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Les violences et les souffrances scolaires, des élèves et des personnels, un dossier de N’Autre école (ToutEduc)

26 février 2021

Les violences et les souffrances scolaires, des élèves et des personnels, un dossier de N’Autre école

Le système scolaire "perd le sens de ce qui pourrait être une école démocratique, un espace d’échanges entre adultes et adolescents dans un lieu de partage des savoirs", estime le psychiatre Pablo Votadoro dans sa contribution au dernier numéro de "N’Autre école". Revenant sur l’incident créé par un élève armé d’un pistolet factice qui exige de son enseignante qu’elle atteste de sa présence, il se demande "comment, dans certaines écoles (...), nous avons réussi à rendre les élèves aussi bêtes, franchement fous".

Toutefois, le ton du dossier n’est pas nécessairement à l’angélisme, comme en témoigne Louise Thierry, "proffe des écoles" qui a "toujours enseigné en REP", rompue à la pédagogie Freinet, et qui revient dans son école après une année de congé maladie. La violence d’un enfant de CM2, sur lequel elle évite de poser un adjectif comme caractériel, la met dans une situation impossible, à laquelle elle est incapable de faire face, et lorsqu’elle demande l’aide de son inspecteur, au lieu d’une aide ou d’une recherche de solution, elle s’entend dire "Vous allez m’écouter. Vous allez la reprendre, la classe. Et faire ce qu’on vous demande : appliquer les conseils et cesser de n’en faire qu’à votre tête (...). L’entretien est terminé, vous n’aurez plus la parole." Elle est finalement affectée à un CP à 12, avec le sentiment que rien n’est résolu.

De même Cécile Morzadec, enseignante en lycée, raconte son sentiment d’impuissance face à la violence "qui gagne du terrain" et qui est en train "de gangrener progressivement tout le lycée", quand les dispositifs pédagogiques "ne trouvent pas d’écho auprès des élèves". "A quoi ça sert que quelqu’un nous aide à résoudre nos conflits ?" Et lorsqu’elle interroge la classe, demande si "quelqu’un a été médiateur au collège, une seule élève lève la main, celle précisément qui a voulu frapper plusieurs élèves", et dont "le père a une obligation d’éloignement". Elle ajoute : "Je me sens gagnée par une grande fatigue morale."

Des solutions existent sans doute, les recherches d’Eric Debarbieux en témoignent, mais ses ouvrages sont-ils connus, lus ? Les violences qui parcourent la société et les violences physiques, morales, verbales faites aux enfants et aux jeunes, y compris de la part des institutions qui devraient être protectrices, comme la police, sont amplement décrites dans le dossier qui se garde bien de conclure, et qui confronte les "y a ka" aux réalités et aux douleurs quotidiennes.

"Violences, souffrances, bienveillances et résistances", N’Autre école n° 15, 5 €, le site ici

Extrait de touteduc.fr du 25.02.21

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