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"Contre l’école injuste. Questionner l’imaginaire scolaire, discerner les pièges, repenser les savoirs à enseigner", par Philippe Champy et Roger-François Gauthier, Esf, août 2022

17 août 2022

Additif du 01.09.22

Les programmes contre la démocratisation de l’Ecole (P. Champy et R-F. Gauthier, ouvrage)

"Le système éducatif français est devenu relativement indifférent aux savoirs !" Philippe Champy et Roger-François Gauthier signent un essai, "Contre l’école injuste !" dans lequel ils n’hésitent pas à aller à l’encontre "des apparences et les discours" actuels. Ils constatent d’abord que "l’Ecole en France a raté beaucoup de ses rendez-vous avec sa nécessaire démocratisation" et que "l’échec scolaire" est considéré comme un "allant de soi", un "fait de nature".

"L’Ecole française apparaît comme une productrice industrielle d’élèves ’laissés-pour-compte’ qui semblent ne pas avoir de vraies places en son sein et ne plus y apprendre grand chose", ajoutent-ils avant de poser justement la question de ce que les élèves sont supposés y apprendre : "Les programmes scolaires sont des normes étonnantes", ils sont "sacrosaints dans les classes" alors qu’ "il ne s’agit que de simples décisions" d’un ministre, du pouvoir exécutif "le plus éphémère", d’où leur "volatilité".

Autre obstacle à la démocratisation de l’Ecole, son héritage. Elle s’inscrit dans la continuité "d’une école catholique qui visait essentiellement la conversion des âmes" et qui ne souciait pas de préparer les enfants "à la vie en ce monde". Les auteurs reprennent ici la distinction entre "le décillement" qui caractériserait l’école à la française, "férue d’abstractions jusqu’à la caricature" et l’empowerment cher à John Dewey. Sans que cela soit d’ailleurs jamais justifié, notre école n’enseigne pas le droit, la psychologie, la médecine, l’architecture, l’urbanisme, l’audiovisuel, les pratiques documentaires... "Les savoirs scolaires parlent peu du monde et de ses enjeux."

"Face à l’infinité des savoirs humains, l’Ecole a la double tâche de sélectionner les savoirs qu’elle a décidé d’enseigner, mais aussi de donner un statut à ceux qu’elle n’enseignera pas." Mais cela implique "une révolution dans les modes de définition collective de ce qui doit être enseigné", estiment P. Champy et R-F. Gauthier qui plaident pour une réflexion de type curriculaire, globale et indépendante du pouvoir exécutif.

P. Champy a été ingénieur de recherche à l’INRP et a dirigé les éditions Retz, R-F. Gauthier, agrégé de lettres et énarque, ancien inspecteur général est un spécialiste des contenus d’enseignement.

"Contre l’école injuste ! Questionner l’imaginaire scolaire, discerner les pièges, repenser les savoirs à enseigner", P. Champy et RF Gauthier, ESF éditeur, 96 p., 7,90€

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Extrait de touteduc.fr du 01.09.22-

 

Contre l’école injuste
Questionner l’imaginaire scolaire, discerner les pièges, repenser les savoirs à enseigner

Pilippe Champy biographie
Roger-François Gauthier biographie
ESF, août 2022, 96 p., 7,90 papier
Hors collection

RÉSUMÉ
Cet ouvrage, bref et percutant, dénonce les blocages et les imaginaires qui caractérisent la forme actuelle de l’École en France et empêchent sa démocratisation.

Philippe Champy et Roger-François Gauthier ont choisi de traiter la question sous un angle original, celui des savoirs scolaires eux-mêmes : quels savoirs l’École enseigne-t-elle ? Quels impacts réels ces savoirs ont-ils sur les élèves ? Les auteurs s’étonnent que ces sujets de fond restent éludés alors même que la critique des inégalités de toutes sortes qui caractérisent l’École est désormais admise.

Héritage souvent inconscient de traditions reconduites sans examen, l’École se construit avec des disciplines trop étanches et des savoirs scolaires fractionnés entre l’école primaire, l’enseignement secondaire et l’enseignement professionnel. Une organisation qui ne répond pas à l’apprentissage du monde complexe dans lequel les élèves d’aujourd’hui doivent apprendre à vivre.

À l’heure de la diffusion à grande échelle de fake news et de théories complotistes qui voudraient ébranler toute idée de vérité et d’humanité, mais où apprendre la culture de l’autre est devenu un outillage indispensable pour tout futur citoyen, tous les savoirs dont l’École est responsable doivent être repensés, afin d’assumer d’authentiques finalités démocratiques et d’être au clair avec les défis planétaires qui se posent à l’humanité.

Extrait de esf.fr d’août 2022

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