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Marc Douaire (OZP) : « Sur l’éducation prioritaire, c’est la première fois qu’il y a une continuité ministérielle » (La Lettre de l’éducation)

1er février 2016

La Lettre 872.n°872
1er février 2016

Marc Douaire est président de l’Observatoire des zones prioritaires, ex-directeur d’école et ex-coordonnateur de ZEP.

Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) ?
L’OZP est une association loi de 1901, constituée en 1990 au moment de la « relance Jospin » des ZEP. C’est un lieu d’échanges, de débats et d’information pour l’ensemble des professionnels de l’éducation prioritaire : enseignants, chefs d’établissement, membres des corps d’inspection, autres personnels de l’éducation nationale, chercheurs, mais aussi acteurs de la politique de la ville...
Seule association existant dans ce champ d’action, l’OZP fonctionne comme un think tank dont la réflexion est ancrée dans la réalité du terrain. Ni agence de l’Etat ni satellite de qui que ce soit, l’OZP n’a aucune affiliation syndicale ou politique et ne vit que des cotisations de ses adhérents.

Combien de «  relances des ZEP  » a-t-on connues depuis leur création ?
Après le plan Jospin, déjà cité, il y a eu les mesures de Ségolène Royal, consécutives aux assises nationales de juin 1998, puis la création des réseaux ambition réussite (RAR) par Gilles de Robien en 2006, à la suite des émeutes de banlieue de novembre 2005. Il faut aussi retenir, en 2011, le dispositif Eclair, créé par Luc Chatel. Et l’on arrive à l’actuelle refondation de l’éducation prioritaire, lancée par Vincent Peillon et poursuivie par Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem.
Depuis la création des ZEP en 1981, c’est la première fois qu’il y a une continuité ministérielle à ce sujet. Auparavant, qu’il s’agisse de gouvernements de droite ou de gauche, chacun défaisait ce que son prédécesseur avait mis en place.

Vous soutenez le processus en cours. Est-ce une attitude nouvelle ?
Nous avions déjà soutenu par le passé le plan Jospin, et nous avions aussi appuyé la création des réseaux ambition réussite, qui apportait des postes en école et en collège pour améliorer la liaison entre les deux. Aujourd’hui, au vu des études qui confirment le caractère profondément inégalitaire du système éducatif français, nous attendons de l’actuelle refondation qu’elle améliore réellement la réussite scolaire des jeunes des quartiers populaires.
Les principes en ont été longuement débattus à l’été 2012, à l’occasion de la concertation nationale sur l’école. Le maintien - qui n’était pas acquis d’avance - d’une politique d’éducation prioritaire a été confirmé, comme la nécessité d’en revoir la carte, qui constituait un millefeuille illisible, trop étendu et donc peu opérationnel. La nouvelle carte a distingué les REP (réseaux d’éducation prioritaire) et les 350 REP +, qui forment le « cœur » de l’éducation prioritaire.
Fin 2014 , cette révision a suscité des tensions locales. Mais celles-ci ne remettaient pas en question les principes retenus, que personne n’a contestés. Elles ont finalement été apaisées grâce aux mesures d’accompagnement des établissements qui changeaient de catégorie. Auparavant, le débat avait porté sur la nécessité d’étendre ou non la carte de l’éducation prioritaire. L’extension était un piège contre lequel nous avons mis en garde. Cela pouvait sous-entendre que la scolarisation des enfants des classes populaires ne relevait pas de l’école ordinaire. Enfin - vieille revendication de l’OZP -, le ministère a accepté de répartir l’ensemble des moyens de l’éducation nationale en fonction des critères de composition sociale des établissements. Ce qui reste à vérifier pour la prochaine rentrée.

Justement, la réalisation suit-elle les promesses ?
Augmenter la réussite scolaire des élèves de l’éducation prioritaire passe par un travail important de formation et d’accompagnement des équipes, par l’amélioration du taux de scolarisation à moins de trois ans, par la priorité donnée aux premiers apprentissages et par une meilleure continuité pédagogique et éducative, du primaire jusqu’à la fin du collège. La refondation engagée a des points d’appui importants : le référentiel publié par le ministère, le dispositif « plus de maîtres que de classes », les postes supplémentaires dans les REP +, les formations académiques, la réaffirmation du rôle des coordonnateurs de réseau... Ce qui doit encore être amélioré est essentiellement le pilotage, à tous les niveaux, et la reconnaissance des personnels impliqués.

Extrait delalettre du 01.02.16 : Le point avec...Marc Douaire : « Sur l’éducation prioritaire, c’est la première fois qu’il y a une continuité ministérielle »

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