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Mon histoire en BD
La thématique des migrations est contemporaine, ancrée dans le quotidien de tous les élèves, touchant personnellement les élèves de l’UPE2A et une grande majorité des élèves de l’établissement grâce à une histoire familiale plus ou moins récente. Tous les élèves ont un devoir citoyen d’accueillir les élèves migrants dans notre établissement et de les aider à s’adapter le plus sereinement possible au collège Olympique. La BD est un support à la fois moderne et ancré dans le quotidien de tous, qui est non seulement accessible rapidement aux élèves allophones mais aussi il représente un élément de culture commune entre tous les élèves. Ce projet est innovant car il est fondé sur la volonté de valorisation de la production des élèves allophones par de la médiation autour de la BD créée, et sur la volonté que les élèves de l’établissement s’approprient la réalisation des EANA pour améliorer leur inclusion, leur adaptation et leur acceptation au sein de l’établissement.
28/11/2019
Art et cultureConfiance, bien-être, climat scolaireDiscriminationsÉducation prioritaire
Histoire-géographieIndust. graphiques (imprimerie - livre)Langues vivantesLettres (français, littérature)
Langue française, écrit et oralLangages arts et corpsPersonne et citoyen
Projet étabPEAC
https://college-olympique-grenoble.web.ac-grenoble.fr/content/vernissage-du-projet-bd-des-upe2a-ce-mardi-2606-16h-au-cdi-petit-poucet-deviendra-grand
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Qui ?
4 membre(s) dans l’équipe - 4 partenaire(s)
Les élèves qui sont en UPE2A au collège Olympique de Grenoble viennent de nombreux pays différents, avec des histoires différentes, des niveaux de scolarisation différents. Mais plutôt que de se focaliser sur ces différences le projet propose de travailler en commun autour d’une histoire qui est celle du groupe dans le but de la partager avec tout le collège.
L’autre personnage-clé est Jérôme Ruillier, auteur-illustrateur d’album jeunesse et de BD. La thématique de la différence, il connait et a publié de nombreux livres à ce sujet. La migration est aussi une thématique récurrente dans son oeuvre avec "Les Mohamed" ou "L’Etrange".
La rencontre du professionnel avec ces jeunes a donné des moments de partage intenses, parfois difficiles et au bout du chemin que de la fierté et l’envie de partager cette histoire.
Où ?
OLYMPIQUE, Grenoble (008)
Collège-6ème5ème4ème3ème
Le collège Olympique est un collège situé au coeur du Village Olympique de Grenoble, lieu des JO de 1968. Il est aussi au coeur du REP Olympique et de la cité éducative. De nombreux projets et ateliers rythment la vie de l’établissement grâce à des équipes qui se mobilisent et des élèves qui sont récepteurs. L’atelier BD était une première et le fait que l’UPE2A se retrouve au centre de l’attention au collège Olympique a apporté une vision différente sur ces élèves par les autres élèves. La nouveauté émane de la classe des élèves allophones !
Pourquoi ?
Problème identifié
L’UPE2A du collège Olympique a été l’une des première de l’agglomération grenobloise. Il s’agit d’une tradition. Cependant, les contextes changent et suite à la circulaire de 2012 qui annonce l’inclusion comme la règle, il a fallu prendre en compte cette problématique non seulement à l’échelle d’une classe mais de tout l’établissement. Le collège Olympique devait donc répondre à ce principe d’inclusion pour tous les élèves. Le projet a été pensé pour que les élèves allophones, de par leur histoire personnelle, puisse témoigner de leur parcours jusqu’à leur scolarisation ici (pour certain ils n’avaient jamais été scolarisés auparavant), scolarisation qu’ils vivent pour la plupart d’entre eux comme une chance et un début de stabilité. La BD créée servira pour transmettre cette chance et faire prendre conscience à tous les élèves de ce cadre exceptionnel qu’est le collège Olympique, que c’est une chance pour tous d’être scolarisé et pas seulement pour les élèves allophones.
Quand ?
Du 04/09/2017 Au 31/12/2020
Comment ?
La rencontre avec Jérôme Ruillier, professionnel reconnu dans le monde de l’illustration, de la littérature jeunesse et de la BD, auteur local (il vit à Voiron), a été décisive dans la mise en oeuvre du projet. Son expérience personnelle fait de lui quelqu’un qui est très sensible aux différences (il a publié de nombreux albums jeunesse sur ce sujet) et à la manière de les gommer, et son expérience professionnelle ajoute un intérêt particulier aux questions de migrations et discrimination ("Les Mohamed", "L’Etrange", "Surfman").
La force de ce projet est de mettre l’UPE2A au centre du collège par la mise en oeuvre d’une BD et que l’inclusion des élèves allophones se fasse "à l’envers" : ce n’est plus l’EANA qui entre dans une classe, mais tous les autres élèves qui viennent à l’UPE2A pour entendre, voir, comprendre, rencontrer ce groupe d’élèves allophones.
C’est ce changement de paradigme qui rend ce projet innovant.
Quel bilan ?
Modalités d’évaluation
Auto-évaluation de l’action par l’équipe pédagogique
C’est une expérience enrichissante pour tous les partenaires impliqués : élèves, enseignants, auteur. Le bilan de l’équipe qui a travaillé à ce projet est unanime. La BD, que nous avions considérée comme un support connu de tous les enfants, d’où qu’ils viennent, s’est montrée être plus difficile d’accès qu’il y paraissait de prime abord. Tout comme la maîtrise des bases du dessin : les différences culturelles dans l’enseignement du dessin, et de sa place dans les différents pays d’où sont originaire les élèves, où l’absence de scolarisation antérieure de certains élèves font que le résultat esthétique est loin de ce qu’attendait Jérôme Ruillier. Il n’y a pas eu de "cours" de dessin à proprement parlé, mais des échanges liés aux différentes techniques. Artistiquement, on se rapproche de l’art brut, ce qui fait de cette BD un document atypique certes, mais ayant une valeur (pédagogique) pour notre collège et une valeur (marchande) à l’extérieure grâce à l’ISBN et un prix de vente.
Et après ?
Lors de ce projet, les élèves de l’UPE2A ont dessiné, ont écrit en français, ont raconté leur histoire à l’auteur, ils ont appris à mieux se connaître eux-mêmes et les uns les autres. Il faut savoir que pour certains élèves parler de cette expérience de migration reste compliqué et douloureux. L’apport du conte de Perrault, associé au dessin, a permis d’alléger la manière dont l’élève "témoignait", "racontait". Les élèves ont trouvé le ton juste et la manière qui correspondait au groupe pour parler d’aux sans avoir l’impression de trop dévoiler.
Extrait de innovatheque du 28.11.19
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