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Plus de maitres que de classes : une évaluation qualitative dans 67 écoles de Loire-Atlantique. Effets positifs et facteurs d’efficacité

28 juin 2018

Plus de maîtres que de classes : une évaluation qualitative du dispositif en Loire-Atlantique

Une évaluation qualitative a été menée dans les 67 écoles de Loire-Atlantique engagées dans le dispositif « Plus de maîtres que de classes », afin d’aider les équipes enseignantes à analyser les effets produits par le dispositif.
Cette démarche s’inscrit dans un travail de recherche et d’accompagnement engagé depuis l’origine du dispositif.

L’évaluation met en évidence les effets positifs et les facteurs d’efficacité dans les domaines suivants : le langage oral, la lecture, la production d’écrit et les mathématiques.

Accès à l’article complet (22 p.)

EXTRAIT [pp.19-2)

CONCLUSION
La présentation des résultats, dans les quatre domaines d’enseignement étudiés, permet de mettre en évidence les éléments suivants.
Du côté des modalités (cf. annexe 2)
La co-intervention reste majoritairement utilisée en langage oral (75,9% des situations), lecture (76,6%), mathématiques (65,5%) : il s’agit des situations où chaque enseignant peut enseigner de son côté, avec des groupes d’élèves séparés. En revanche, en production d’écrit, c’est le co-enseignement qui est la modalité la plus utilisée (53,8%) : dans ce cas, les enseignants travaillent avec toute la classe dans le même espace.
D’une manière générale, la co-présence est une modalité très peu utilisée. Tout se passe comme si les enseignants ne s’autorisaient pas cette modalité de travail, ou la jugeaient moins efficace que l’enseignement simultané des deux maîtres. Nous pouvons aussi émettre l’hypothèse que les enseignants préféreraient une aide immédiate à l’élève, et ne s’autoriseraient pas à mettre en oeuvre une observation qui permettrait plutôt d’améliorer l’efficacité de l’enseignement à « moyen terme », en re-scénarisant certaines situations pour les améliorer.

Du côté des apprentissages
Les équipes enseignantes profitent du travail avec le maître supplémentaire pour mettre en place les apprentissages les plus complexes : compréhension de textes lus ou entendus, rédaction de textes, résolution de problèmes. La présence de l’enseignant supplémentaire permet, dans bien des cas, de faciliter la mise en oeuvre de ces séances en répondant mieux aux besoins des élèves.

Les effets positifs mentionnés
La plupart des effets positifs (de 64 à 82%, selon les domaines) relèvent du champ des compétences plutôt que du champ des comportements. Un changement s’est opéré par rapport aux premières années du dispositif, où les équipes étaient d’abord sensibles au changement de comportement des élèves : confiance, mise au travail, autonomie étaient alors plus spontanément mises en avant. On voit bien dorénavant que l’attention des enseignants se porte davantage sur les compétences travaillées pour elles-mêmes, en français et en mathématiques. Les équipes évaluent des capacités précises, mais aussi les progrès des élèves.

Les facteurs d’efficacité relevés
Dans tous les domaines, des facteurs d’efficacité essentiels sont mentionnés par les équipes enseignantes. Si l’on excepte l’importance accordée aux modalités du travail partagé - qui sont intrinsèquement dépendantes du dispositif « Plus de maîtres que de classes » - les autres facteurs d’efficacité méritent une attention particulière dans la mesure où ils sont transférables à toute autre situation d’apprentissage, même si l’enseignant est seul dans la classe.
 La temporalité est massivement citée : il s’agit de mettre en place des séances régulières et fréquentes.
 La qualité de la situation d’apprentissage est mise en avant, en particulier grâce à un enseignement explicite et à des interactions entre les élèves.
 L’élaboration d’outils communs, pour les enseignants comme pour les élèves, constitue également un enjeu fort.

Perspectives
L’analyse des bilans des écoles permet de poursuivre l’accompagnement engagé sur le terrain, dans chaque circonscription, en partant des constats de chaque équipe et en tenant compte des grandes lignes qui se dégagent de l’ensemble des bilans. Parallèlement, on voit aussi se dessiner des pistes complémentaires pour la formation, aussi bien en direction de ces mêmes équipes que pour les écoles bénéficiant dorénavant du dispositif « CP et CE1 100% de réussite ».
En effet, si la didactique des disciplines doit continuer à faire l’objet d’une attention soutenue, les questions liées à la mise en oeuvre pédagogique demeurent centrales (densité, temporalité, explicitation, outils…). Par ailleurs, au-delà de l’étayage, il est nécessaire de penser le désétayage, c’est-à-dire des situations de travail où l’élève est en mesure de travailler en autonomie, seul ou en groupe.

Enfin, à travers la qualité des bilans réalisés par les équipes enseignantes, il nous semble indispensable de souligner combien les équipes ont développé leur capacité d’auto-évaluation et d’analyse des pratiques. Ce développement professionnel, permis par le dispositif « Plus de maîtres que de classes », constitue un élément essentiel au service de la réussite des élèves.

Groupe de travail formation : Soizic CHAPRON, Nathalie DONOT, Marie-Olga LE BLASTIER, Emmanuelle NIVESSE-JOVER, Conseillères Pédagogiques de Circonscription Marie TOULLEC-THERY, Maître de Conférences – Université de Nantes

Extrait de dsden44.ac-nantes.fr : Plus de maîtres que de classes : une évaluation qualitative du dispositif en Loire-Atlantique

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