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Un témoignage de « professeurs d’appui » d’un RAR à Sarcelles (Val-d’Oise)

27 octobre 2008

Extrait de Quoi de neuf ? de septembre 2008 : Collège et formation

Dans le Réseau ambition réussite (Rar) de Sarcelles dans le Val-d’Oise, Corinne Viegas est professeure d’appui et Amélie Bessaï enseigne le français au collège Jean Lurçat. Regards croisés sur les questions de formation initiale et continue des enseignants.

Pouvez-vous nous présenter l’établissement dans lequel vous travaillez ?

Corinne Viegas. Le Réseau ambition réussite autour du collège Jean Lurçat réunit trois grands groupes scolaires du premier degré. Le collège compte 33 classes pour 800 élèves environ. L’équipe éducative est constituée de 60 enseignants, 3 CPE, 9 assistants pédagogiques, une assistante sociale à temps plein, un médecin scolaire et 3 « professeurs d’appui », dénommés à l’origine « professeurs référents ». L’établissement bénéficie aussi de moyens matériels importants apportés par le conseil général du Val-d’Oise.

Amélie Bessaï. C’est vrai que le collège dispose de moyens réels, mais il faut s’interroger sur leur efficacité.

Corinne Viegas. Les actions se mettent en place, mais il est difficile de les évaluer en termes de résultats scolaires, en tout cas un tel dispositif nécessite du temps. Les enseignants ne s’inscrivent pas du jour au lendemain dans une logique de réseau, utiliser toutes les ressources humaines, matérielles et organisationnelles nécessite un travail d’appropriation, ce qui peut passer par une formation. Travailler en équipe, partager et échanger sur ses difficultés et ses réussites, ne va pas de soi.

[...]

En quoi consistent les activités du professeur d’appui ?

Corinne Viegas. Nos missions sont définies dans un contrat de quatre ans : impulser des projets, accompagner les équipes dans le but d’apporter une aide aux élèves en difficultés. Au collège Jean Lurçat, il a d’abord fallu s’inscrire dans un tissu relationnel, de ce point de vue, les néo titulaires ont été les plus ouverts, certainement grâce à leur formation initiale. Par la suite, on entre dans les classes, on peut faire cours à deux, on réalise un travail d’observation et d’analyse des pratiques. Ensuite a lieu un travail que je trouve passionnant de construction de séquences avec les enseignants, ce travail est très fort. Quand on enseigne à deux, les pratiques s’influencent l’une l’autre, les enfants se sentent en sécurité, les relations s’améliorent. Il y a aussi beaucoup d’échanges sur les élèves en difficultés, j’apporte un autre regard sur les situations, un appui, des conseils pédagogiques. Si certains enseignants étaient un peu réticents au départ, il y a un effet tache d’huile, et ils sont de plus en plus nombreux à me solliciter.

Amélie Bessaï. L’aide apportée par les « profs Rar » est considérable. Qu’il s’agisse de gestion des élèves, de difficulté scolaire, de relation avec les parents, on voit les choses changer petit à petit dans les pratiques. On peut ainsi se recentrer sur le contenu.

Corinne Viegas. Ce travail est passionnant mais il est important que ce soit un poste à profil car il exige vraiment des capacités particulières et une véritable expérience. Il demande aussi beaucoup d’énergie puisque nos casquettes sont multiples : on est à la fois formatrice, assistante sociale, médiatrice, conseil au chef d’établissement... Cela dit, le contrat étant de quatre ans, je ne sais pas ce qu’il en adviendra après 2011.

Propos recueillis par François Salaün

Lire l’article de "Quoi de neuf ?" (sgen-CFDT Ile-de-France)

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