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L’orientation scolaire des enfants migrants obéit-elle à des principes spécifiques ? (journée d’étude) (ToutEduc)

13 mars 2020

L’orientation scolaire des enfants migrants obéit-elle à des principes spécifiques ? (journée d’étude)

"Avant j’avais l’idée du foot pour réussir, maintenant je m’accroche aux études." Cette formule d’un élève orienté par défaut en BEP à l’issue de la troisième et qui a dû surmonter les injonctions contradictoires d’un père qui jouait au foot et d’une mère misant tout pour le bac général, a été citée par Jean-Yves Rochex (Paris-8) en introduction de la journée sur l’orientation scolaire des élèves migrants allophones et nouvellement arrivés dans le système éducatif français. Elle était organisée hier mercredi 11 mars au Collège de France. Elle montre, estime le psychologue, qu’une orientation scolaire "s’inscrit dans une histoire familiale".

Cette journée constituait un point d’étape pour une recherche intégrée au projet de Emigroscol (l’expérience migratoire dans l’orientation scolaire) qui devra valider ou invalider l’existence d’une orientation scolaire spécifique pour ces jeunes et, le cas échéant, en déterminer les ressorts. Un premier état des lieux porte sur 534 élèves de 3ème scolarisés dans l’académie de Versailles. Ils sont de 60 nationalités, seuls 14% sont "à l’heure", 60 % sont en REP et REP+. Un an plus tard, 15% d’entre eux ne sont plus dans la base. Les taux de déperdition varient selon les départements, plutôt faible dans les Hauts-de-Seine (11%) et plus important dans les Yvelines à 21% : mobilité des familles ? abandon ? déscolarisation ? Il touche moins les filles qui redoublent plus souvent, et peu les garçons venus d’Afrique subsaharienne. Le rapport à la langue pourrait jouer. 322 de ces jeunes sont dans le second cycle, souvent dans l’enseignement professionnel court, une orientation plus fréquente dans le Val-d’Oise et pour les jeunes originaires d’Afrique ou d’Asie quand les élèves européens (souvent Portugais) vont plus souvent dans l’enseignement général et technologique. Au plan qualitatif, les premiers retours semblent indiquer que l’orientation tient davantage compte des résultats des élèves que de leur rapport à la langue. C’est ainsi que deux jeunes filles, l’une chinoise l’autre turque, bonnes en maths, sont dans l’enseignement général alors que les bases de la langue n’étaient pas acquises et que deux garçons qui maîtrisaient le français ont été orientés vers la voie professionnelle.

Une nouvelle journée d’étude est prévue au mois de décembre 2020.

Contact maitena.armagnague@inshea.fr
Michel Delachair

Extrait de touteduc.fr du 12.03.20

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