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Journée des adhérents 2009. Débat sur les programmes de réussite éducative (PRE)

1er décembre 2009

Journée annuelle des adhérents de l’OZP
Paris, 11 novembre 2009

 

Au programme de la journée étaient prévus notamment 3 débats sur des thèmes particulièrement actuels, dont celui-ci :

Quelle place pour les collèges en éducation prioritaire dans les dispositifs de réussite éducative ?

Texte d’introduction lu avant le débat
Les PRE (ou DRE ou DREd) sont un des principaux dispositifs de la politique de la ville, avec une responsabilité essentielle des maires. Ils s’adressent surtout aux écoliers et collégiens et mobilisent de nombreux partenaires institutionnels et associatifs ainsi que des professionnels du travail social et de la relation d’aide (psychologues et autres).

 Comment les collèges en éducation prioritaire et notamment en RAR participent ils à ce dispositif ?
 Qui représente le collège aux réunions ?
 Comment sont choisis les enfants à suivre ou à prendre en charge ?
 Comment le soutien scolaire organisé dans le cadre du PRE s’articule-t-il avec le soutien scolaire organisé par le collège (PPRE, accompagnement éducatif, aide individuelle, ateliers de remédiation, etc.) ?
 Que fait-on pour lutter contre l’absentéisme et le décrochage ?
 A-t-on des indicateurs d’évaluation de l’impact des programmes de réussite éducative ou seulement des indicateurs d’activité ?

 

Voici le résumé des principales interventions sur ce thème

Des témoignage de terrain

 Dans mon département, dans l’Est, le PRE a suscité un grand intérêt, aussi bien chez les partenaires qu’au sein de l’Education nationale. Mais le PRE est conçu comme une externalisation : l’Education nationale se contente de signaler les enfants. Le préfet souhaite piloter de plus près encore le dispositif dans deux directions : - la notion de parcours et pas seulement celle de prestation de services - la parentalité.
L’IA aussi s’est beaucoup impliqué : des fiches de saisines ont été publiées, qui traitent du signalement, des problèmes de confidentialité, de l’indispensable évaluation...
On dispose de beaucoup de statistiques au niveau local mais pas au niveau national. Dans ce département, on a constaté des réussites individuelles concernant des enfants dont les difficultés étaient extra-scolaires, mais le dispositif a touché essentiellement des écoles élémentaires et des maternelles.
A noter que le dispositif ne traite pas du décrochage en tant que tel.
Le soutien scolaire est clairement différent de celui des collèges : présence d’étudiants au domicile des familles (AFEV). Une limitation réside dans le fait que le PRE ne doit être saisi qu’une fois toutes les autres possibilités épuisées au sein du système éducatif : cela ne permet pas la prévention.

 Chez nous aussi, dans l’Essonne, l’IA est très impliqué et c’est très productif. On ne crée pas quand on s’aperçoit qu’il n’y a pas de suivi.

 En tant que psychologue travaillant dans le cadre d’un Programme de Réussite Educative, notre rôle est de tenter de définir, avec le jeune et sa famille et en liaison avec les différents acteurs éducatifs qui gravitent autour du parcours de l’enfant, quels sont les éléments freinant celui-ci dans sa scolarité.
Les origines de l’échec scolaire sont multiples et varient en fonction de chaque situation : conditions de vie, difficultés matérielles, relationnelles ou familiales, ainsi que les troubles spécifiques de l’apprentissage sont autant de facteurs de vulnérabilité nécessitant une prise en charge particulière. Nous essayons alors d’établir un ensemble d’actions à mener avec le jeune, sa famille et les différentes institutions ( établissement scolaire, CMPP, associations, etc...).
Nous assurons également des permanences dans les établissements scolaires, et centres de loisirs. Les acteurs éducatifs nous font part de situations difficiles lorsqu’ils pensent que notre intervention serait pertinente (difficultés relationnelles école/famille, besoin d’accompagner les parents dans des démarches de santé pour l’enfant, identification de difficultés familiales préoccupantes, démotivation de l’enfant, etc.)
En résumé, soutien à la parentalité, prise en charge multifactorielle des difficultés de l’enfant et travail en partenariat avec les institutions qui l’accueillent sont à la base de notre action en zone prioritaire.

La lutte contre l’absentéisme et le décrochage

 Dans les Hauts-de-Seine, la lutte contre le décrochage a porté surtout sur les élèves exclus des collèges. On avance !

 L’Education nationale s’est jusqu’à maintenant préoccupée surtout de comptabiliser l’absentéisme.
Une seconde étape, plus rare, amène à essayer d’analyser les causes de l’absentéisme : quel professeur est concerné ? A quelle période de l’année ?
La troisième étape, encore moins fréquente, consiste à faire véritablement de la prévention, en traitant d’abord individuellement les cas difficiles.
Quand l’absentéisme est un phénomène massif, que faire ? Renvoyer le problème sur l’assistante sociale ou sur la police ou travailler plutôt avec les parents ?

Traitement de cas individuels et action partenariale

 Avec le PRE, on a vu pour la première fois fonctionner un véritable partenariat, en cohérence, surtout quand on met celle-ci en regard de l’émiettement des mesures du plan Espoir banlieues.
Mais le dispositif malheureusement ne touche que quelques élèves.

 Le PRE et certaines mesures du plan banlieues concernant les élèves "méritants" présentent au moins une similitude, c’est qu’ils proposent un traitement individuel d’élèves des quartiers (un petit nombre dans les deux cas). Mais le PRE vise les plus en difficulté et par ailleurs le fait à travers l’action collective de nombreux partenaires.

- Avant, la politique de la Ville, c’était des actions qu’on proposait a priori. Maintenant, on part des enfants et on essaie de répondre à leurs besoins.

 Les gens des PRE ont des moyens et bénéficient de l’appui de divers organismes. C’est un gros atout.

Sur le plan financier, le PRE n’est pas si coûteux qu’on le dit parfois, mais il y a un transfert de crédits depuis les actions collectives vers l’objectif de suivi individuel.

Des réticences au départ, mais bien atténuées depuis)

 Du côté des enseignants, le PRE a suscité au départ des réticences : crainte d’une pathologisation des difficultés scolaires, externalisation de mission propres à l’Ecole, fichage des élèves...

 Comme responsable éducatif local, j’avais des craintes lors du lancement du dispositif concernant le respect de la confidentialité (mais des chartes de confidentialité ont été signées), le risque de stigmatisation des familles ou de déconnexion vis-à-vis d’une politique territoriale..., mais, à, l’expérience, je reconnais que ces peurs n’étaient pas justifiées.

 

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1 Message

  • Bonjour,

    en complément, un extrait du rapport de la cour des comptes «  L’articulation entre les dispositifs de la politique de la ville et de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles » récemment référencé sur votre site.

    "Au total, même si les acteurs de terrain rencontrés au cours de l’enquête estiment que ce programme a un impact favorable pour les élèves pris en charge, aucune évaluation d’ensemble ne peut donc établir aujourd’hui de façon probante la valeur ajoutée du PRE pour les élèves concernés. Une évaluation publiée en mai 2006 par les inspections générales du ministère de l’éducation nationale (69) a fait état de nombreuses incertitudes au sujet des retombées effectives de l’offre éducative apportée par les partenaires locaux de l’éducation nationale, notamment en matière d’aide aux devoirs, et sur la nécessité d’une coordination de ces prestations avec celles que dispense l’enseignement scolaire."

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