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Les lycéens des ZEP de Stains, Aulnay et Drancy dans la manif.

12 février 2005

Extrait du « Parisien » du 11.02.05 : des lycéens à la manif, des profs en grève

200 lycéens de Stains battent le pavé parisien.

« Fillon, t’es foutu ! Le 9 - 3 est dans la rue ! » Le ton est donné hier après-midi, peu après 14 h 30. Avec grand fracas, les élèves du lycée Utrillo de Stains prennent place dans le cortège des manifestants contre la réforme Fillon, place de la République à Paris. Sur les 1 300 élèves du bahut, 200 ont fait le déplacement. La mobilisation se maintient malgré l’approche des bacs blancs », se félicite Mylène, en classe de seconde. A Stains, les premières distributions de tracts ont débuté dès lundi devant l’établissement. « Mardi, le blocus de l’entrée du lycée a bien fonctionné. Près de 250 de nos camarades se sont montrés solidaires », rappelle la jeune fille.

Dans les rangs de la Seine-Saint-Denis, c’est l’instauration d’un contrôle continu qui est l’objet de toutes les craintes. « Que pourra bien valoir notre bac du 9 - 3 ? » ironise une manifestante. Pour Yeliz aussi, « c’est important de se bouger », même si la manif parisienne l’a obligée à sécher quelques cours. « De toute façon, nos profs nous encouragent et devraient même organiser des séances pour nous permettre de rattraper les cours », assure l’élève.

Toujours pas de cours au collège Debussy à Aulnay-sous-Bois.

L’agression d’une surveillante le 1 e r février dans la cour du collège Debussy d’Aulnay-sous-Bois aura été le coup de trop pour les enseignants qui depuis lundi font valoir leur droit de retrait et n’assurent aucun cours. Hier, les mécontents ont fait part de leurs inquiétudes sur l’augmentation de la violence à une inspectrice d’académie adjointe ainsi qu’à un conseiller général venus à leur rencontre. « Nous réclamons le classement du collège en zone sensible afin d’obtenir davantage d’heures d’enseignement, deux profs principaux par classe et un encadrement plus adapté. Nous demandons ensuite la rénovation de ce collège des années 1970 qui n’est plus adapté à l’accueil de nos élèves », explique Natacha Piaget, enseignante en histoire-géo. « Déçus » par l’entrevue d’hier, les profs devraient poursuivre leur action aujourd’hui et recevront ce matin la visite de Jean-Charles Ringard, l’inspecteur d’académie.

A Drancy, menace de « collège désert ».

Les professeurs du collège Jorissen ont décidé mardi après-midi de ne plus assurer les cours jusqu’à nouvel ordre après avoir appris que la dotation globale horaire de l’établissement serait amputée de 83 heures en septembre prochain. « Pour une quinzaine d’élèves en moins, on va fermer deux classes et supprimer quatre postes d’enseignants (mathématiques, sports, français et technologie), dénoncent les grévistes. Cela va entraîner une hausse des effectifs par classe, qui pourrait dépasser les 24 élèves, c’est-à-dire notre plafond en ZEP (zone d’éducation prioritaire). Et nous ne pourrons assurer nos rendez-vous d’orientation hebdomadaires avec les élèves qu’une fois par mois, ce qui va à l’encontre de ce que dit le ministre de l’Education nationale. » Une délégation a été reçue mercredi à l’inspection académique, mais elle n’en est pas sortie rassurée. Du coup, le blocage s’est poursuivi hier (seuls trois profs sur une soixantaine ont fait cours) et a reçu le soutien des parents d’élèves de la FCPE. Si rien n’est réglé d’ici là, ils menacent de lancer lundi une opération « collège désert ».

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