J’ai été très étonnée de lire ce texte très inégal avec des paragraphes très pertinents et des affirmations dogmatiques facilement démontables qui ont un impact négatif pour la lutte contre les inégalités sociales et territoriales.
Le dernier paragraphe (2- L’avenir) m’a semblé extrêmement pertinent, à l’exception de la scolarisation à 2 ans qui fait débat chez les spécialistes du développement du très jeune enfant à cause d’un risque de générer une acceptation de l’échec, alors perçu comme normal. L’UNESCO préconise une scolarisation débutant avant 4 ans.
Pour le reste du paragraphe 2, en effet, il est absolument nécessaire de fonctionner en réseau avec toutes les entités concernées. Il convient d’avoir des moyens adéquats et une politique de formation et d’accompagnement des personnels « de manière à accroître leur possibilité de prise en compte des difficultés des élèves issus des milieux populaire face au savoir scolaire. »
Pour rendre ce texte acceptable, il conviendrait de supprimer les deuxième et troisième niveaux de contexte qui sont en décalage avec la réalité.
Certaines affirmations ont un impact négatif sur la lutte contre les inégalités ou sont inexacts :
– Affirmation inappropriée 1 : Il est de bon ton de déclarer que le ministre ne veut enseigner que les fondamentaux chaque fois qu’un ministre déclare vouloir mettre son attention sur le bon apprentissage de la lecture, la capacité d’écrire sa pensée, et la capacité de donner du sens à la multiplication. Il s’agit d’un jeu de pouvoir délétère, car vouloir améliorer la maîtrise des fondamentaux ne veut pas dire diminuer les activités d’ouverture d’esprit et de connaissance de la société (qui peuvent déclencher l’envie d’apprendre et vont faciliter l’orientation). L’acquisition d’un niveau minimal en fin de primaire sur les fondamentaux est très fortement corrélé avec la réussite d’études académiques ensuite.
– Affirmation inappropriée 2 : La mesure de la fluence en lecture (très nuisible pour l’apprentissage de la lecture) n’est pas liée à l’idéologie de l’esprit de compétition. Elle est nuisible car l’enfant utilise sa charge mentale sur la mise en forme de ce qu’il lit, non pas sur le sens de ce qu’il lit. Or pour bien apprendre, il est fondamental que dès les premiers apprentissages, l’enfant utilise sa charge mentale pour chercher le sens de ce qu’il lit.
– Affirmation inappropriée 3 : L’incapacité de l’école à se réformer ne provient pas du fait que nos dirigeants viennent de l’école privée. Elle provient aujourd’hui de l’idéologie néo-libérale de la Macronie, mais également - et ce depuis 30 ans- d’un accord tacite entre la technostructure de l’éducation nationale, et ceux qui définissent le politiquement correct sur l’école à gauche. Le consensus construit autour de ces d’intérêts particuliers a pour conséquences directs et prouvables d’entraver la réussite des enfants de milieux populaires. Les deux sociologues émérites les plus souvent cités à gauche, y participent activement. Par exemple en invisibilisant le rôle des psychologues cognitifs spécialisés dans l’enfance, et l’adolescence alors que leur apport pour comprendre ce qui empêche les enfants d’apprendre est décisif. (Ces derniers ont été oubliés dans votre document. Qui vous a incités à les enlever ?)
– affirmation inappropriée 4 : Le refus de la compétition et la collaboration sont la dernière « martingale » à la mode pour réformer l’école. Il faut éduquer les enfants à l’empathie et ce dès le plus jeune âge. Il est utile d’avoir une ou deux fois par an, des activités pour apprendre le travail collaborative (qui demande plus de temps, plus d’énergie de préparation, mais qui peut permettre -s’il est bien mené et que la finalité du projet a du sens- à une meilleure solution). Demander à un élève qui a acquis une notion, de l’expliciter à un élève qui est en cours d’acquisition est une bonne pratique. Cependant, la collaboration n’est pas un concept magique. L’apprentissage de compétences et l’ancrage de connaissance est avant tout une démarche personnelle (L’épistémologie constructiviste nous l’enseigne). Lorsqu’on donne une tâche collective à un groupe à 3 élèves, souvent seul le plus performant travaille ; les autres regardent. Dans la vie sociale, la compétition existe : pour trouver un travail ou pour un logement. Il faut donc apprendre aussi aux enfants la compétition choisie, l’éthique dans les compétitions et l’acceptation de l’échec.
– affirmation inappropriée 5 : L’impact des réseaux sociaux et de l’existence de chaines de télévision ayant une ligne éditoriale réactionnaire, n’est pas celui décrit dans l’élément de contexte 3. Les polémiques artificielles entre le « prêt-à-penser de gauche » et ceux qui avaient idéalisé l’école d’autrefois, existent depuis 30 ans et ces joutes oratoires - qui fonctionnent comme des matchs de catch- n’ont pas vraiment changé depuis les réseaux sociaux. A côté des nostalgiques de l’école à l’ancienne idéalisée et la « bonne parole sur l’éducation dite de gauche », est apparue une troisième voie, basée sur le pragmatisme et la rigueur dans l’utilisation des résultats de recherche. (Exemple les stylos rouges, des vidéos d’enseignants engagés, et certains blogs). Un paradigme alternatif a émergé et il est en train de gagner en crédibilité. L’association Nos Services publics, s’est clairement appuyée sur ce nouveau paradigme quand elle a construit son projet.
Comment articuler ce texte, dont j’approuve les termes, avec la remise en cause actuelle des finalités d’un système éducatif qui reste finalement aussi implacablement pénalisant pour les enfants de milieu populaire ?
Je renvoie ici :
– aux propositions du CICUR
– à l’extension considérable du concept de Compétences psychososociales (CPS)
– à l’ouvrage sur l’emprise scolaire de François Dubet et Marie Duru-Bellat
– à la prochaine conférence de consensus du Cnesco sur les nouveaux savoirs et nouvelles compétences des jeunes.
Coût des dédoublements.
Le rapport des Inspections d’avril 2024, contraint sans doute par l’origine présidentielle du dispositif des classes dédoublées, n’analyse pas le dispositif "Plus de maîtres que de classes", bien moins coûteux en termes de postes mais aussi de bâti scolaire. Le PDMQDC n’a jamais été évalué mais laissait entrevoir des résultats encourageants sur les performances et des effet positifs sur le travail collectif et la motivation des enseignants.
Merci aussi à Brigitte Lacot, corédactrice, qui depuis de nombreuses années prend en charge, en plus des articles généraux, les milliers de fiches d’actions locales
Bravo pour l’équipe qui a créé ces 500 numéros !
Surtout Jean-Paul Tauvel !
Merci.
Désolé !L’adresse est provisoirement indisponible.
Merci de bien vouloir adresser le message à
ozp.ozp@numericable.fr
Cordialement
Bonjour,
J’essaie de vous envoyer un mail pour m’inscrire mais l’adresse ne semble pas fonctionner (je reçois des messages d ’erreur).
Pouvez-vous m’indiquer la marche à suivre
Merci d’avance
Oui, bien sûr !
A tout-à-l’heure
L’OZP
Bonjour,
Sera-t-il possible d’accéder à la rencontre en arrivant après 17h ?
Merci d’avance,
Loïc Loiseleux
Sur l’exemple suisse des groupes de niveau, deux articles de presse éclairants :
https://labs.letemps.ch/interactive/2018/longread-pinchat/
https://www.letemps.ch/opinions/editoriaux/les-fissures-dans-pisa
certains enseignants documentalistes en bénéficieraient a priori, comment uniformiser cela ? Y a t-il une règle officielle selon laquelle il y a 2 enseignants documentalistes obligatoirement dans les établissements rep+ ?
Merci pour le signalement de l’erreur
Cordialement
L’ozp
Bonjour
Je tiens à rectifier la note de ’’article. Le collège Sophie Germain est bien un collège rep+.
Stéphane Gort
Le décès brutal d’Alain est un véritable choc.
J’ai eu le grand bonheur de travailler avec lui pour les réseaux de Seine-et-Marne.
Sa générosité, son enthousiasme, son engagement sans failles pour l’Education prioritaire nous manqueront cruellement.
Merci Alain pour tout ce que tu m’as apporté !
Une annonce de groupes de niveaux au collège :
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00016072/joseph-fontanet-sur-les-cours-de-pedagogie-aux-enseignants