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Mouvements dans les ZEP de Vitry (94) et Villeneuve-la-Garenne (92)

30 mai 2007

Extrait de « L’Expresso » du 29.05.07 : Mouvements dans des collèges à Vitry et Villeneuve-la-Garenne

A Vitry, selon l’AFP, un collège est occupé par des enseignants pour protester contre les suppressions de classes. A Villeneuve-la-Garenne, des enseignants du collège Pompidou protestent contre le manque de surveillants. Ils dénoncent le climat de violence de l’établissement.

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Communiqué de presse du 28.05.07 : [Un collège des Hauts-de-Seine : chronique d’un drame annoncé

"Mesdames et Messieurs les journalistes,

"Avant les vacances de Pâques, nous vous avons alerté à de nombreuses reprises quant à l’état déplorable du collège Georges Pompidou de Villeneuve-la-Garenne, où n’étaient pas respectés un certain nombre des droits fondamentaux de l’enfant et où les conditions de sécurité et surtout d’enseignement étaient particulièrement dégradées. Celles-ci s’annoncent d’autant plus terribles l’année prochaine que, par décision académique et sous couvert d’une hypothétique baisse du nombre d’élèves, trois classes vont être fermées, dix enseignants disparaîtront et une centaine d’heures hebdomadaires seront supprimées.

"Malgré le blocage du collège pendant une semaine par les parents d’élèves et les professeurs solidaires, la venue d’hommes politiques et le relais de notre mouvement grâce à vous, journalistes, nous n’avons obtenu que des réponses en terme matériel (infirmerie, ordinateurs) et une poignée d’heures supplémentaires. Cela nous semble très insuffisant et nous regrettons fortement les mesures d’économie faites là où les besoins sont les plus grands. C’est notamment le cas dans les classes d’enseignement adapté, les SEGPA, amputées d’une trentaine d’heures hebdomadaires l’an prochain, ce qui entraînera la suppression de l’enseignement des arts plastiques ou la pratique de demi-groupes en anglais ou en technologie, pourtant indispensables à un enseignement dit ’adapté’.

"Nous déplorons aussi très fortement le nombre insuffisant de membres de la vie scolaire dans ce collège, 7 pour 670 élèves, soit un pour cent. Or le collège, qui doit être réhabilité, va connaître dès l’année prochaine trois ans de travaux, et les zones de non droit qui existent déjà au sein du collège, une véritable souricière, vont être encore multipliées sans que la création de postes d’assistants d’éducation ne soit prévue, malgré nos revendications.

"Nous avons été reçus par l’Inspection Académique de Versailles la semaine dernière. Elle dit ne pas avoir de moyens supplémentaires à nous donner, même si elle regrette de voir non pourvus les trois postes si précaires d’AES. L’Inspection affirme par ailleurs que nous ne sommes pas si mal lotis comparés à d’autres.

"Nous restions donc particulièrement insatisfaits et en alerte quand de tristes événements sont hélas venus confirmer notre inquiétude. En effet, vendredi 11 mai, lors d’un prétendu jeu de ’petit pont massacreur’, un élève de 6ème a été battu par une dizaine d’autres enfants en pleine cour de récréation. Le même jour, nous apprenions le viol d’une jeune fille de 15 ans, élève de 3ème SEGPA, commis la veille dans l’enceinte même du collège, près du réfectoire, à 11 heures du matin...

"Très inquiétante encore, la réponse de l’institution à ces affaires nous semble profondément insuffisante. L’ensemble des parents d’élèves n’a pas été informé de ces événements par le collège, malgré la demande des délégués de la FCPE d’organiser une réunion qui s’est tenue finalement, sans l’aval de la direction, devant les grilles du collège. Les élèves eux-mêmes ont été davantage renseignés par la rumeur que par les professeurs à qui le principal a dit de ne plus en parler en classe et qui n’ont pas reçu, comme ils le demandaient, une formation pour aborder de manière pédagogique ces problèmes très graves avec les élèves. A la demande des enseignants, une cellule d’écoute a été mise en place, pendant un jour et demi seulement. Elle n’a évidemment pas pu recevoir tous les élèves qui le souhaitaient. Cette maigre présence a néanmoins dispensé la direction du collège de poursuivre dans chaque classe l’indispensable rappel de la Loi. En cela, l’école suit le loi du silence qui pèse en banlieue car de très lourdes pressions pèsent évidemment sur la jeune fille victime de ces violences sexuelles.

"C’est hélas la troisième fois en dix ans qu’un viol touche des élèves de ce collège. Que faut-il faire pour que les choses changent dans notre établissement, pourtant situé dans le département le plus riche de France, les Hauts-de-Seine ?

"En désespoir de cause, nous avons décidé d’interpeller publiquement le Président de la République, ancien Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Nous avons également fait parvenir une lettre au Ministre de l’Education, M. Darcos, ainsi qu’à Mme Balkany et à M. Devedjian, qui briguent la présidence du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Vous trouverez ces courriers en pièces jointes, ils ont été adressés à leurs destinataires le vendredi 25 mai.

"En espérant que vous pourrez relayer ce nouvel appel à l’aide de professeurs qui aimeraient exercer sereinement leur métier, nous vous remercions de l’attention que vous avez porté à ce courrier,

Le personnel mobilisé du collège Georges Pompidou

Contacts : Marie-Astrid Larmoyer : 06 63 99 98 56 ; Laurence Bras : 06 13 59 54 85 ; Gaëtan Le Porho : 06 85 33 96 90 ; Cyril Garcia : 06 20 53 12 46


Sont jointes au communiqué de presse la copie de lettres à MM Sarkozy, Darcos, Devedjian et Mme Balkany.

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Extrait du site « VousNousIls », le 30.05.07 : Trois mineurs mis en examen pour agressions sexuelles sur une mineure

Trois mineurs, scolarisés dans un collège des Hauts-de-Seine, ont été mis en examen récemment par un juge d’instruction de Nanterre pour des agressions sexuelles sur une jeune fille du collège âgée de 15 ans, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Les trois suspects, qui ont le même âge, ont été placés sous contrôle judiciaire et remis en liberté. Ils ont par ailleurs été exclus du collège Georges-Pompidou de Villeneuve-la-Garenne, selon le rectorat de Versailles.
Comme le révèle mercredi le Parisien, les enseignants du collège ont adressé, à la suite du drame, un courrier au président Nicolas Sarkozy, ex-président du conseil général des Hauts-de-Seine, et au ministre de l’Education Xavier Darcos notamment.
Dans ce courrier, les professeurs déplorent le manque de moyens et de personnels dans leur établissement. Ils disent notamment : "de tristes événements (...) sont venus, hélas, confirmer notre vive inquiétude".
"Vendredi 11 mai, en pleine cours de récréation, un élève de 6ème a été victime d’un +petit pont massacreur+ et a été battu par une dizaine d’élèves. La veille, une élève de 3ème âgée de 15 ans, a subi des violences sexuelles d’une extrême gravité dans l’enceinte même de l’établissement, à 11 heures du matin", selon la lettre.

La victime aurait également subi des agressions sexuelles en dehors du collège avant le 10 mai, selon Jean-Xavier Moreau, responsable de cabinet du recteur de Versailles.

Une cellule de soutien psychologique a été mise en place dans l’établissement, a ajouté M. Moreau.
Il a estimé que le drame n’était "pas lié au manque de moyens". "A Georges-Pompidou, le taux d’encadrement est de 15 à 20% supérieur à celui de la moyenne du département des Hauts-de-Seine. Ca peut malheureusement se produire ici comme ailleurs", a-t-il ajouté.

Au contraire, pour Marie-Astrid Larmoyer, professeur de français, "les faits nous ont hélas donné raison, c’est une très mauvaise nouvelle".

Les enseignants s’étaient fortement mobilisés au mois d’avril, se mettant en grève et bloquant ce collège, classé en ZEP (zone d’éducation prioritaire) et se trouvant "dans un état calamiteux, indigne de la République" selon eux, pour obtenir plus de moyens et de personnels. L’ex-ministre de l’Education (PS) Jack Lang leur avait rendu une visite de soutien le 6 avril.

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Extrait du « Monde » du 31.05.07 : Des enseignants d’un collège des Hauts-de-Seine interpellent le président de la République

« Vendredi 11 mai, en plein cours de récréation, un élève de 6e (...) a été battu par une dizaine d’élèves. La veille, une élève de 3e, âgée de 15 ans, a subi des violences sexuelles d’une extrême gravité dans l’enceinte même de l’établissement, à 11 heures du matin. Que faut-il de plus pour que nos revendications soient enfin entendues ?". C’est en ces termes qu’une partie des enseignants du collège Georges-Pompidou, à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), a interpellé par courrier, vendredi 25 mai, le président de la République, Nicolas Sarkozy.

Cet "appel au secours" survient après plusieurs semaines d’une grève larvée, menée avant les vacances de Pâques avec le soutien de nombreux parents d’élèves, pour protester "contre les conditions de sécurité, et surtout d’enseignement" de l’établissement, "particulièrement dégradées".

Ce mardi 29 mai, ils sont une dizaine à s’affranchir du "devoir de réserve" pour exprimer leur inquiétude. Trois classes supprimées sur trente, quatre-vingt-dix heures de cours hebdomadaires en moins, des professeurs sur le départ, et aucune création de poste d’assistant d’éducation pour renforcer les effectifs actuels (7 surveillants pour 670 élèves) : dans cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP) et en zone urbaine sensible (ZUS), les prévisions académiques pour l’année 2007-2008, annoncées en février, ont fait l’effet d’une douche froide sur le personnel enseignant. "Tout cela sous couvert d’une hypothétique baisse du nombre d’élèves !", s’insurge François Hue, professeur de français. "Ce n’est pas à Neuilly que cela arriverait..."

Dramatiques événements

"A la suite de notre mouvement de grève, nous avons bien été reçus par l’inspection académique de Versailles", poursuit Laurence Bras, professeur de mathématiques. "Mais nous n’avons obtenu que (...) quelques ordinateurs, et la remise en service de l’infirmerie, détruite par un incendie en décembre 2006 - et une poignée d’heures supplémentaires. C’est tout à fait insuffisant au regard de nos besoins !"

Notamment pour les quatre classes d’enseignement adapté (SEGPA), elles aussi prévues pour être amputées d’une trentaine d’heures hebdomadaires en 2008. Ce qui risque d’entraîner, précise Gaëtan Le Porho, professeur des écoles chargé d’une de ces classes, "la suppression des arts plastiques ou celle des demi-groupes en anglais ou en technologie, indispensables à un enseignement dit "adapté"".

C’est dans ce contexte que sont survenus les dramatiques événements des 10 et 11 mai. "C’est la troisième fois en dix ans qu’un viol touche des élèves de ce collège", soulignent les enseignants, qui déplorent que n’ait pas été mené dans chaque classe, à cette occasion, "l’indispensable rappel de la loi".

Contacté par téléphone, le principal du collège, Bruno Hannecart, précise que les personnes soupçonnées de l’agression sexuelle ont, après un conseil de discipline tenu la semaine dernière, été définitivement exclues de l’établissement.

Catherine Vincent

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Extrait du site "VousNousIls" le 30.05.07 : Vitry-sur-Seine : occupation d’un collège contre les suppressions de classes

Une cinquantaine de personnes, majoritairement des enseignants mais aussi des parents d’élèves, occupaient mardi soir un collège de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour protester contre des suppressions de classes dans cet établissement difficile, a-t-on appris de source syndicale.
Cette occupation, prévue jusqu’à 22h00, vise à protester contre les réductions de moyens annoncées dans le cadre de la dotation horaire globale (DHG) et notamment la suppression de deux classes à la rentrée, a précisé Dominique Gaubert, secrétaire du SNES (principal syndicat des enseignants du second degré) du collège Gustave-Monod.

Une opération "collège mort" - 0 élève, 0 cours d’assuré - avait déjà été organisée le 5 avril dans cet établissement classé en zones sensible et prévention violence, mais pas en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Les personnels, qui dénoncent une "fin complète de non-recevoir" de l’inspection d’académie, projettent une nouvelle action de ce type à la mi-juin.

Outre le maintien des moyens, les enseignants revendiquent le classement en ZEP de cet établissement de quelque 450 élèves qui est selon eux "parmi les plus difficiles du Val-de-Marne". "C’est une aberration. Tous les gamins qu’on accueille en 6e viennent à 80% d’écoles classées en ZEP et les deux lycées de secteur sont aussi classés en ZEP", a expliqué M. Gaubert.

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