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Le SnuIPP analyse le bilan national des RAR et considère que l’éducation prioritaire a besoin d’une vraie relance

11 janvier 2011

Le ministère vient de rendre public un rapport qui décrit les aspects positifs du dispositif RAR, en particulier les enseignants supplémentaires. Pour le SnuIPP, et comme cela a été confirmé par les résultats de PISA, c’est d’une vraie relance que l’éducation prioritaire a besoin.

Les RAR en 2009 - 2010

Les réseaux ambition réussite ont été créés en 2006 pour remplacer les ZEP et les REP, ce que l’on a appelé la « refonte de l’éducation prioritaire. Le ministère présente à son avantage les moyens qui y ont été consacrés (325 millions par an dont1000 enseignants supplémentaires, 3000 assistants pédagogiques), oubliant que dans l’ensemble de l’éducation prioritaire, moyens financiers, maîtres supplémentaires, seuils spécifiques existaient déjà et que les 1000 enseignants supplémentaires viennent d’un redéploiement de moyens. A la rentrée 2009, 254 réseaux ambition réussite étaient constitués autour d’un collège et des écoles de secteur (1721 écoles), concernant au total 115 291 collégiens et 283 433 écoliers. Ils sont inégalement répartis sur le territoire.

Les parcours scolaires

Le recul du redoublement se mesure par la diminution de la proportion d’élèves ayant au moins un an de retard à l’entrée en 6ème : ils étaient encore, dans les RAR, 27,1% dans ce cas à la rentrée 2009 contre 34,3% à la rentrée 2006. Hors éducation prioritaire (EP), ce taux est passé de 14,8% à 12,8%. A noter que 4,7% des élèves de RAR arrivent en 6ème avec 2 ans de retard, contre 0,9% hors EP. Les taux de retard en fin de 3ème chutent également.

Les acquis scolaires

Sur la période 2006 – 2010, les résultats des évaluations CM2 en français et en mathématiques ont légèrement progressé pour les élèves de RAR. L’écart de résultats entre RAR et hors EP a très légèrement diminué en français (de 14,8 à 14,4), un peu plus significativement en mathématiques (de 15,2 à 12,5). Il s’est par contre accru de manière inquiétante en français en fin de 3ème (de 25,5 à 30,2), très légèrement en mathématiques (de 19,5 à 20,8). 30,2 signifie qu’en 20009 – 2010 le pourcentage d’élèves de RAR de 3ème maîtrisant les compétences de base en français est inférieur de 30,2 points au pourcentage hors EP.

Les évaluations de CE1 montrent, comme celles de CM2, un léger tassement des écarts entre performances RAR et hors EP. Ces écarts restent cependant très importants. Ils sont de l’ordre de 20 points en CE1 et de 25 points en CM2 pour les élèves ayant de bons acquis ou des acquis très solides. Pour les élèves ayant des acquis insuffisants, ils s’accroissent entre le CE1 et le CM2 : en français cet écart passe de 11,9 à 13,3 ; en maths il passe de 13,6 à 19,8. Le pourcentage d’élèves de RAR ayant des acquis insuffisants reste stable en français (19,3% en CE1, 19,1% en CM2) ; il est beaucoup plus élevé en mathématiques (22,4% en CE1 et 31,5% en mathématiques)

Certification et devenir des élèvesLe rapport pointe positivement l’augmentation du taux de réussite au brevet national du brevet (DNB), de 60,2 à 69% dans les RAR. Il est de 82,7% hors EP. Il indique que les élèves de RAR sont davantage orientés en seconde professionnelle et que ceux qui vont en 2nde générale te technologique y redoublent davantage.

Evolutions des pratiques pédagogiques

Le rapport constate des problèmes d’attitude scolaire face aux apprentissages (« face aux difficultés des élèves se débarrassent des questions sans prendre le temps de les creuser ») et fait de l’évolution des pratiques pédagogiques un enjeu fort pour les RAR. « Les apports des professeurs supplémentaires constituent un véritable levier pour le dynamisme pédagogique dans les réseaux. La co-animation portée par ces professeurs apparaît comme une pratique favorisant la réflexion pédagogique et la professionnalité de l’ensemble des enseignants du RAR. Ils contribuent au développement de pratiques mieux outillées et plus réflexives, en particulier en ce qui concerne le suivi individualisé des élèves. » (p. 49) Le rapport détaille les missions des enseignants référents et leur activité tournée vers les élèves, les enseignants, les assistants pédagogiques ou les représentants institutionnels. Il met en avant l’étayage du diagnostic scolaire et la prise en charge de la difficulté scolaire ; l’individualisation des parcours d’apprentissage ; la liaison entre les degrés école/collège/lycée ; la co-intervention dans les classes ; les projets innovants et les expérimentations. Le rapport témoigne de l’effet positif sur les acquis des élèves, leur comportement, l’estime de soi, le décrochage, le dynamisme des réseaux et plaide pour un e reconnaissance (par l’inspection) de la professionnalité de ces enseignants. Le rapport développe également le travail des assistants pédagogiques.

Le pilotage des réseaux

Si le rapport souligne une amélioration du travail en équipe et défend le pilotage par le principal du collège et l’IEN, il pointe l’importance du comité exécutif et la nécessité d’améliorer les procédures d’évaluation des « contrats et des projets ». le rapport passe rapidement sur la scolarisation des 2 ans (elle a évolué car « d’autres formes d’accueil collectif sont aujourd’hui envisagées... »), l’aide personnalisée, l’accompagnement éducatif, les actions à destination des parents, la politique de la ville, le climat scolaire... Il regrette que « peu de perspectives de valorisation professionnelles aient été offertes aux enseignants de RAR, il déplore la baisse des actions de formation continue, l’insuffisance de l’accompagnement des équipes.

Les moyens

Un élève de RAR en primaire occasionne un surcoût de 481€. S’il est dans le secondaire, il coûte 1202€ de plus. 1% des 325 millions d’euros est consacré aux crédits éducatifs et pédagogiques. Entre 2008 - 2009 et 2009 – 2010, le nombre moyen d’élèves par classe est passé de 21,65 à 21, 75 dans les RAR alors que dans le même temps et hors EP, il passait de 23,82 à 23,8. L’indemnité ZEP, l’indemnité de sujétion spéciale majorée pour les directeurs, l’avantage spécifique d’ancienneté sont des dispositifs qui existaient avant la création des RAR. Le rapport précise que les modalités de bonifications sont insuffisantes et que la valorisation de l’expérience acquise est marginale mais ne propose pas de pistes précises. 16 028 enseignants primaires et 11 387 enseignants de collège travaillent en RAR . Les professeurs d’école en RAR sont plus jeunes que leurs collègues hors EP, ¼ d’entre eux a moins de 30 ans et leur âge moyen est 37 ans, contre 40 hors EP. En 2009, 41,8% d’entre eux étaient en poste depuis au moins 2 ans . Le rapport mentionne quelques effets de l’assouplissement de la carte scolaire sur les collèges, augmentation des demandes de dérogations, pertes d’effectifs, 70 collèges étant « très évités ».

L’avenir des réseaux

Le rapport reste bien flou sur l’avenir des réseaux. S’il leur fixe notamment comme priorité pour les années à venir de développer l’ « excellence scolaire » et d’être le lieu privilégié pour mettre en place les réformes notamment sur l’évaluation, sa place par rapport aux CLAIR est imprécise. Dans l’introduction du rapport est dit : « ce que les RAR ont dessiné, nous allons désormais nous en emparer pour franchir un pas supplémentaire : les CLAIR ».

Extrait du site du SNUipp

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