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Halte au harcèlement ! La journée du 8 octobre en éducation prioritaire en Seine-Saint-Denis et le prochain concours national (dépôt des productions avant le 23 janvier 2019)

28 novembre 2018

La journée nationale de lutte contre le harcèlement en Seine-Saint-Denis

La troisième journée nationale « Non au harcèlement » a eu lieu le jeudi 8 novembre 2018.
Pour le ministère de l’Éducation nationale, cette journée lance la campagne de sensibilisation 2018-19 sur le thème : « Une photo c’est perso, la partager c’est harceler ».
Des ressources pédagogiques sont disponibles sur le site « Non au harcèlement » afin d’évoquer les questions de cyberharcèlement et de cybersexisme et en particulier l’envoi non consenti de photographies à caractère privé et ses conséquences.
Dans son dossier de presse, Jean Michel Blanquer expose également les priorités nationales : développer la culture numérique des élèves, renforcer la lutte contre les cyberviolences, généraliser les ambassadeurs lycéens et collégiens, structurer les plans de prévention en établissement et former personnels et équipes ressources.
Cette journée s’inscrit pour beaucoup d’établissements dans des projets de prévention à long terme. Favorisant la mobilisation de toute la communauté éducative, elle valorise les travaux réalisés, permet échanges et discussions, et crée une dynamique et une culture commune indispensables à la prévention des violences.
Mais la lutte contre le harcèlement scolaire s’inscrit avant tout dans les apprentissages, et en particulier dans le programme d’éducation à la citoyenneté ; ils sont un défi majeur pour le ministère de l’Éducation nationale, un levier fondamental pour un climat scolaire serein et donc des apprentissages favorisés.

Le 8 novembre 2018, échanges, débats, projections de films, création d’affiches et de tracts, expositions sur le thème de la lutte contre le harcèlement ont ponctué la journée de nombreuses écoles et établissements de la Seine-Saint-Denis.
M. Sébille, directeur académique adjoint de la DSDEN 93, en charge du dossier Vie scolaire et climat scolaire, s’est déplacé au collège Évariste Galois de Sevran et à l’école Lacépède d’Épinay. M. Brouzes, proviseur vie scolaire s’est rendu au nouveau collège Germaine Tillon de Livry-Gargan.

Au collège Évariste Galois de Sevran

Dans ce collège, situé en REP+, la lutte contre le harcèlement s’inscrit dans le quotidien et dans le projet d’établissement, notamment à travers le parcours citoyen, des actions de formations en direction des personnels, la médiation par les pairs et un travail sur la prise de conscience, nécessaire pour pouvoir lutter efficacement contre ce phénomène. Selon un plan annuel, tous les niveaux de classe abordent cette question ; mais c’est en 5e que la lutte contre le harcèlement mobilise particulièrement élèves et personnels, dans un parcours pédagogique qui s’achèvera par le spectacle « Trop, c’est trop » de la Compagnie de Théâtre Forum Entrée de jeux, avec un financement du Conseil départemental.
C’est dans cette optique que les élèves de 5e proposent une exposition afin d’informer leurs pairs et de susciter la parole et les échanges. Plusieurs ateliers sont proposés au public : visionnage d’un film et questionnaire, brochures et affiches créées par les élèves, diaporama créé par le module relais « Passerelles », enquête... Sur chaque atelier, un élève de 5e assiste le visiteur et lui explique le travail effectué.

L’objectif des élèves : montrer ce qu’est le harcèlement, l’exposer pour que chacun puisse l’identifier, et surtout libérer la parole. Chacun peut alors évoquer ce qui lui est arrivé, ou ce dont il a pu être témoin.
L’exposition, mise en place à l’occasion de la journée contre le harcèlement, sera visitée par toutes les classes du collège et même par les parents à l’occasion de la remise des bulletins du 1er trimestre ; un des objectifs majeurs du collège Évariste Gallois, qui s’est également organisé pour la prise en charge des situations, est en effet de favoriser le travail collaboratif, un travail qui passe également par les parents.
Parallèlement à cette exposition, une heure de vie de classe est réalisée sur le sujet du harcèlement pour compléter la connaissance du phénomène et permettre aux élèves de s’exprimer auprès d’un adulte. Trois questions sont soumises aux élèves : « Selon toi, c’est quoi le harcèlement ? », « Quel est le rôle de chacun dans une situation de harcèlement ? », « Comment pourrait-on agir ? ». Les élèves posent leurs réponses par écrit à chaque étape, elles sont ensuite partagées et la discussion s’engage : « Le harcèlement, c’est se faire maltraiter, insulter, frapper à longueur de temps ; on n’en parle pas et après on veut faire quelque chose de mal dans sa tête », « C’est se faire taper pour rien », « C’est quand une personne est faible ». Beaucoup parlent de la différence, de l’effet de groupe et de l’isolement de la personne harcelée. Les élèves comprennent aussi que chacun peut être concerné et que tous ont un rôle à jouer.

À l’école Lacépède 2 d’Épinay-sur-Seine

À Épinay, c’est toute la circonscription qui s’est mobilisée : IEN, directeurs d’école et chefs d’établissement des collèges ont en effet coordonné leurs actions afin de proposer à tous les élèves de la ville une action de lutte contre le harcèlement sur le même horaire : travail de définition, production de cartes mentales, projection-débat, stand animé par le pôle médico-social, mur des mots… Les écoles et les établissements, accompagnés par la mission Vie scolaire de la DSDEN, ont rivalisé de créativité pour trouver les supports les plus adaptés afin de susciter un dialogue avec les élèves.

À l’école Lacépède 2, M. Sébille a d’abord rencontré les élèves médiatrices qui ont été choisies par leurs pairs ; Malak, Marietou, Sofia, Kélia, Lilya et Nadine aident à la résolution d’un conflit, en permettant à chacune des parties d’expliciter ce qui s’est passé, d’exprimer son ressenti, et par là de réparer le lien avec sa ou son camarade. Dispositif responsabilisant et mobilisant les pairs, la médiation travaille la gestion des conflits par la parole, qu’elle oppose à la violence. Le rôle des médiatrices s’affiche dans chaque couloir de l’école et les élèves savent ainsi à qui faire appel pour une médiation.
Le directeur académique adjoint s’est ensuite rendu dans une classe de CP dédoublée pour une activité pédagogique co-animée par les deux enseignantes. Construite autour de l’ouvrage Rouge de Jan de Kinder, la séance permet un travail sur les phénomènes de rejet et d’isolement, mais surtout sur l’expression juste des émotions, l’empathie étant un moteur puissant de lutte contre les violences. C’est aussi l’occasion d’une acquisition de lexique et de concepts, confirmant que les apprentissages et les pratiques pédagogiques sont les premiers leviers de la lutte contre la violence dans les écoles et établissements scolaires. Si le mot harcèlement était inconnu de nombreux élèves au début de la séance, à la fin ils savent identifier le concept et ce qu’ils peuvent faire à leur niveau pour le combattre : « Si personne ne dit rien, ça ne s’arrête pas », « Il faut être courageux pour dire qu’on nous embête ou dire que quelqu’un est embêté ». Cette séance s’inscrit également dans une politique de prévention pensée à l’échelle de l’école et dont la journée « Non au harcèlement », la médiation par les pairs, le travail sur les compétences psycho sociales en gestion des conflits et les ateliers philo sont autant d’expressions.

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Formation des enseignants

La veille de cette journée dédiée à la lutte contre le harcèlement, le réseau Canopé de l’ESPE de Livry Gargan a proposé un atelier sur l’approche systémique et stratégique du traitement et de la prévention du harcèlement avec deux temps forts : une conférence de J. P. Bellon et M. Quartier, et un atelier de ressources.
Jean Pierre Bellon, diffuseur en France de la méthode de la préoccupation partagée inspirée des écrits d’Anatole Pikas, et Marie Quartier, thérapeute au sein du réseau ORFEEE spécialisé dans l’accompagnement de la souffrance scolaire, se sont associés pour proposer aux professionnels des outils de prise en charge globale des situations de harcèlement. « Intervenir auprès des intimidateurs est essentiel pour stopper ces comportements qui peuvent devenir la norme dans les relations entre élèves et induire un rapport de force malsain entre pairs. Il convient pour cela de briser l’unité du groupe et de rechercher avec chacun de ses membres comment ils peuvent par eux-mêmes trouver une issue positive au problème qu’ils ont créé. Mais la mobilisation de l’enfant victime est indispensable pour qu’il sorte de cette expérience douloureuse en étant moins vulnérable. En effet, un enfant qui aura été « sauvé » par une intervention extérieure sans avoir développé par ailleurs de nouvelles compétences dans la gestion des conflits et des brimades venant de ses camarades demeurera une cible de choix, favorisant même les comportements maltraitants. »

Lien vers le live tweet de la conférence

Intervenants de Canopé (présentant la démarche climat scolaire, ainsi que des ressources spécifiques type « serious game »), Association Play International (promotrice de méthodes pédagogiques participatives et innovantes auprès des élèves, qui s’appuie sur le sport et le jeu), Association E-Enfance (spécialisée dans le cyberharcèlement et associée à l’Éducation nationale pour la plateforme Net Ecoute 0800200000), la mission Vie scolaire de la DSDEN, la diversité des intervenants a permis une présentation de ressources diverses et complémentaires.

Cette troisième journée « Non au harcèlement » a donc associé formation des personnels et sensibilisation et responsabilisation des élèves. Elle est pour beaucoup le point de départ d’un programme annuel dont la prochaine échéance est la participation au concours national « Non au harcèlement ». Les productions sont à déposer avant le 23 janvier 2019.

Informations sur le concours

Extrait de dsden93.ac-creteil.fr du 19.11.18 : La journée nationale de lutte contre le harcèlement en Seine-Saint-Denis

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