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Dans un long entretien avec l’Etudiant/Educpros, Nathalie Elimas précise le calendrier de l’"expérimentation" des CLA

8 mars 2021

N. Elimas (secrétaire d’Etat) : “Nous changeons de logique" sur l’éducation prioritaire
La première secrétaire d’Etat à l’Éducation prioritaire de la Cinquième République, Nathalie Elimas, va tester dès la rentrée de septembre les contrats locaux d’accompagnement. Une expérimentation pour l’instant parallèle aux réseaux d’éducation prioritaire, mais qui pourrait à terme en redéfinir la politique.

[...] Je ne fais pas une réforme, je fais une expérimentation.
Le calendrier de l’évaluation n’est pas encore déterminé mais nous voulons rendre les critères publics assez rapidement, avant le mois de mai, et être prêts pour la rentrée de septembre. Il y aura aussi des comités de suivis locaux, composés des acteurs de chaque académie et d’élus. Moi-même je me déplacerai régulièrement sur ces académies expérimentatrices pour voir comment ça fonctionne. Ce sera l’objet de la poursuite de mon tour de France.

[...] Les problématiques ne sont pas les mêmes dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) et dans les zones rurales, pourquoi appliquer une politique commune  ?
C’est juste, ce ne sont pas les mêmes populations ni les mêmes caractéristiques. En ruralité, le sujet majeur est celui de la mobilité : c’est parfois difficile pour collégiens d’aller au lycée car il est loin, et encore plus difficile de se projeter dans les études supérieures.

C’est là que la logique que je propose va répondre sans mettre quiconque en concurrence, car on n’alloue pas les mêmes moyens ni les mêmes leviers à un milieu très urbain ou à un milieu rural. On est dans une approche extrêmement souple et au plus près de l’établissement, ce que ne sait pas faire aujourd’hui le zonage.

Cette expérimentation ouvre-t-elle l’éducation prioritaire aux écoles privées  ?
Certains établissements privés accueillent aussi des familles en difficulté. A leur demande, nous avons accepté qu’ils entrent dans l’expérimentation. Il y en aura un ou deux par académie. Cela peut paraître un peu contre intuitif et j’ai été la première surprise, mais selon leur situation géographique ou les populations qu’ils accueillent, il y a une certaine cohérence à les intégrer.

En cas de généralisation du dispositif, ne craignez-vous pas qu’à terme, cela vienne mettre les écoles en concurrence dans les territoires  ?
On n’en est pas encore là, je ne veux pas qu’on pense que j’ai dans l’optique de généraliser avant que ces contrats aient fait leurs preuves. Sincèrement je ne sais pas : je mets en test. Je le dis dès le départ : si jamais ça ne fonctionne pas, je ne m’entêterais pas, j’arrêterais.

Sur la mise en concurrence, ce n’est pas à moi de répondre. Je fais confiance aux recteurs d’académies et aux Dasen (directeurs académiques des services de l’Éducation nationale), qui connaissent mieux que quiconque leurs territoires, et qui ont identifié ces établissements sur la base d’indicateurs objectifs, solides et qui ont fait leurs preuves.

Quel sera l’avenir des REP+  ?
Ils ne sont pas concernés par l’expérimentation. En 2023, la carte des quartiers prioritaires de la ville sera revue. Dans le même temps, les REP+, qui sont au cœur des quartiers prioritaires de la ville, seront revus. S’il y a de nouveaux QPV, il y aura de nouveaux REP +.

D’ici là, il y a aura une élection présidentielle et un inévitable remaniement ministériel. Pourquoi lancer une expérimentation que vous n’allez probablement pas suivre jusqu’au bout  ?
La carte devait déjà être revue en 2020, c’est ce qui était prévu dans le calendrier. Je suis entrée au gouvernement le 26 juillet 2020, c’était un peu court pour faire une refonte de la carte au mois de septembre. Néanmoins, qui dit égalité des chances et lutte contre les inégalités sociales et territoriales, dit qu’il y a de la pertinence à lancer l’expérimentation dès maintenant. Et ce qui doit se décider pour la rentrée 2022 sera probablement acté avant l’élection présidentielle car à ce moment, on aura déjà un retour sur l’expérimentation.

Extrait de letudiant.fr/educpros du 05.03.21

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