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Ces profs de Malakoff qui veulent sortir de ZEP

8 mars 2005

Extrait de « maville.com » du 08.03.05 : à Nantes, ils veulent pouvoir sortir de la ZEP

Michèle Viau et Frédéric Schoumacker sont professeurs d’histoire-géo au collège Georges-de-la-Tour, (dans le quartier de) Malakoff. Avec leurs collègues, ils ont passé la soirée d’hier dans leur établissement nantais. Une mobilisation pour dénoncer une nouvelle réforme qui désavantagerait les profs de ZEP.

L’une est là depuis cinq ans, l’autre depuis seulement trois. Mais déjà, ils pensent à leur mutation. Pas de mauvaises surprises, non. Ils savaient ce qui les attendait avant d’arriver dans ce collège classé en zone d’éducation prioritaire, situé en bas des tours de la cité Malakoff, à Nantes. Ils ont délibérément choisi la ZEP. Par stratégie.

Plus de mutation assurée

Car ces zones d’éducation prioritaire sont privilégiées : plus de professeurs, personnels médico-sociaux, moins d’élèves par classe, crédits d’équipement supplémentaires et une prime de 90 € par mois pour les professeurs. Une discrimination positive pour réduire les inégalités. Mais ce n’est pas véritablement pour ça que Michèle Viau et Frédéric Schoumacker ont choisi d’enseigner au collège de-la-Tour.

C’est pour une histoire de points. Des points qui se révèlent de précieux sésames pour espérer une mutation dans le secteur de son choix. L’ancienneté, le nombre d’enfants sont autant d’autres critères qui entrent en compte. Mais la ZEP pèse lourdement dans la balance. Un passage rapide dans une cité et ils sont quasiment assurés de partir ensuite dans le collège de leurs rêves.
Or, depuis le mois de novembre, une réforme menace les professeurs. « Le nombre de points supplémentaires accordés va passer de 285 (pour cinq ans d’ancienneté) à 100 », assure Michèle. À 44 ans, elle craint de ne pas pouvoir être mutée où elle veut, après avoir choisi la ZEP dans cet unique objectif. « Avec peu de points, on peut même être renvoyé dans une autre ZEP ! »
Les deux professeurs ont l’impression de se faire avoir. « Je voulais absolument être à Nantes. Alors j’ai demandé n’importe quel poste, pour être sûre d’être acceptée. On sait bien que ce sont les ZEP qui arrivent en premier... », explique Michèle. « Moi, je viens déjà d’une ZEP, au Havre. J’ai choisi Malakoff pour être muté ensuite plus facilement et suivre ma femme qui est aussi dans l’éducation », raconte Frédéric. Tout deux envisagent déjà de postuler ailleurs pour la rentrée 2005.

Dans les collèges de ZEP, on ne fait pas long feu. Juste le temps de cumuler les points nécessaires au départ. Il y a bien sûr quelques irréductibles : « On en connaît qui sont là depuis vingt ans. C’est plutôt la mission sociale qu’ils apprécient. » De l’autre côté, il y a ceux qui craquent : « On voit passer des gens, des remplaçants notamment, qui ne restent pas plus de deux heures ! » Alors il faut s’accrocher, dialoguer avec ses collègues. « On est une équipe très soudée. On se serre les coudes. C’est important pour tenir. »

Anne Judic.

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