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Dans un contexte général d’amélioration, les disparités sociales de parcours scolaires et d’accès au diplôme se réduisent mais restent prononcées (Depp)

16 mars 2020

DEPP
Note d’Information n° 20.07, mars 2020

Les élèves sortent de l’enseignement secondaire de plus en plus diplômés mais au terme de parcours scolaires encore socialement différenciés

Au cours des douze dernières années, les parcours des élèves dans l’enseignement secondaire se sont profondément transformés. Les sorties sans diplômes ont décru de moitié et plus des trois quarts des élèves deviennent aujourd’hui bacheliers. Sous l’effet de la baisse des redoublements et de la réforme du baccalauréat professionnel de 2009, ces améliorations se sont accompagnées d’un raccourcissement de la durée de scolarité dans toutes les voies d’enseignement.
Ces évolutions ont permis aux élèves entrés en sixième avec les acquis les plus fragiles de sortir plus souvent qualifiés du système éducatif. Dans ce contexte général d’amélioration, les disparités sociales de parcours scolaires et d’accès au
diplôme se réduisent mais restent prononcées. Elles recouvrent d’abord des différences de capital culturel, les chances de réussite restant très liées au diplôme de la mère, notamment au cours de la scolarité primaire

EXTRAIT

[...] Les disparités sociales de parcours scolaires se réduisent mais restent marquées
L’augmentation de la part de bacheliers et la diminution des sorties sans qualification
sont particulièrement marquées parmi les enfants d’ouvriers non qualifiés et ’employés de service. La part d’élèves originaires de ces groupes sociaux qui deviennent bacheliers progresse respectivement de 21 points et de 25 points ; près des deux tiers de ces jeunes terminent aujourd’hui leur scolarité secondaire
avec un tel diplôme alors qu’ils n’étaient que quatre sur dix à partager cette situation dans le panel 1995 „ figure 1. Parmi ces élèves, la progression de la part de bacheliers s’observe tant au niveau du baccalauréat professionnel qu’à celui du baccalauréat général et technologique. Alors que dans le panel 1995, seulement un quart des jeunes originaires de ces milieux sociaux quittaient l’enseignement secondaire avec ce dernier diplôme, un tiers d’entre d’eux connaissent cette situation douze ans après. Le risque de sortie sans diplôme pour ces élèves a diminué de près de moitié en douze ans.

Du fait de ces évolutions, les inégalités sociales d’accès au baccalauréat se sont contractées : elles passent de 50 à 32 points entre les enfants d’enseignants et ceux d’ouvriers non qualifiés. Parallèlement, par rapport aux enfants d’enseignants, le « sur-risque » de sortie sans diplôme des enfants d’ouvriers non qualifiés diminue de moitié : il était de 28 points dans le panel 1995 et n’est plus que de 15 points dans
le panel 2007.

Néanmoins, malgré cette évolution favorable, les disparités sociales restent très prégnantes.
Ainsi, un enfant de cadres a onze fois moins de risque de sortir sans diplôme qu’un enfant d’inactif. Et les diplômes obtenus sont très différenciés socialement : lorsqu’ils quittent l’enseignement secondaire diplômés, 86 % des enfants d’enseignants et de cadres détiennent un baccalauréat général et technologique contre seulement un tiers des enfants d’ouvriers non qualifiés et moins d’un enfant d’inactifs sur quatre.

Les disparités sociales de réussite sont d’abord d’ordre culturel
Ces disparités sociales de réussite peuvent être reliées à des différences de diplôme maternel. En effet, que l’on observe les chances d’obtenir un baccalauréat général ou technologique ou le risque de sortie sans qualification, ce sont les différences de niveau de diplôme des mères qui induisent les écarts de réussite les plus marqués. Ainsi, les enfants dont la mère est diplômée du supérieur ont, à autres caractéristiques comparables, une probabilité plus élevée de 25 points d’être bachelier général ou technologique que ceux dont la mère est sans diplôme ; par rapport à ces derniers, leur risque de sortie sans diplôme se contracte de 9 points. Une large part de ces écarts (près des deux tiers pour l’obtention d’un baccalauréat
général ou technologique, la moitié pour le risque de sortir sans diplôme) s’explique par des différences d’acquis et d’âge d’entrée en sixième. L’aide que peuvent apporter les mères les plus diplômées à leur enfant au cours de sa scolarité primaire apparaît donc déterminante pour sa réussite dans l’enseignement secondaire. En effet, quand la comparaison est menée à niveau d’acquis et retard scolaire comparables, le diplôme maternel pèse encore sur la réussite mais dans des proportions comparables à celles des autres variables mesurant les différences de situation sociale.

Au cours de la scolarité secondaire, ces dernières pèsent toujours significativement
sur la réussite. En particulier, les différences de ressources financières induisent toujours, à diplôme maternel et autres caractéristiques comparables, des écarts de réussite significatifs, tout particulièrement dans l’enseignement secondaire. Par ailleurs, même à capital culturel et revenus comparables, les chances de réussite restent encore liées à l’origine sociale. C’est particulièrement sensible sur le risque de sortie sans diplôme : à situation familiale et scolaire comparable, les enfants de
cadres, d’enseignants mais aussi d’agriculteurs apparaissant moins vulnérables à un tel risque que ceux originaires d’autres milieux sociaux.

Extrait de education.gouv.fr de mars 2020

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