Un reportage dans un collège ZEP d’Angers

5 mai 2007

Extrait de « Ouest-France », le 04.05.07 : Ce collège prend de l’avance sur les candidats

Petits effectifs, autorité renforcée, sport et culture, soutien individualisé : le collège de ZEP angevin colle aux souhaits de Sarkozy et Royal.

Angers

Dans la cour du collège Jean-Lurçat, où deux tiers des élèves sont boursiers, le brouhaha ambiant cesse très vite à l’appel du proviseur, Ahmed El Bahri. Parmi les six collèges du Maine-et-Loire classés en zone d’éducation prioritaire (ZEP), Jean-Lurçat est le seul à bénéficier du label Ambition réussite, synonyme de moyens supplémentaires : 1,5 poste d’enseignant, 1,5 poste d’assistante pédagogique, un demi poste d’infirmière.

Ce n’est pas le seul critère qui fasse écho aux revendications exprimées, en termes d’éducation, par les deux candidats à la présidence. Ici, les 350 collégiens sont répartis en 17 classes, soit une moyenne de 20 élèves. C’est plus que le nombre souhaité par Ségolène Royal, moins que la moyenne nationale. Et c’est pile le nombre de garçons et de filles qui suivent le cours de physique chimie d’Olivier Girard ce matin-là. « On se met debout et on fait le silence », réclame-t-il avant de commencer ses expériences. L’autorité se conjugue à la patience, exactement comme dans la séance de sports dirigée par Éric Labouret.

Du sport, préconisé par Nicolas Sarkozy, à la culture, mise en avant par Ségolène Royal, il n’y a qu’un pas franchi par Oscar El Majouti, enseignant en arts plastiques. Il va apprendre à ses élèves à travailler le tuffeau, cette pierre tendre de Loire. « À force de creuser, ils se creusent eux-mêmes et vont découvrir d’autres talents qu’ils n’ont pas pu expérimenter. Les maths vont devenir concrètes. »

« On va t’aider d’une autre manière »

Autre écho au souhait commun des deux candidats : le suivi individualisé est, ici, largement pratiqué. Les assistantes pédagogiques Myriam Faury et Anne-Laure Daguené expliquent : « En étude, par exemple, nous donnons un coup de pouce aux élèves qui n’ont pas la chance d’être aidés à la maison. » Comme dans les études du soir préconisées par Sarkozy...

Grâce à l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), 80 étudiants angevins ont également formé des binômes avec des collégiens, pour les aider à surmonter leurs difficultés scolaires. Enfin, le programme personnel de réussite éducative est proposé aux élèves qui décrochent, comme ce préadolescent, intimidé dans le bureau du proviseur : « On va t’aider d’une autre manière. » Le programme est un contrat signé par l’enfant, les parents et le collège. « La famille est très fortement impliquée », revendique Ahmed El Bahri. L’élève pourra faire des stages professionnels et recevoir, notamment, des cours particuliers donnés en heures sup. par des professeurs, idée chère à la candidate socialiste.
Un peu plus tard, c’est un inspecteur de l’académie qui s’assoit face au proviseur pour souligner « la disponibilité, la patience et l’énergie » de deux professeurs en cours d’inspection. Comme une « reconnaissance de la difficulté du métier d’enseignant », souhaitée par Ségolène Royal, mercredi soir.

Laurent Beauvallet

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1 Message

  • Tout est beau dans le meilleur des mondes ....
    tout cela depend de la bonne volonté des quelques enseignants impliqués ce que je salue ici
    mais quand les dits enseignants ne sont plus là que se passe t il ? plus rien hélas
    quant au PPRE trés beau dans les textes combien d’ établissements acceptent de le faire ?
    trés trés peu ....
    ce genre de constat me smeble de la propagande pour expliquer que
    totu est merveilleux dans le monde education nationale francaise
    pourtant la realité cest DHg supprimée classes fermée pas d’infirmière pas de medecin
    pas de surveillants ou trop peu de tout cela

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