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Sciences-Po. Lille adopte les conventions ZEP

18 janvier 2005

Extrait du « Monde » du 18.01.05 : après Paris, l’Institut d’études politiques de Lille adopte les conventions ZEP.

L’institut d’études politiques (IEP) de Lille suit le modèle de Paris pour démocratiser le recrutement de ses étudiants. Des élèves issus de lycées défavorisés du Nord - Pas-de-Calais pourront, à partir de 2006, se présenter au concours spécifique organisé par l’IEP de Paris pour les lycéens issus d’établissements sensibles.
En cas de réussite, ils pourront choisir d’intégrer Sciences-Po Paris, pour les meilleurs, ou l’IEP de Lille. Après l’avoir rejeté en décembre 2004, le conseil d’administration s’est prononcé en faveur de ce dispositif original, samedi 15 janvier. En décembre, les délais de réflexion avaient été jugés trop brefs.

Pour Paris, il s’agit d’accroître le nombre de lycées participant aux conventions éducation prioritaire mises en place en 2001. A l’origine, sept lycées seulement avaient participé à l’expérience, débouchant sur le recrutement de 17 élèves en première année. A la rentrée 2004, 23 lycées étaient concernés (dans les académies de Créteil, Versailles, Nancy-Metz, Lyon, Montpellier), et 45 élèves sélectionnés. Grâce à ce partenariat, plusieurs lycées de l’académie de Lille devraient rejoindre le dispositif.
De dix à vingt étudiants.

Les établissements devront remplir un des trois critères fixés par l’IEP de Paris : être classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP) ou en zone sensible, scolariser un nombre d’élèves issus de milieux défavorisés supérieur de 70 % à la moyenne nationale ou accueillir plus de 60 % d’élèves issus de collèges de ZEP. Les équipes pédagogiques devront ensuite sélectionner les élèves admissibles. L’admission définitive sera décidée par le jury de l’IEP de Paris - qui intégrera des enseignants de Lille. Le nombre d’élèves recrutés sera déterminé en fonction du niveau des candidats.

En admettant de dix à vingt étudiants par l’intermédiaire de ce concours, l’IEP de Lille entend ainsi diversifier son recrutement. "Nous n’avons sans doute pas le même recrutement que l’IEP de Paris, mais nous avons quand même beaucoup d’étudiants issus de milieux favorisés. Avec ce système, on peut espérer une plus grande diversité", souligne Jean-Louis Thiébault, le directeur de l’IEP de Lille.

En parallèle, l’institut compte entamer une série de réformes internes. La nature du concours d’entrée devrait être modifiée pour donner plus de chances à ceux qui ne bénéficient pas d’un "bain culturel" privilégié. Les frais d’inscription pourraient être réduits. Enfin, le recrutement direct, en deuxième année, d’élèves issus de BTS sera maintenu.
Luc Bronner.

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