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Les ZEP de l’académie de Lille dans la carte scolaire 2005

13 janvier 2005

Extrait de "La Voix du Nord" du 12.01.05 : la présentation de la carte scolaire pour 2005 suscite l’inquiétude chez les enseignants ; une grève et une manifestation, pour commencer.

Le projet de carte scolaire, c’est-à-dire de répartition du nombre d’enseignants par académie, présenté par le ministère le 13 décembre dernier est tout simplement inacceptable pour l’ensemble des organisations syndicales du monde de l’éducation. Le mot d’ordre « restrictions budgétaires » est décliné surtout dans les établissements du second degré (3 350 suppressions de postes) et en particulier dans les académies de Lille, Nancy-Metz, Dijon (les mieux dotées étant celles des DOM-TOM, dont la Guyane, territoire du ministre du Tourisme, Léon Bertrand).
Pour l’académie de Lille, l’application de cette carte se traduira par la suppression de 940 emplois : 895 postes d’enseignants dans le second degré, 40 postes administratifs et 5 postes dans les centres d’information et de documentation. Ce qui se traduirait par 433 postes en moins pour les collèges - 263 dans le Nord, 170 dans le Pas-de-Calais -, 389 postes en lycées, 49 postes en lycées professionnels (où les effectifs sont particulièrement élevés),
Argument invoqué par le ministère : la baisse démographique qui se répercute dans les différents niveaux du système éducatif français. Une annonce qui a eu un seul mérite : celui de créer, une fois n’est pas coutume, une parfaite unanimité parmi les organisations syndicales.

Boycott

Lundi, à Lille, elles ont refusé de siéger au comité technique paritaire académique (CTPA) présidé par le recteur. « Un boycott habituel depuis cinq ans, puisque cela fait cinq ans que nous sommes soumis au régime des économies budgétaires et de la réduction salariale », note avec amertume Daniel Vandevyvère (FERC-CGT). Qui fait ses comptes et annonce la disparition de 2 500 postes dans l’académie en cinq ans.
L’intersyndicale a d’abord sagement remis un texte au recteur expliquant pourquoi ces réductions de postes étaient insupportables pour le monde de l’enseignement. D’abord en précisant que l’ampleur des suppressions de postes était bien supérieure à la baisse démographique constatée. Michel Devred, secrétaire académique du SNES, syndicat majoritaire dans le second degré, déplore ces coupes dans « une région déjà sinistrée, où les besoins pour les élèves sont particulièrement criants ». Un système comptable qui ne tient pas compte des difficultés de la région, du nombre croissant d’élèves en ZEP et du nombre toujours trop élevé d’élèves « laissés sur le bord de la route », qui quittent le système éducatif sans aucun diplôme.

« À court terme »

Les organisations déplorent dans ces suppressions une politique globale d’attaque du service public, où l’Éducation tient une place très importante. Et de rappeler l’annonce des très mauvais résultats des bacs pros l’été dernier. En outre, note Élizabeth Bagaud, pour le SGEN-CFDT, le nombre d’élèves augmente pour le premier degré, ce qui se répercutera dans les années à venir : « C’est une gestion de l’enseignement à très court terme qui nous est imposée. En ce qui concerne les pré-élémentaires (deux ans), moment privilégié pour déceler les faiblesses chez les tout jeunes enfants, nous ne pouvons que déplorer des classes qui ne peuvent être ouvertes, faute de moyens.
 »
L’ensemble des organisations appelle à la grève le 20 janvier, rejoignant ainsi un mouvement concernant la fonction publique. « Ce ne sera là que le début de nos actions. D’autres sont envisagées. » Sur la loi d’orientation, un rassemblement (FSU, CGT et FO) est par ailleurs prévu ce mercredi à 14 h 30 devant le rectorat.

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