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L’AFEV, "premier réseau d’étudiants solidaires dans les quartiers populaires", publie un manifeste pour "des universités ouvertes sur les territoires"

21 novembre 2012

Contribution aux Assises 2012 de l’enseignement supérieur et de la recherche

L’Afev est le premier réseau d’étudiants solidaires dans les quartiers populaires. Elle promeut la Responsabilité Sociale et Sociétale des Universités depuis 2006. Aujourd’hui, l’association publie un manifeste appelant à un renforcement du lien entre universités et territoires avec le soutien de nombreuses personnalités de l’enseignement supérieur et des
collectivités.

Dans la société de la connaissance, la capacité à être en prise avec les mutations, à créer de l’innovation, à diffuser les savoirs sont des enjeux majeurs. Ces enjeux sont indissociables du développement du lien social. Il n’est pas de modèle de développement soutenable à long terme faisant uniquement le pari de la performance. La crise économique et sociale que nous traversons depuis plusieurs années nous le rappelle quotidiennement.

Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté continue à augmenter, de même que le nombre de personnes sans emploi et les sorties précoces du système scolaire alors que l’on sait que la meilleure garantie contre le chômage reste l’obtention d’un diplôme. Par ailleurs, notre système de formation ne s’est pas encore suffisamment adapté à la rapidité des changements socio-économiques, et la nécessité pour les individus de se former tout au long de leur vie.

En ce qui concerne l’innovation, la France peine à trouver une reconnaissance au niveau mondial, que l’on mesure à l’aune du nombre moindre de brevets déposés et de prix internationaux, ou de l’insuffisance de l’investissement public consenti au titre de la recherche, comparativement aux pays les plus développés.

Dans ce 21ème siècle qui sera celui de la connaissance, les universités ont un rôle de premier plan à jouer. Accueillant la grande majorité des étudiants, elles sont le fer de lance naturel d’une politique volontariste de démocratisation de l’enseignement supérieur et de relance de la recherche.
Mais elles n’y parviendront pas seules. La mobilisation des acteurs des territoires, publics, privés et société civile, est indispensable. Il est impératif de créer plus de liens entre les différents acteurs susceptibles d’agir en commun pour développer de la formation, de l’innovation, du lien social, en somme pour créer des territoires apprenants.

C’est donc bien de solidarité territoriale qu’il s’agit.
Dans d’autres pays, citons par exemple l’Amérique Latine, le renforcement du lien entre universités et territoires a permis d’impulser de nombreux programmes d’engagement étudiant en faveur des populations défavorisées et des projets de développement incluant une part de recherche-action soutenus par les pouvoirs publics. Plus proche de la France, en Grande Bretagne, certaines universités sont des acteurs importants de mobilisation des citoyens.

En agissant sur le niveau de qualification de la population, en enrichissant les formations et les programmes de recherche des compétences des territoires, en mettant à disposition des territoires les connaissances qu’elles construisent, ces universités agissent globalement pour plus d’équité et pour un développement responsable.

La France est prête à aller dans cette voie : les collaborations déjà existantes pour développer la Responsabilité Sociétale des Universités et le Plan Vert le démontrent.
Pour cela l’Université dispose de nombreux atouts : ses compétences en termes de formation à tous les âges de la vie et de recherche, ses compétences en termes de citoyenneté, dont ses étudiants, ses enseignants, son personnel sont des ambassadeurs. Enfin, elle est le lieu de la différence : différence d’origines sociales, différence de cultures, différences des opinions. L’Université est une fenêtre ouverte sur le monde.

Au moment où se tient un débat qui engage la nation sur l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche, la question de l’élargissement des missions fondamentales des universités doit être posée.
Nous appelons aujourd’hui à ce que le développement local aux côtés de la formation, de la recherche et de l’insertion professionnelle devienne l’un de ses piliers refondateurs.

Extrait de afev.fr : Manifeste (avec la liste des signataires)

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