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N. Vallaud-Belkacem : le nombre de décrocheurs est passé de 136 000 à 110 000 en cinq ans. Les réactions syndicales. Une note DEPP sur les disparités géographiques

1er décembre 2015

Najat Vallaud-Belkacem a présenté, mardi 1er décembre 2015, le bilan des mesures mises en œuvre depuis un an dans le cadre du plan national d’actions "Tous mobilisés pour vaincre le décrochage" lancé le 21 novembre 2014. Ces mesures se concrétisent aujourd’hui par des chiffres encourageants concernant les jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme.

Vaincre le décrochage constitue un enjeu majeur de notre politique éducative
La lutte contre le décrochage scolaire est un des grands engagements du Président de la République. Il y un an, le 21 novembre 2014, nous avons amplifié notre action en lançant avec le Premier ministre le plan national "Tous mobilisés pour vaincre le décrochage", un plan ambitieux en termes d’objectifs, de démarche partenariale, de mesures et de moyens. Le moment est venu pour nous de faire à la fois un premier bilan et de poursuivre le déploiement.
Le décrochage a un coût pour la société. Un coût humain, social et économique. Mais il n’est pas une fatalité. C’est d’ailleurs ce que viennent démontrer les chiffres que nous révélons ce jour à travers une nouvelle enquête complète réalisée par la Depp.

Deux bonnes nouvelles. Alors qu’il y a cinq ans, on comptait près de 136 000 jeunes qui décrochaient chaque année, ils sont aujourd’hui 110 000. Dans le même temps, nous sommes passés de 620 000 jeunes de 18 à 24 ans sans diplôme à 494 000. Ces chiffres sont encourageants ; ils sont la preuve que les politiques publiques peuvent enrayer ce phénomène.

Beaucoup de leviers ont été activés de façon systémique : la mobilisation des équipes éducatives dans les établissements, le développement du lien avec les familles, notamment les plus modestes, le partenariat qui s’est renforcé partout et à tous les niveaux (national, régional, local) pour favoriser la collaboration entre les institutions, les collectivités, les associations, les entreprises, etc., la mise en place du droit au retour en formation, la création de nouveaux dispositifs d’accueil des décrocheurs sur tout le territoire national. Autant de mesures qui ont contribué à ces résultats.

Notre intention est d’intensifier ce mouvement de baisse du nombre de décrocheurs. L’engagement de l’Éducation nationale et de ses partenaires se poursuivra donc notamment à travers la possibilité d’effectuer des parcours aménagés de formation initiale qui donnent aux jeunes de plus de 15 ans en rupture une expérience alternative temporaire (stage, service civique, etc.) tout en restant sous statut scolaire, la mise en place d’alliances éducatives qui visent à renforcer la collaboration de tous autour du jeune décrocheur.
Le nouveau droit à se réinscrire dans son établisssement d’origine pour les candidats qui ont échoué au baccalauréat contribuera lui à ce que des milliers de jeunes disposent d’une nouvelle chance d’accès à la qualification en étant accueillis et accompagnés de façon particulièrement attentive.

Concernant la prise en charge de ceux qui ont quitté le système éducatif, nous poursuivrons notre engagement aux côtés d’autres ministères et partenaires à des actions dont la mise en oeuvre est coordonnée par les régions. Ainsi, nos structures de retour à l’école (micro-lycées, lycées nouvelle chance, etc.) se développent en complémentarité des E2C, des Epide, du service militaire volontaire et des actions menées par les entreprises qui, en contrepartie d’obtention de marchés publics, accueillent des décrocheurs. Toutes ces réalisations sont l’illustration des initiatives citoyennes qui fleurissent dans notre pays.

Trois mots résument notre action qui a un écho tout particulier dans cette période où le lien social est plus que jamais nécessaire : priorité nationale et européenne, partenariat pour vaincre collectivement ce fléau, prévention dans les classes et les établissements.

Extrait de education.gouv.fr du 01.12.15 : Tous mobilisés pour vaincre le décrochage

 

Le nombre de décrocheurs a baissé de 20%, annonce N Vallaud-Belkacem dans un entretien exclusif donné à 20 Minutes. La ministre devrait réunir la presse le 1er décembre, probablement pour annoncer la création d’un comité interministériel qui a été notifié en septembre dernier. Le satisfecit ministériel reprend des résultats déjà communiqués en mars 2015. Surtout le ministère a du mal à rendre visible son action, coincé entre des injonctions élyséennes et européennes, et une action que l’Etat laisse les régions piloter sur le terrain.

Extrait de cafepedagogique.net du 01.15.15 : Décrochage : Quels résultats et quels moyens ?

 

"L’objectif fixé par François Hollande, diviser le nombre des décrocheurs par deux, est atteignable", déclare ce 1er décembre Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l’Education nationale fait état d’une diminution de 20 % du nombre des jeunes sortis sans aucun diplôme autre que le brevet des collèges, passé de 136 000 en 2010 à 110 000 l’an dernier et du nombre des 18-24 ans qui n’ont pas de diplôme et ne sont pas en formation, passé 620 000 à 494 000. Il est toutefois difficile de dater précisément ces données, fondées sur les enquêtes "emploi" de l’INSEE et sur le recensement, pour lequel les derniers chiffres, année 2012, sont un agrégat de données recueillies entre 2010 et 2014.
Pour la ministre, qui évoque d’autres chiffres, non encore stabilisés, et donc non publiés, la tendance à la baisse se confirme. [...]

Extrait de touteduc.fr du 021.12.15 : Décrochage : "des résultats très encourageants" (N. V-B) mais des chiffrages qui ne sont pas encore stabilisés

 

Les réactions syndicales

Communiqué du SNES : Décrochage scolaire.Des progrès
Le ministère indique une diminution de 20 % du taux de décrochage scolaire, 110 000 jeunes sortent aujourd’hui du système éducatif sans diplôme contre 135 000 il y a 5 ans.

Cette diminution qu’il convient de saluer provient des actions ponctuelles qui ont été mises en place, notamment au collège pour lutter contre le décrochage et de la pérennisation de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) qui a vu sa place mieux reconnue, et dont les personnels s’investissent auprès des élèves, malgré l’insuffisance de moyens dont ils disposent.

Cette diminution provient également des modes précédents de chiffrage qui étaient jusqu’à ces dernières années entachés d’erreurs, notamment avec un double décompte de certains décrocheurs. Il faut ici saluer la volonté du ministère d’évaluer plus justement ce phénomène.

Mais si le nombre de décrocheur diminue, il faut noter et regretter que le taux de scolarisation des 15-19 ans continue à diminuer en France, il est en baisse de 5 % sur les 5 dernières années. Moins de décrocheurs certes mais un tassement du nombre de diplômés au niveau post-bac, qui reste à 295 000 ; le chantier reste ouvert.

Extrait de snes.edu du 01.12.15 : Décrochage scolaire

Communiqué du SGEN

Lors d’une conférence de presse, mardi 1 décembre 2015, la ministre de l’Éducation nationale a annoncé une diminution des sorties sans qualification.

Si les élèves qui quittent le système éducatif sans qualification (110 000 par an) restent trop nombreux, le Sgen-CFDT salue une volonté politique qui a permis d’enclencher un cercle vertueux aboutissant à une première diminution de près de 20 % en cinq ans.

Cette volonté politique s’est traduite dans des mesures que le Sgen-CFDT a soutenues lors de leur présentation en CSE : droit au retour en formation, au redoublement dans le même établissement.

Le Sgen-CFDT a aussi soutenu une approche systémique, mobilisant l’ensemble des acteurs, le développement des partenariats et la coopération renforcée entre l’État et les régions formalisée par un protocole national.

Toutefois le Sgen-CFDT souhaiterait que la même volonté politique s’applique à la reconnaissance des enseignants intervenant dans le cadre de la mission de lutte contre le décrochage scolaire sans qui ce résultat n’aurait pu être atteint. Alors que le ministère a acté des mesures lors des groupes métiers en novembre 2014, aucune de celles-ci n’a connu de traduction concrète.

L’engagement de ces personnels en faveur des élèves mérite que le ministère reconnaisse pleinement leur statut d’enseignant. Sur ce dossier, nous avons déjà perdu trop de temps.

Extrait de sgen ;cfdt.fr du 03.12.15 : Lutte contre le décrochage scolaire : des résultats encourageants, une reconnaissance qui se fait attendre !

 

NOTE D’INFORMATION
Les jeunes sans diplôme sont inégalement répartis sur le territoire
décembre 2015

Un peu plus de 10 % (10,5 % en 2011) des jeunes âgés de 16 à 25 ans ont quitté le système éducatif sans obtenir de diplôme. Les filles sont proportionnellement moins nombreuses que les garçons à se retrouver dans cette situation : l’écart entre les sexes est de 3 points.
La répartition de ces jeunes sur le territoire est loin d’être uniforme. Paris mis à part, les académies où la part des jeunes sans diplôme est faible se regroupent principalement sur le front Ouest de la France et dans la moitié Sud à l’exception du pourtour méditerranéen.
À l’intérieur même des académies, la situation peut être très contrastée d’un département à l’autre. D’une manière générale, cette diversité a partie liée avec le contexte économique et social : les départements où la part des jeunes sans diplôme est élevée sont souvent ceux connaissant un fort taux de chômage et où le niveau de vie des ménages y résidant est faible.
Toutefois, la situation tend à s’améliorer. Sur cinq ans, la proportion de jeunes sans diplôme a baissé de 0,6 point, et la dispersion entre les départements a légèrement diminué.

Extrait de cache.media.education.gouv ;fr de décembre 2015 : Les jeunes sans diplômer inégalement répartis sur le territoire

 

"Ensemble on s’accroche !"
Mardi 24 novembre, Denis Rolland, recteur de l’académie de Dijon, chancelier de l’université de Bourgogne, a assisté au séminaire consacré à la lutte contre le décrochage et à la mobilisation du réseau FOQUALE (Formation Qualification Emploi) dans les locaux de Canopé.

[...] Soutenu par le FSE (fond social européen), cet évènement a réuni plus de 130 participants. Il était animé par Anne De Rozario, cheffe du service Académique d’Information et d’Orientation et Carole Desbrosses, coordonnatrice académique de la MLDS (Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire), correspondante académique décrochage. Il a permis à Anne Armand, inspectrice générale de l’Éducation nationale, de présenter les conclusions de son rapport « Agir contre le décrochage scolaire : alliance éducative et approche pédagogique repensée ».

Décrochage
Le discours d’Anne Armand et les échanges qui ont suivis, très appréciés par l’auditoire, ont rappelé le rôle majeur de la pédagogie et de la formation des enseignants dans la prévention du décrochage.

Cette prévention se joue d’abord à l’échelle de l’établissement (école, collège ou lycée), pendant la classe, dans chaque cours, à chaque heure grâce à l’attention de l’enseignant et aux compétences professionnelles qu’il développe et met en œuvre. La bienveillance, la notation et l’évaluation tiennent un rôle majeur.

[...] Suivant cet objectif, un dispositif opérationnel a été mis en place : le réseau FOQUALE. Ce réseau rassemble les établissements et dispositifs relevant de l’Éducation nationale susceptibles d’accueillir les jeunes décrocheurs. La mise en synergie des établissements et des équipes, avec le concours des centres d’information et d’orientation pour l’accueil et le positionnement des jeunes, permet d’offrir un maximum de solutions adaptées et individualisées (classe relais, dispositifs de la MLDS, places en LP, LGT, Lycée de la Nouvelle Chance, services civiques formation, CFA de l’éducation nationale, GRETA…)

Dans l’académie, la prochaine étape sera la semaine de la persévérance scolaire. Rendez-vous au printemps.

Extrait de ac-dijon.fr de novembre 2015 : Ensemble on s’accroche

 

Voir aussi

Les déchiffreurs de l’éducation

Un chapitre du récent Portrait social (INSEE, 2013) est consacré aux décrocheurs sous le titre : « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle-t-on ? ».[1]

En utilisant le panel 1995 de la DEPP (qui suit les élèves entrés en 6ème à la rentrée 1995-1996), les auteurs mettent en évidence les diverses catégories de décrocheurs et en décrivent les caractéristiques. Le propos vise également à passer en revue les différentes définitions de ce mot qui en compte tant. L’exercice est louable, et rondement mené. Malheureusement, aux trois définitions habituellement retenues, les auteurs en ajoutent une quatrième, qui de plus fait confusément référence au code de l’Education.

Rappelons brièvement les trois définitions connues, en indiquant les chiffres plus récents mentionnés par l’article (voir dans ce blog « Décrocheurs, accrochez-vous ! »)

Extrait de cahiers-pedagogiques.net du 20.02.14 : Mais qu’est ce qu’un décrocheur

 

"L’objectif fixé par François Hollande, diviser le nombre des décrocheurs par deux, est atteignable", a déclaré le 1er décembre Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l’Education nationale fait état d’une diminution de 20% du nombre des jeunes sortis sans aucun diplôme autre que le brevet des collèges. Le nombre serait passé de 136.000 en 2010 à 110.000 l’an dernier et le nombre des 18-24 ans qui n’ont pas de diplôme et ne sont pas en formation serait passé 620.000 à 494.000.
Il est toutefois difficile de dater précisément ces données, fondées sur les enquêtes "emploi" de l’Insee et sur le recensement, pour lequel les derniers chiffres, année 2012, sont un agrégat de données recueillies entre 2010 et 2014. Pour la ministre, qui évoque d’autres chiffres, non encore stabilisés, et donc non publiés, la tendance à la baisse se confirme. Elle rappelle qu’en 1980, 40% des jeunes sortaient du système scolaire sans diplôme, qu’en 2000, ils étaient encore 13%, chiffre qui avait ensuite peu évolué avant de repartir à la baisse pour se situer à 10,5%.

Extrait de localtis-info du 02.12.15 : Lutte contre le décrochage scolaire : du mieux ?

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