Je trouve étonnant par rapport à l’implication des associations complémentaires de l’enseignement public que certaines soient citées et d’autres oubliées compte tenu de ce qu’a été leur engagement dans ces journées et, d’une manière plus générale, dans la bataille permanente pour une cohérence des actions éducatives.
Francis vernhes militant des Francas en Val-de-Marne
Remarquable travail !
Mes félicitations au(x) rédacteur(s) de cet article.
FC
je constate que les anciens surveillants d’externat ont été oublié dans cette proposition de loi pour la titularisation des emplois précaires dans l’éducation nationale.
Car être surveillant pendant 6 ans puis assistant d’éducation pendant 3ans, le temps passe et les concours sont peu nombreux surtout pour nous les guadeloupéens.
De plus, c’est très difficile de quitter son poste d’assistant pour un CDD dans le privé. On se retrouve vite piégé dans un travail sans avenir, si on ne réussit pas un concours. On vieillit et on nous dit bye bye ;
Maladresses
Etant donné la liste des organisateurs, il n’y a pas à s’inquiéter des bases de travail et des conclusions de cette journée : les élèves de ZEP en seront une préoccupation commune.
Mais, justement, en raison de la qualité des organisateurs, je m’étonne de ne pas trouver mention de l’éducation prioritaire dans l’annonce de l’atelier « Inégalités à l’Ecole et dans les loisirs et les parcours individuels et collectifs de réussite ». Ce n’est pas grave.
Plus ennuyeux est qu’on devrait y discuter des « handicaps socioculturels ». Surprenant. Il y a juste 30 années que le CRESAS-INRP publiait l’excellent livre « Le handicap social n’existe pas » et la recherche pédagogique, depuis, a creuser cette idée, lui a donné des bases et des développements.
On ne sait si l’ordre des priorités a vraiment de l’importance, mais ce qui est clair, c’est que l’éducation ou les zones "prioritaires", ne le sont plus du tout... En fin de texte, après une dizaine de "priorités", ce mot a-t-il encore un sens ? Les élèves ont du mal à comprendre le sens de l’école, mais comment les enseignants peuvent-ils retrouver leurs missions au mileur de ce fatras ?
Cher journaliste du Progrès,
A quoi sert-il d’être en RAR ? Vous donnez votre réponse dans cet article : « à obtenir des moyens supplémentaires ». Eh bien ! Non, ce n’est pas exactement ça.
Etre en RAR, ou RRS, ou disons plus facilement être en ZEP, c’est avoir un projet territorial interdegrés et partenarial de réussite scolaire et le mettre en œuvre. Pour cela, des moyens supplémentaires sont nécessaires. Ces moyens sont donc une conséquence de la réalisation programmée d’un projet interdegrés et partenarial.
Je relève ici le raccourci que vous faites parce qu’il est commun. Sans doute n’était-ce pas utile, mais je constate que des enseignants, et même des enseignants de ZEP parfois, le font comme vous.
Vous parlez des RAR : très bien et merci. Vous aidez ce collège à réclamer des moyens supplémentaires qui, je n’en doute pas, leurs sont nécessaires, mais ne dites pas que la solution est d’être en RAR comme si ce collège pouvait l’être tout seul, sans projet, sans projet interdegrés et sans projet partenarial.
La circulaire de préparation de la rentrée 2009 ne fait même plus mention des RRS ni des RAR, lesquels étaient encore nommés dans la circulaire pour la rentrée 2008.
J’aimerais discuter avec « NG » : je lui dirais qu’heureusement des fonctionnaires ne suivent pas strictement les directives ! C’est ainsi qu’évolue le système, bien plus et bien mieux que les décisions prises dans le VIIème arrondissement de Paris.
D’ailleurs, ces fonctionnaires peuvent être soutenus, sans le dire, par leur hiérarchie.
J’ajouterais à NG que les fonctionnaires ont d’abord à être présents, à être à l’heure, à respecter leurs élèves, les parents de ces élèves, leurs collègues, l’IEN, le principal ou le proviseur, à se former tout au long de sa carrière, à travailler en équipe et, au-dessus de tout, à croire aux capacités de leurs élèves et faire tout ce qui convient pour les enseigner. Cela acquis, la réglementation rectorale ou ministérielle doit être prise pour ce qu’elle est : la traduction d’une politique qui cherche ou ne cherche pas à favoriser les élèves et leurs familles. Si ce n’est pas le cas, alors il y a tension et il y a parfois dépassement nécessaire de ce qui est soit disant obligatoire.
Evidemment, les fonctionnaires qui n’ont pas la conscience professionnelle se traduisant par ce qui est dit plus haut, n’ont pas le droit moral de déroger aux règles prescrites.
Ces propos ne sont nullement "révolutionnaires" : ils sont simplement le constat de la marche du monde. L’obéissance la freine.
Que nos collègues soient émus, nous le comprenons et nous serions peut-être, à leur place, encore plus exigeants dans les leçons à retirer de ce douloureux et dramatique événement.
Cela dit, n’étant pas sur place et pouvant examiner les choses plus facilement, nous constatons qu’après le LP de La Garenne-Colombes et le collège d’Etampes (où eurent lieu de semblables drames), nos collègues se tournent eux aussi vers une demande d’entrée dans le dispositif d’éducation prioritaire, pensant qu’une inscription en RRS va régler les problèmes.
C’est une erreur et une illusion. Une erreur car le dispositif prioritaire interdegrés et partenarial a été créé pour sortir de leurs difficultés le petit nombre de quartiers où l’Education nationale dysfonctionne gravement. Ici, heureusement, à Fenouillet, ce n’est pas le cas. C’est aussi une illusion car c’est croire que se trouver parmi les RRS apporte beaucoup d’avantages. Cela reste à démontrer.
S’il y a des classes surchargées et des élèves de plus en plus violents la seule solution est d’avoir des effectifs plus faibles (comme aurait dit monsieur de la Palisse), d’avoir l’encadrement éducatif et une pédagogie globale au niveau du collège prévenant la violence. Toutes choses qui ne concernent en rien l’éducation prioritaire mais tout simplement les dotations annuelles, le nombre de postes, la formation et la pédagogie.
« Facile à dire » m’objectera-t-on : oui, mais il faut renvoyer les solutions sur un changement de politique non sur la voie de garage que serait là l’éducation prioritaire.
Le professeur Montagner a sûrement raison de dénoncer la charge insupportable que représente pour des enfants l’instauration de la semaine de quatre jours et celle de l’aide personnalisée pour les élèves en échec, même si cette mesure a recueilli l’assentiment de la majorité des parents... et des enseignants.
Mais le droit à la désobéissance pour les fonctionnaires chargés d’appliquer la politique d’un gouvernement régulièrement élu, s’il était invoqué abusivement (exception faite de cas graves d’atteintes aux droits fondamentaux), pose la question de l’autorité de l’Etat et de la déontologie du service public dans un Etat de droit.
En ces temps de libéralisme et d’attaques répétées (et plus encore avant la crise financière) contre le rôle de l’Etat, porter de fait atteinte à l’autorité de celui-ci par des refus d’obéissance, fussent-ils motivés par la défense de bonnes causes, ne risque-t-il pas assez vite de pénaliser en priorité (comme cela se passe bien souvent) ceux que l’Etat justement a la charge de défendre contre les intérêts privés et particuliers de toutes sortes, c’est-à-dire les populations les plus démunies ?
Coordo pendant 8 ans à Poitiers, je passe la main aujourd’hui après la suppression de 50% du poste. Poitiers n’est pas en RAR (c’est justifié) mais la carte de l’EP définissant le RRS est complètement incohérente et n’a pas été harmonisée avec le classement politique de la Ville. Elle n’a pas bougé depuis 1997 et la relance des ZEP alors que les évolutions liées aux différentes ORU ont considérablement modifié la donne en terme de population.Un quartier en CUCS 1 comprenant 3 groupes scolaires est absent de l’EP alors que 2 groupes scolaires bénéficiant d’ORU ont considérablement évolué vers la mixité et la réussite et pourraient en sortir. En 2005, l’IA de l’époque s’était mis d’accord avec la Ville pour monter un projet de redéfinition de la carte EP. Il était même question à l’époque d’un réseau de 6 écoles sans collège (les collèges de Poitiers étant composés d’un quart d’enfants des quartiers et de 3 quarts d’enfants des communes - aisées- de la banlieue, réussissent la mixité). Ce projet est arrivé en 2006 sur le bureau du recteur... et il y est (peut-être) toujours. Alors je pense qu’il serait bien (pour Poitiers mais aussi pour les autres) que la situation des RRS soit clarifiée. Que dire des RRS pour lesquels il est demandé d’écrire un nouveau COS pour 3 ans alors que la reconduction en EP (avec les quelques moyens supplémentaires qui lui restent) est prononcée d’une année sur l’autre ? Comment conserver une dynamique collective quand on navigue à vue ? Je pense que la redéfinition de la carte des ZUS est l’occasion pour harmoniser tout ça mais j’ai des doutes sur la volonté politique du gouvernement.
D’un point de vue plus personnel, je souhaite faire valider les acquis de mon expérience de 8 ans dans la politique de la ville notamment, mais l’IA à qui j’ai posé la question "Comment comptez vous utiliser mes compétences acquises ?" s’est bornée à me répondre que je pouvais prendre une classe...
Si on veut faire un métier où la reconnaissance du travail bien fait est de mise, c’est pas la bonne adresse !
Jacques Clavaud
Cette archive indique où en était le ministère de l’Education Nationale en 1993 : il avait décidé, sous l’impulsion du ministre d’alors et du recteur Joutard se s’attaquer à cette question nouvelle de la prise en compte des situations de grande pauvreté. Il y eut des suites... mais pas tout de suite.
En effet, ce rapport a été rangé dans un placard par le ministre qui arrivait alors. Pourtant, l’existence d’élèves en situation de précarité et de pauvreté, hors territoires prioritaires, avait enfin été démontrée. C’était le complément nécessaire au dispositif territorial de l’éducation prioritaire.
Le retour de cette question se fit par deux voies parallèles : d’une part, la mise au point de la Loi de lutte contre les exclusions, d’autre part la relance des ZEP de 1997-1998.
La loi de lutte contre les exclusions, décidée par les gouvernements Juppé et Balladur, fut longue à établir. Curieusement, tous les départements ministériels y prirent part sauf celui de l’Education nationale. Le ministre qui avait rangé le rapport Joutard dans un placard ne souhaitait pas le ressortir. Le projet de loi fut donc bouclé sans chapitre éducatif. Si ! Si ! C’est vrai ! Et puis, en 1997, patatras ! la dissolution arriva et Jospin exigea qu’il fut ajouté un chapitre scolaire in extremis. Ce qui fut fait (les 10 derniers articles de la loi sur 150 ont été rajoutés à la hâte). Pour les enseignants, l’article 142 est capital puisqu’il indique que chaque projet d’école, de collège ou de lycée, quel que soit son lieu d’implantation, précise les moyens par lesquels l’école, le collège ou le lycée entend lutter contre les exclusions.
L’autre voie a été celle de la relance des ZEP en 1997 et son aboutissement en juin 1998 à Rouen avec les Assises nationales des ZEP. Lors de ces journées, différents groupes de travail annexes aux travaux généraux sur l’éducation prioritaire ont été constitués (par exemple "MathenZEP"). L’un d’eux portait sur le sujet traité par le rapport Joutard. Dans les années qui suivirent, le groupe de travail continua et des productions furent diffusées sur Eduscol. Mais, là encore, le nouveau ministre de l’Education nationale en 2002, laissa végéter cette question et le suivant, en 2004, supprima le groupe de travail.
L’approche de BNP Paribas est totalement cynique sur son engagement sur les banlieues.
A présent que s’achève la troisième année de la mise en place des réseaux "ambition réussite", il semble pertinent de regarder vers la sortie.
Si les évaluations des progrès réalisés seront menées au niveau des établissements concernés, la question est posée quant au devenir des enseignants supplémentaires recrutés pour les besoins du réseau. Les textes officiels semblent assez lacunaires à ce sujet...
– Promotion à la hors-classe ? cela fut évoqué... mais personne n’y croit réellement. Beaucoup de professeurs d’appui sont assez jeunes et ne remplissent pas forcément les conditions nécessaires...
– Bonus en terme de points ? pas évident non plus... que diront les syndicats ?
– Affectation favorisée dans une autre académie ? dans un autre département ? dans un établissement de son choix ? encore moins évident...
– Agrégation interne par liste d’aptitude ?... on n’ose imaginer les grincements de dents !
– Remise des palmes académiques ? ... après tout, cela ne coûterait pas très cher, puisque les récipiendaires doivent acheter leur médaille eux-même...
– Une accolade virile ? un lopin de terre ? une bourriche d’huîtres ?
Qu’en est-il au niveau de ces enseignants ?
Il semble assez consensuel de dire que la plupart n’a pas ménagé ses efforts et a joué le jeu des réseaux...
Certains voudront sans doute regagner un rythme plus "traditionnel", avec un emploi du temps classique de professeur des écoles ou de professeur de collège... mais qu’en est-il de ceux qui ont pris goût à travailler autrement ? ceux qui ont pu développer l’usage des TICE, participer à une politique de découverte et d’apprentissage des langues étrangères, établir des partenariats avec des entreprises ou des institutions culturelles, animer des groupes de travail et de réflexion interdegré ?
Ceux qui ont souvent accepté de ne plus pouvoir toucher d’heures supplémentaires (étant à temps réduit face aux élèves)... ceux qui ont affronté l’hostilité de certains de leurs collègues (inquiets, à juste titre, de cette politique consistant à bien habiller le collège A pendant que les collèges B, C, D, E et F perdaient chacun entre 8 à 15 postes)
Il semble étonnant que le sujet de l’ "après" soit si "RAR"ement évoqué...
Doit-on attendre un laconique : "c’est bien : vous avez travaillé durement ! vous avez réussi... donc vos postes sautent et vous pouvez vous inscrire au mouvement intra"...
Monsieur le ministre, si l’un de vos conseillers a la chance de lire cette modeste participation, il serait vraiment apprécié que vous rassuriez un peu vos troupes, au risque de voir s’éteindre par les effets d’une étouffante anxiété, la motivation des professeurs du premier et du second degré qui se sont efforcé de relever le défi.
Le Ministère, en affichant son désintérêt "des questions d’organisation administrative"renonce en fait à atteindrel’objectif qu’il fixe à l’éducation prioritaire :"réduire les écarts avec le reste du système éducatif."
Comment développer ces pratiques sans affecter sur les postes d’encadrement (Principaux de collèges et IEN) et sur les postes spécifiques à l’éducation prioritaire, des personnels volontaires pour les développer ?
F R Guillaume