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Prof de ZEP en grève. Témoignage à Alfortville (94)

21 janvier 2005

Extrait de « Libération » du 20 janvier 2005 : prof de ZEP en grève.

Hélène Bordier, professeure de Français : « Pas de cadeau pour le gouvernement »

Hélène Bordier, 29 ans, est professeur de français dans un collège d’Alfortville (Val-de-Marne) classé en ZEP.
« Je ne sais pas encore si je vais aller manifester, c’est une décision difficile à prendre. J’ai été très engagée dans le mouvement du printemps 2003, j’ai fait grève un mois et demi, et le gouvernement n’a pas reculé. Alors, si je ressens toujours le besoin d’exprimer mon désaccord, je cherche le bon moyen d’expression et, pour l’instant, je ne l’ai pas trouvé. Et je n’ai pas envie de faire encore cadeau à ce gouvernement d’une journée de salaire. Je crains aussi le jugement de l’opinion alors qu’il faut impérativement qu’on arrive à convaincre de la justesse de notre combat.

Les gens ne vont pas descendre dans la rue pour défendre leurs salaires, mais pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus dures. A l’arrivée, la qualité de l’enseignement en pâtit. On ne peut plus offrir un service performant. Alfortville compte pas mal de classes moyennes. Tous les ans, des familles quittent l’enseignement public parce qu’ils constatent que les moyens sont insuffisants et finissent par avoir peur pour l’avenir de leurs enfants. Fin janvier, nous allons perdre deux aides-éducateurs, ils ne seront pas remplacés. Pourtant, leur travail auprès des élèves est énorme, dans la cour, les couloirs, comme confidents aussi. Je suis peut-être pessimiste, mais je vois arriver cette école à deux vitesses. C’est l’avenir du service public qui est en jeu. »

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