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Projets « Agir pour l’École ». - Un communiqué SNPI-FSU - Des précisions apportées par la Dsden du Nord (ToutEduc)

3 juillet 2018

Projets « Agir pour l’École »
communiqué SNPI-FSU, 1er juillet 2018

En cette fin d’année scolaire, le Syndicat national des personnels d’inspection de la FSU constate que les pressions se multiplient pour engager des équipes enseignantes dans des programmes pédagogiques particuliers notamment ceux portés par l’association « Agir pour l’École ».

Ces projets ne respectent pas les programmes en vigueur puisqu’ils ne développent qu’une partie restreinte de leurs objectifs aux dépens des autres. Il n’est donc pas légitime que des inspecteurs soient invités à faire pression sur les équipes enseignantes pour les contraindre à les accepter. L’adhésion de l’équipe enseignante, après un débat éclairé en conseil des maîtres, reste une condition incontournable.

Le SNPI-FSU soutiendra les inspecteurs qui continueront à œuvrer pour la démocratisation des compétences scolaires, dans le respect des programmes et des compétences professionnelles des enseignants.

Extrait de snpi.fsu.fr du 01.07.18 : Projets « Agir pour l’École

 

"Agir pour l’école" : les précisions apportées dans le Nord
L’inspection académique du Nord a organisé hier 28 juin une réunion d’information en direction des directeurs et directrices d’école concernés par l’expérimentation portant sur la lecture en classe de CP, indique la section du Nord du SNUIPP, le syndicat FSU du 1er degré. ToutEduc a eu copie du compte-rendu qu’en a rédigé son secrétaire départemental. Le DASEN [directeur académique des services de l’Education nationale], Jean-Yves Bessol "a précisé que l’expérimentation se fera sur la base du volontariat et qu’aucun [enseignant] ne sera contraint d’y participer". Selon les informations dont dispose ToutEduc, il a accusé de mensonge l’intersyndicale qui avait dénoncé un caractère obligatoire, mais la précision concernant le volontariat n’aurait été donnée qu’hier. Les enseignants de CP de 3 secteurs en "REP +", Roubaix, Denain et Maubeuge, doivent répondre dans les jours qui viennent par "oui" ou par "non" à la question de savoir s’ils s’engagent. S’ils répondent "non", ils peuvent accepter ou refuser de voir leur classe servir de "classe témoin". L’objectif est d’avoir en tout 102 classes de 12 élèves, dont 25 ou 26 classes témoin. Les quelque 1 200 élèves concernés passeront 3 tests dans l’année, avant une évaluation globale en fin d’année. L’expérience est conduite dans d’autres départements, le Rhône, le Var, l’Essonne, les Yvelines, la Haute-Garonne, les Bouches-du-Rhône. L’an prochain, elle pourrait concerner les grandes sections, des CP et des CE1.

La méthode pédagogique s’inspire du programme PARLER, mais les enseignants volontaires n’en recevront les détails qu’une fois engagés dans la démarche. La méthode leur est livrée "clé en main", avec des fiches à suivre et des évaluations toutes prêtes. L’enseignant divise sa classe en trois groupes de niveau de 4 élèves chacun, et il passe avec chaque groupe de 30 minutes à 1h chaque jour, soit au minimum 6h par semaine, avec des exercices exclusivement centrés sur la correspondance graphèmes-phonèmes et la recherche de la "fluence" en lecture, le postulat étant que dès lors qu’un individu lit 50 mots/minutes, il accède quasi automatiquement à la compréhension. Le DASEN a fait valoir qu’ "une expérimentation à la Réunion aurait permis de diviser par quatre le nombre d’élèves en échec scolaire".

Trois groupes de niveau
L’enseignant organise une rotation des trois groupes, et pendant qu’il travaille avec l’un, les autres sont en autonomie. La méthode fournit d’ailleurs des préconisations d’activités qui peuvent leur être proposées, et ce peut être l’occasion de travailler la compréhension et l’écriture, qui seraient donc déconnectées des activités sur le code. Les enseignants seront accompagnés par leur inspecteur, les conseillers pédagogiques de circonscription, mais aussi par des représentants de l’association "Agir pour l’école", un des points qui avait fait réagir l’intersyndicale.

Interrogé par ToutEduc, Yves-Marie Jade "ne comprend pas" la conception de la lecture qui sous-tend cette expérimentation. "Le postulat de départ est contestable et contesté" car la fluence n’est pas la seule condition de la compréhension, tandis que "les élèves ne peuvent avoir une lecture à haute voix aisée que s’ils comprennent ce qu’ils lisent". Il fait remarquer que le protocole n’a pas été présenté et qu’on "demande aux écoles et aux enseignants de s’engager sans porter à leur connaissance tous les éléments qui leur permettraient de le faire en toute connaissance de cause". Il s’interroge : "Et si au bout de quelques mois les collègues constatent que l’expérimentation n’est pas concluante, quelles solutions auront-ils pour remédier à cette situation ? Pourront-ils faire marche arrière et se désengager ?" Il ajoute que les enseignants de Denain avaient travaillé l’an dernier avec Roland Goigoux, "ils ont accepté de remettre en cause leurs pratiques, ils se sont engagés et là, on leur demande tout à fait autre chose". Pour lui de plus, cette méthode fait l’impasse sur la ponctuation et sur les indices grammaticaux, comme le S du pluriel, tous éléments importants pour passer du décodage à la compréhension.

A noter qu’étaient invités à cette réunion, outre une cinquantaine de directeurs.trices d’école concernés, les inspecteurs de circonscription et les conseillers pédagogiques, les représentants du SE-UNSA, du SGEN-CFDT et du SNUIPP-FSU.

Extrait de touteduc.fr du 29.06.18 : "Agir pour l’école" : les précisions apportées dans le Nord

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