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Le Cnesco analyse les inégalités territoriales dans la gestion des ressources humaines en Ile-de-France

25 octobre 2018

ADDITIF
Derrière sa façade, l’école française est minée par les inégalités territoriales

Chacun savait le caractère à la fois inégal et inégalitaire de l’école française. Deux rapports que vient de publier le Cnesco sur les inégalités scolaires d’origine territoriale donnent une vision à la loupe des écarts à combler pour que l’éducation soit vraiment «  nationale  »

Extrait de lalettredeleducation.fr du 12.11.18 : Derrière sa façade, l’école française est minée par les inégalités territoriales

 

Inégalités territoriales : Toujours moins pour ceux qui ont moins ?

"Les ressources humaines sont allouées de façon très inégalitaires selon les territoires". Le Cnesco publie le 24 octobre deux études sur les inégalités territoriales qui ne vont pas rester inaperçues. Alors que le ministre vient de confier une mission sur ce sujet à A Azema et P Mathiot, le Cnesco publie deux synthèses qui apportent des éléments d’information totalement nouveaux. En descendant au niveau du canton (dans les communes urbaines on descend ainsi au niveau du quartier), l’étude du Cnesco met en évidence les inégalités territoriales à l’intérieur des départements et des académies. C’est finalement la politique d’affectation des moyens qui est interrogée et aussi le rapport entre ces moyens et les résultats obtenus.

Extrait de cafepedagogique.net du 24.10.18 : Inégalités territoriales : Toujours moins pour ceux qui ont moins ?

Sur le site du Cnesco

Le rapport de synthèse Ile-de-France

Le rapport de synthèse France

 

En Ile-de-France, une école pauvre pour les quartiers pauvres
Une étude sur les 874 collèges publics des académies franciliennes met au jour l’influence des inégalités territoriales et sociales sur la réussite scolaire

[...] L’enquête portant sur les inégalités scolaires dans 874 collèges publics d’Ile-de-France – soit tous ceux des académies de Paris, Créteil et Versailles, hors secteur privé – divulguée, mercredi 24 octobre, par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), ne leur donne pas tort. Sans mettre en cause les enseignants, elle interroge, à une échelle géographique d’une finesse inédite – celle de l’" IRIS ", la plus petite unité établie par l’Insee assimilable à un quartier –, les politiques de gestion des ressources humaines, afin de savoir si celles-ci compensent, ou non, les inégalités socio-spatiales.

Affecte-t-on plus d’enseignants dans les collèges qui en ont le plus besoin ? Des enseignants plus aguerris ? Et de manière plus stable ? La réponse est non à quasi toutes ces questions, à l’exception de la taille des classes plus favorable dans les établissements des quartiers très défavorisés (avec trois élèves de moins, par rapport à la moyenne en Ile-de-France).

Les chercheurs du Cnesco, sous la direction du géographe Patrice Caro, ont travaillé deux ans pour enrichir la batterie de données permettant d’affirmer que l’école, même après trente-cinq ans (et des poussières) de politique d’éducation prioritaire, n’accorde pas aux territoires les plus défavorisés des ressources humaines enseignantes de même qualité que celles qu’elle destine aux écoles favorisées. Une nouvelle démonstration de l’incapacité du système éducatif à compenser les inégalités socio-économiques qui lui préexistent.

Extrait de lemonde.fr du 25.10.18 : En Ile-de-France, une école pauvre pour les quartiers pauvres

 

" Le défi dans les territoires paupérisés est de stabiliser des équipes "
La présidente du Conseil d’évaluation du système scolaire, Nathalie Mons, dresse le constat des inégalités scolaires d’origine territoriale

[...] Sait-on isoler ce qui, dans les territoires de l’enquête, repousse les enseignants ?
Toutes les zones très paupérisées n’ont pas le même effet répulsif sur les enseignants. Sont particulièrement peu attrayants les départements qui présentent un contexte massivement ségrégué, comme la Seine-Saint-Denis, mais aussi les départements qui opposent de façon très contrastée zones paupérisées et banlieues huppées trop chères pour que les jeunes enseignants puissent s’y installer. Les départements mal desservis par les transports sont eux aussi peu attrayants.

Ce que l’on a coutume de dire de la Seine-Saint-Denis est-il confirmé ?
Le département concentre une grande partie des difficultés sociales de l’Ile-de-France, puisqu’un tiers des collèges implantés dans des zones cumulant les difficultés relève de son territoire. Elle concentre aussi les contractuels et voit ses enseignants la fuir dès que possible. Il y a un double défi pour la Seine-Saint-Denis : attirer mais surtout garder ses enseignants. C’est un problème rencontré même dans ses îlots les plus favorisés. Malgré le cumul des difficultés, le taux de réussite aux épreuves écrites du brevet n’y est pas plus faible que dans d’autres territoires socialement comparables de l’Ile-de-France, alors que la situation en termes de ressources humaines y est bien plus dégradée.

Extrait de lemonde.fr du 25.10.18 : " Le défi dans les territoires paupérisés est de stabiliser des équipes "

 

Note du QZ : Relevons avec satisfaction que la présidente du Cnesco ne prône plus la délabellisation de l’éducation pour raison de stigmatisation comme elle l’avait fait fin septembre 2016, ce qui avait provoque parmi d’autres réactions critiques un communiqué de l’OZP.
S’agissant de l’évitement par les enseignants, la nouvelle étude met en valeur deux critères peu évoqués jusqu’ici : les difficultés de transport et le côt du logement.

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