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L’éducation, les devoirs faits, l’orientation et les internats d’exellence dans le discours du président de la République sur la politique de la Ville à Tourcoing

16 novembre 2017

[...] A chaque fois, nous aurons une réponse adaptée. Je veux que nous soyons au rendez-vous de cette exigence. Quand nous avons rouvert les classes bilangues dans l’école publique, c’est bon pour qui ? Vous savez, la première fois, quand j’étais en campagne présidentielle, qu’on m’a parlé d’une classe bilangue, c’est dans un des quartiers les plus difficiles de Montpellier, à côté du Petit Bar, quartier fameux pour les difficultés qu’il a connues, il y a quelques années, c’est une maman voilée qui dirigeait une association de mères d’élèves, qui m’a dit : depuis qu’on a fermé les classes bilangues, les petits blonds du centre-ville ne viennent plus en classe chez nous, ça créait de la mixité, parce qu’il y avait de l’excellence républicaine dans les
quartiers les plus en difficulté. L’excellence dans la République, c’est bon pour les quartiers les plus en difficulté de la République, parce que cela crée aussi de l’émancipation par l’école, c’est cet investissement que, dès cette rentrée, nous avons d’ores et déjà fait, et cet effort, il sera poursuivi dans les prochains mois.

Nous l’avons continué par la politique devoirs faits, la politique devoirs faits, qu’est-ce que c’est ? Si ce n’est une politique qui est bonne pour les jeunes de nos quartiers, pour ceux qui, quand ils rentrent à la maison, il n’y a pas de table pour travailler, ou une atmosphère qui fait qu’on ne peut pas se concentrer, parce qu’il y a trop de bruit, la télévision allumée, ou personne qui ne prenne soin de vous accompagner dans les devoirs.
L’école de la République, désormais, vous permettra, c’est un investissement qui est fait, assumé par le gouvernement, de pouvoir faire les devoirs à l’école. La réforme de l’orientation dès la fin du collège, au lycée et au premier cycle universitaire, annoncée par le Premier ministre et les ministres, il y a quelques jours, elle est pour les jeunes qui viennent des quartiers, quand vous venez d’une famille où tout va bien, vous trouvez très facilement votre stage de 3ème, vous savez très bien où il faut aller travailler ensuite, vous savez à quelle filière universitaire il faut vous inscrire, vos parents vous conseillent ou les amis de vos parents, vous avez un réseau, vous avez quelque chose qui n’est pas un instrument, qui ne se construit pas par décret, vous avez ce tissu informel qui vous lie au reste de la société et à la réussite.

On ne peut pas remplacer totalement cela, mais on peut avoir une politique beaucoup plus volontariste pour le corriger, en ayant une politique qui, dès la 3ème, remet de l’orientation en aidant à obtenir le stage. Plusieurs régions le font, comme la région des Hauts-de-France, nous allons le généraliser pour que, partout, dans les collèges, le stage de 3ème soit bien au rendez-vous, et que des solutions soient données aux jeunes pour pouvoir avoir un début d’expérience, ensuite, nous allons remettre tout au long du lycée, une fois par trimestre, les formations universitaires, et le monde de l’entreprise qui viendra expliquer ce qui se passe après le baccalauréat, et puis l’année de terminale sera structurée d’une manière beaucoup plus efficace, où, dans le premier trimestre, on va orienter les élèves vers les formations qui sont possibles.

On ne laissera plus dire à un jeune qui est dans une filière technologique : tout est possible pour toi, c’est formidable, inscris-toi dans n’importe quelle filière universitaire, il n’y a aucune condition préalable pour réussir, c’est faux. Du coup, le jeune s’inscrit, il va perdre un an, deux ans, redoubler, re-redoubler, parce qu’il n’avait pas les savoirs de base pour pouvoir réussir, parce qu’il n’y avait pas eu de vraie orientation. Et donc cette orientation va se construire dès l’année du lycée, avec justement ses deux professeurs principaux, qui permettront de suivre plus finement les élèves, avec un conseil de classe de la fin d’année du mois de décembre, entendons-nous, qui donnera des orientations et quelques contraintes en termes d’orientation, avec une université qui conseillera, et qui dira : si tu veux t’engager sur cette voie, il faut peut-être une année de formation intermédiaire, ou il faut d’abord avoir telle et telle compétence.

On ne laissera pas les gens dans un maquis où c’est le plus faible qui est aujourd’hui la victime. La politique d’orientation, de formation, c’est ce qu’on doit aux jeunes qui viennent des quartiers les plus en difficulté, et donc ces dispositifs, qui sont au cœur justement de la réforme du lycée, du premier cycle universitaire, permettront de répondre à ce défi éducatif et à cette émancipation par l’école, de même qu’il nous faut innover dans certains quartiers difficiles en ré-ouvrant des internats d’excellence et des internats de la République. Il y a des quartiers où c’est difficile de rentrer chez soi, où les jeunes ont besoin d’être plus encadrés pour réussir, et donc nous allons multiplier les internats d’excellence dans les zones les plus rurales, où les déplacements sont un problème, dans les zones les plus urbaines où rentrer à la maison parfois menace la capacité à réussir.

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