire", qui, "elle, a échoué".

La carte scolaire d’aujourd’hui, "c’est les plus pauvres dans les écoles les moins bonnes, il faut maintenant avoir courage de dire les choses. Si la carte scolaire avait permis la mixité sociale, cela se saurait", a poursuivi Nicolas Sarkozy qui a demandé "à tous les inspecteurs d’académie de faire des propositions aux communes, pour expérimenter" auprès des "écoles primaires les plus en difficulté ce maillage de classes entières dans d’autres établissements".

Le chef de l’Etat a jugé que l’on aura "réussi le jour où il y aura plus de diversité à Henri IV mais aussi le jour où il y aura des classes d’élite dans le collège République de Bobigny, le jour où des établissements privés prestigieux s’implanteront dans les quartiers en difficulté". Aux jeunes qui y habitent, a-t-il promis, "on va leur ouvrir les filières qui leur sont fermées : l’ENA, HEC, les universités". AP

lp/ljg/mw

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Extrait de Libération.fr du 09.02.08 : Plan Banlieue : la pagaille des idées

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L’école : des projets, mais pas de chiffres

Multiplication des « écoles de la deuxième chance » et des « internats d’excellence », fermeture des collèges trop dégradés, création de trente « sites d’excellence avec un encadrement renforcé », etc. Nicolas Sarkozy a fourmillé d’idées, pas toujours nouvelles, sur l’école dans les quartiers. Il manquait toutefois un élément important : le chiffrage de tous ces coûteux projets.
« Chaque jeune sorti à 16 ans du système scolaire sans qualification - ils sont 150 000 chaque année - devra pouvoir être accueilli dans une école de la 2e chance », a annoncé le Président. On en est bien loin. Ces écoles, une trentaine au total, accueillent 4 000 jeunes aujourd’hui. Elles sont financées par les régions et les départements, par le Fonds social européen (FSE) et - ce que semble ignorer le président - par la taxe d’apprentissage.
Il semble aussi compter sur les collectivités territoriales pour les futurs internats modernes - « pas les austères » d’antan -, réservés aux bons élèves des banlieues, ou pour le transport des écoliers, qui n’iront plus dans leur établissement-ghetto « au pied des barres d’immeubles », mais dans ceux du centre-ville.
Le président a par ailleurs demandé à « Xavier » (Darcos, le ministre de l’Education) de faire un « fichier, mais pour la bonne cause, de tous les jeunes inscrits dans aucun établissement », l’année suivant la fin de la scolarité obligatoire.
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