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Le compte rendu du colloque SNES-SNEP-SNUPDEN sur les REP+ par le Café pédagogique

11 octobre 2014

"Il faut en finir avec ce délire bureaucratique". C’est le cri du coeur porté par les enseignants des nouveaux établissements prioritaires Rep+, réunis à Paris le 9 octobre par le Snes, le Snep et le Snupden. Ils ont témoigné de nombreux dérapages dans la mise en place de la pondération accordée dans l’enseignement prioritaire. Le colloque a mis l’accent sur la réappropriation du métier. Les syndicats Fsu demandent un autre management mais aussi une révision du périmètre de l’éducation prioritaire.

"On s’est fait voler la concertation". "On travaille pour la carrière de notre chef d’établissement et du Dasen. Pas pour les élèves". Ces remarques ont été portées fréquemment par les enseignants réunis par le Snes et le Snep Fsu qui ont présenté de nombreux exemples d’organisation autoritaire du temps de travail. Très souvent la pondération de 1.1, accordée aux enseignants de la centaine de collèges Rep+ créés à cette rentrée, est organisée par les chefs d’établissement de façon unilatérale.
Ainsi dans un collège de La Seyne-sur-Mer, l’heure et demi libérée pour les enseignants du Rep+ est annualisée et affectée d’office pour du tutorat avec bilan mensuel écrit, des réunions imposées avec compte rendu écrit, des conseils de classe de mi-trimestre. La présence à ces réunions est vérifiée avec des feuilles d’émargement.
A Saint Quentin, un planning de réunions obligatoires est instauré sur l’heure de concertation jusqu’à la fin de l’année. Les premières réunions sont consacrées à la présentation du planning... "Il faut noter la moindre heure que l’on effectue", relève un enseignant de Colmar. "On n’arrive plus à faire ce qu’on faisait avant sans la pondération".

La circulaire sur l’éducation prioritaire a crée une pondération de 1.1 heure par heure d’enseignement. Très souvent cette heure et demi issue de la pondération est effectuée en heure supplémentaire. La circulaire précise que "sans avoir vocation à se traduire par une comptabilisation, ce dispositif vise à favoriser le travail en équipe de classe ou disciplinaire, en équipe pluri-professionnelle". L’idée d’un temps de concertation hebdomadaire est bien accueillie par les enseignants présents qui en ressentent le besoin. Mais ils n’admettent ni la vérification des présences ni la main mise des chefs d’établissement sur ce temps. Ils soulignent aussi l’alourdissement du travail, du fait que la pondération est accordée en heures supplémentaires.

La question avait déjà été soulevée lors du séminaire national du 9 avril. Alors que le directeur général de l’enseignement scolaire, JP Delahaye, précisait "on inscrit ce temps dans le service mais on va travailler sur la base de la confiance", le recteur de Lille ajoutait : "ce temps n’est plus une option mais une obligation de service..."
Pour les enseignants présents au colloque ce temps de concertation leur a été "volé". Outre la gêne crée par des réunions régulières et perçues comme inutiles, les enseignants vivent ces injonctions comme une déqualification. "Certains chefs d’établissement sont désarçonnés par le fait qu’on laisse de la liberté d’organisation aux enseignants et souhaitent rentabiliser au maximum le temps de travail", nous a dit Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes. "On demande que cabinet que les consignes données soient claires : il ne s’agit pas de compter les heures mais de reconnaitre que dans ces établissements on a besoin d’avoir un vrai collectif de travail".

L’autre question qui est remontée de ce colloque c’est celle du périmètre de l’éducation prioritaire. Des équipes qui ne font pas partie des 102 Rep+ déjà mis en place s’inquiètent de l’avenir de leur établissement. En effet la nouvelle carte de l’éducation prioritaire a redistribué des moyens entre les académies. Certains établissements Eclair ou RRS ne feront pas partie des Rep. "On demande une vraie concertation dans les académies", nous a dit F Rolet. "Il faut des indicateurs plus diversifiés que ceux du ministère". Le Snes reviendra sur ces questions lors d’une semaine d’action fin novembre.

François Jarraud

 

Consulter aussi aix.snes.edu du 11.10.2014 : REP+ et conseil pédagogique : les réponses syndicales

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