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Arnaud Riegert : "Inégalités scolaires, ségrégation et effets de pairs", thèse de sciences économiques, Ehess, mai 2016

20 juillet 2016

"Les élèves fragiles qui retrouvent très peu de camarades de troisième dans leur classe de seconde sont plus susceptibles de redoubler et ont une probabilité moindre d’obtenir le baccalauréat" : c’est l’un des constats d’Arnaud Riegert, dans une thèse en sciences économiques soutenue à l’EHESS le 17 juin, intitulée "Inégalités scolaires, ségrégation et effets de pairs".

Ces jeunes sont en particulier les élèves les moins solides scolairement et ceux issus des classes populaires. Lors de la composition des classes, le chercheur recommande donc d’éviter "l’isolement complet" de certains adolescents. Car le fait de retrouver quelques visages connus "aurait un effet rassurant à un moment charnière de la scolarité".

Programme de tutorat "Talens" : des résultats décevants
Sur la question de l’égalité des chances, Arnaud Riegert a évalué l’impact d’un programme de tutorat, "Talens", qui vise à promouvoir l’accès aux filières d’excellence du supérieur pour des lycéens de milieux populaires. Par groupe de six, les élèves bénéficiaires sont accompagnés par des étudiants de l’ENS, en classe de première et, s’ils le souhaitent, aussi en terminale.

Constat surprenant, ces lycéens n’ont pas obtenu au baccalauréat de meilleurs résultats que leurs pairs n’ayant pas bénéficié du dispositif. De surcroît, le programme n’améliore pas non plus leur taux d’accès en classes préparatoires. Comment expliquer ce bilan décevant ? Le chercheur remarque que le tutorat a stimulé les élèves les plus solides sur le plan des performances scolaires, mais découragé les plus fragiles. Selon lui, ce type de dispositif présente le "risque de creuser les inégalités dans les lycées plus défavorisés".

Une forte ségrégation sociale entre les établissements
Dans sa thèse, Arnaud Riegert se penche également sur la ségrégation : un jeune de milieu aisé compte dans sa classe deux fois plus d’élèves de catégorie favorisée qu’un adolescent de classe populaire ou moyenne, souligne-t-il. Le chercheur note une forte ségrégation sociale entre les établissements qui s’explique selon lui par la ségrégation résidentielle. Globalement, cette ségrégation sociale évolue peu, mais ce constat masque des différences territoriales. Plusieurs études ont montré une hausse de cette ségrégation dans certaines agglomérations après l’assouplissement de la carte scolaire.

Parallèlement, Arnaud Riegert remarque une baisse de la ségrégation scolaire (en fonction du niveau scolaire), entre les établissements mais aussi entre les classes au sein des établissements. Sur ce point, il précise que la composition des classes contribue autant à la ségrégation scolaire que la ségrégation résidentielle...

Consulter la thèse d’Arnaud Riegert

Diane Galbaud

Extrait de touteduc.fr du 18.07.16 : Retrouver des visages connus en classe de seconde : un élément important pour les élèves les plus fragiles (thèse)

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