> Carte de l’EP et Carte scolaire en EP, > Carte scolaire en EP : Mouvements de protestation > Fronde des parents dans la ZEP de Compiègne

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Fronde des parents dans la ZEP de Compiègne

20 mars 2005

Extrait du « Parisien » du 19.03.05 : nouveaux ennuis pour le professeur débutant

L’histoire est un éternel recommencement, au grand dam des parents d’élèves de l’école Charles-Faroux à Compiègne, où un professeur des écoles débutant a été affecté en novembre 2004, après une fronde des parents d’élèves de l’école Hersan, où il exerçait précédemment. Pour Séverine Michel, une mère d’élève de la classe de CE 2, la coupe est pleine : « C’est le bazar dans la classe depuis l’arrivée de cet instituteur. Tous les parents se plaignent car il a un manque d’autorité et d’organisation. Les enfants pleurent et ne veulent plus aller à l’école. Parfois, il y a des devoirs à faire qui ne correspondent pas aux leçons abordées en cours. On ne peut pas aider les enfants. J’ai attendu, pour lui laisser le temps. Mais, c’est trop et je vais, comme d’autres parents l’envisagent, faire en sorte de changer d’école... »

Ce professeur des écoles a bénéficié des passerelles et de la mobilité professionnelle au sein de la fonction publique, en intégrant l’Education nationale à la rentrée 2004, alors que, deux mois avant, il était ingénieur à France Télécom. Quelques semaines après son affectation à l’école Hersan de Compiègne, les parents d’élèves s’étaient mobilisés, pour réclamer qu’on lui fournisse un appui pédagogique et une formation personnalisée. La réponse de l’Education nationale a été de l’affecter à l’école Charles-Faroux. Cette école, à cheval entre les quartiers du Clos-des-Roses, des Jardins et Puy-du-Roy, est située en zone d’éducation prioritaire (ZEP).

Quatre mois après son arrivée, la grogne gagne de nouveau les parents. Pour l’heure, il n’y a pas de réelle concertation ni de mobilisation de la part de ces derniers, qui préfèrent jouer la carte personnelle, en tentant de faire en sorte de changer d’école à leurs enfants.

Visionnaire, un professeur anonyme avait prédit à l’époque : « Ce n’est pas un cadeau qu’on lui fait. Il va lui arriver la même chose, si on ne prend pas la peine de lui donner un minimum de formation à la pédagogie et à l’animation de groupes d’enfants. » Et de critiquer la manière dont l’Education nationale a traité cette affaire : « C’est du n’importe quoi et, pour les enfants de ZEP, quelle considération... Alors que c’est justement dans ces classes que l’on devrait mettre les moyens et des professeurs chevronnés. » Du côté de l’inspection d’académie, par la voix de Jean-Louis Dri, à Beauvais,on dit ne pas avoir les mêmes échos : « Je n’ai pas été saisi par l’inspecteur de circonscription, qui aurait dû être alerté par les parents et qui suit le travail de ce professeur. C’est un professeur débutant et, comme toute personne découvrant un métier, il faut lui laisser du temps. Tout semble se dérouler convenablement ces dernières semaines. »

Carlos Da Silva

Répondre à cet article