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Une prépa Science Po au lycée Nobel de Clichy-sous-Bois Dans la ZEP de Clichy-sous-Bois (93)

28 janvier 2005

Extrait du « Parisien » du 27.01.05 : Les prépas Sciences-po dans les zones défavorisées.

L’ambiance était très studieuse, hier après-midi, au lycée ZEP Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois. Pour Sabrina, Osmane, Vincent et les autres, le mercredi après-midi n’est plus synonyme de détente. Depuis la rentrée, ces élèves de première suivent, trois à cinq heures par semaine, une préparation aux concours d’entrée des instituts d’études politiques (Sciences-Po IEP).

A l’issue du premier exposé hier, le débat s’instaure. « En Russie, le Kremlin empêche les journalistes de parler de la Tchétchénie », observe l’un des jeunes. « C’est quoi, le Kremlin ? », questionne alors Luc Fontaine, l’un des deux animateurs. Silence dans la salle. Un élève éclaire alors ses camarades sur la signification de ce mot lointain. Emulation, ambition et excellence : c’est sur ce trio gagnant qu’a choisi de miser l’association Réussir aujourd’hui, initiatrice de ce projet en partenariat avec l’inspection académique, la ville et les lycées Nobel à Clichy (où quatorze lycéens participent au programme) et Utrillo à Stains (onze élèves). Le principe n’a rien à voir avec les conventions entre Sciences-po Paris et les zones d’éducation prioritaire (ZEP) mises en place en 2001.
« Ascenseur social » « 

Notre but, c’est de reconstituer, en deux ans, durant les classes de première et de terminale, un horizon culturel pour ces enfants. Leur talent leur donne droit à cet ascenseur social », explique Jean-Claude Barrois, cofondateur de Réussir aujourd’hui et intervenant en classe. L’association n’a pas lésiné sur les moyens : cours de culture générale, d’histoire, étude de l’actualité, sorties pédagogiques une fois par mois et voyage linguistique de trois semaines cet été. « Cette opération, gratuite pour ses bénéficiaires, coûte 150 € par élève et par mois », souligne Jean-Claude Barrois, qui cherche des mécènes.

Au lycée Nobel, des fonds supplémentaires ont même été débloqués pour équiper dix élèves dépourvus d’ordinateur. Dans les rangs hier après-midi, les quatorze lycéens clichois sont conscients de la chance qui leur est ainsi offerte malgré la quarantaine d’heures de cours qu’ils doivent avaler chaque semaine. Certains, comme Demet, ont d’ores et déjà revu leurs ambitions à la hausse. « Avant, je me disais que j’allais faire un BTS. Là, je n’ai plus peur de viser mieux. Je veux faire une grande école », confesse la jeune fille, qui se verrait bien journaliste.

Marjorie Corcier.

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