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Service national universel : - "un modèle militaire", selon la tribune d’un collectif dans Le Monde - "un détournement de moyens", selon le SNUipp

11 février 2020

Service national universel : « Les jeunes aspirent à autre chose qu’à un certificat de conformité »

Tribune
Collectif
Dans une tribune au « Monde », un collectif d’intellectuels, de membres du monde associatif et d’artistes dénonce le manque de concertation dans la préparation du SNU.

Qui oserait se porter en faux contre les intentions affichées par la mise en place du service national universel ? Il s’agit, nous dit-on, d’un « projet d’émancipation des jeunes » qui vise « le renforcement de la cohésion nationale et territoriale, le développement d’une culture de l’engagement et l’accompagnement de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ». Ce sont là, en effet, des objectifs louables, tant la situation est aujourd’hui préoccupante : les fractures entre les territoires rendent dorénavant difficiles, voire impossibles, les rencontres entre des franges de plus en plus hétérogènes de notre jeunesse ; l’école entérine, quand elle ne les creuse pas, les inégalités sociales ; la précarisation galopante retarde de plus en plus l’entrée dans un emploi durable ; les industries de programmes et la machinerie publicitaire ne voient dans les différentes catégories de jeunes que de lucratifs « cœurs de cible » ; des « joueurs de flûte » de toutes sortes tentent d’enrôler les adolescents sans repères au service des idéologies les plus baroques, quand ce ne sont pas des fanatismes les plus mortifères…

Que propose, face à cela, le SNU ? Un « séjour de cohésion de deux semaines » et une « mission d’intérêt général de douze jours ». Un déploiement en 2020 pour 30 000 jeunes volontaires, avant la généralisation et l’obligation, en 2023, pour 800 000 jeunes. Un budget de 2 milliards d’euros en vitesse de croisière.

L’opération est imposante et, avec de telles ambitions, on aurait pu imaginer qu’elle fasse l’objet d’une concertation d’ampleur. Or voilà qu’elle se met en place à marche forcée, sans que les acteurs de l’Education nationale, les parents d’élèves, les organisations professionnelles et syndicales, les collectivités territoriales et les mouvements d’éducation populaire n’aient jamais vraiment été impliqués. Certes, on se doute que le gouvernement va faire pression sur les associations – qui ont perdu plus de 16 000 emplois depuis 2018 – pour qu’elles s’engagent dans le SNU, au risque, sinon, de voir leur existence compromise. Mais suffiront-elles pour accueillir chaque année les 800 000 jeunes qui vont devoir trouver un support pour leur « mission d’intérêt général » ?

« Malgré les dénégations, c’est bien le modèle militaire qui est imposé »

En quoi va consister le « séjour de cohésion » ? Le projet actuel suggère d’utiliser les « pédagogies actives » et de « partir de l’expérience des jeunes ». Mais, malgré les dénégations, c’est bien le modèle militaire qui est imposé : de l’uniforme au lever des couleurs, des marches au pas à la structuration en brigades, tous les attributs de la caserne sont là. Or, s’il est parfaitement légitime de proposer cela aux jeunes qui se destinent à une carrière dans l’armée ou la police, il est absurde de l’imposer à toutes et tous. Car on risque alors de se heurter au scepticisme des uns et à l’agressivité des autres. La « cohésion » ne se décrète pas : elle se construit dans une démarche pédagogique ambitieuse. L’« engagement » ne s’impose pas : il se découvre dans des rencontres multiples et s’accompagne au long cours. L’« émancipation » n’est pas une « opération coup de poing » : c’est un processus qui permet d’accéder à la réflexion critique et de « penser par soi-même ».

Extrait de lemonde.fr du 08.02.20

 

Stage SNU : Détournement de moyens pour le Snuipp

La petite annonce du Dasen des Côtes d’Armor pour recruter des enseignants pour encadrer les stages du Service national universel (SNU) font réagir le Snuipp. L’annonce vise à recruter des enseignants pour encadrer les stages du SNU dans le département. Les enseignants recrutés seraient déchargés de cours et indemnisés. " Le ministère choisit donc de déshabiller les classes pour assurer le bon déroulé du SNU et trouve des moyens de remplacement pour cette opération « militaire »", déplore le Snuipp Fsu. " Ce dispositif de SNU tourne le dos à ce que défend le SNUipp-FSU pour la jeunesse, en termes de liberté, de sens critique, d’émancipation comme de droit du travail."

Extrait de cafepedagogique ?net du 07.02.20

 

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