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- Le 3ème rapport de l’Observatoire des inégalités pointe aussi les inégalités sociales dans l’éducation. - Témoignage d’un principal : les familles n’osent pas demander des aides

6 juin 2019

Rapport 2019 : l’essentiel sur les inégalités d’éducation

Les inégalités sociales ont-elles un effet sur le destin scolaire des élèves ? L’éducation continue-t-elle de se démocratiser ? Filles et garçons sont-ils à égalité dans leurs études ? L’essentiel du chapitre « Éducation » du Rapport sur les inégalités édition 2019, de l’Observatoire des inégalités.

Dès les petites classes, l’origine sociale des enfants influence fortement leurs résultats scolaires. En CE2, les élèves les moins favorisés obtiennent une note moyenne de 57 sur 100 en français et 58 en mathématiques, pendant que le quart le plus favorisé atteint 87 et 85 respectivement (ministère de l’Éducation nationale, 2017).

À la fin du collège, les inégalités sociales se traduisent par des orientations différenciées selon la catégorie sociale des parents. Le taux d’accès en seconde générale ou technologique est deux fois plus élevé pour les élèves d’origine favorisée (84,8 % contre 42,4 %) que pour les élèves d’origine sociale défavorisée (ministère de l’Éducation nationale, 2012).

Dans l’enseignement supérieur, les écarts se creusent encore. Les enfants de cadres supérieurs sont 2,9 fois plus nombreux que les enfants d’ouvriers parmi les étudiants (ministère de l’Éducation nationale 2017-2018) alors qu’ils sont presque deux fois moins nombreux dans la population totale. Les enfants d’ouvriers représentent seulement 12 % des étudiants, 7 % des élèves de classe préparatoire aux grandes écoles et 4 % des effectifs des écoles de commerce.

L’université opère en master pratiquement le même tri social que les grandes écoles : si les enfants d’ouvriers composent 13 % des étudiants en licence, ils ne sont plus que 9 % en master et 7 % en doctorat. Seule exception notable : en BTS, les enfants d’ouvriers sont représentés (24 %), à la hauteur de leur part dans la population.

En termes d’éducation, les filles ont dépassé les garçons. Elles composent 55 % des étudiants. Mais les filières qui conduisent aux emplois les mieux rémunérés restent dominées par les garçons. Seuls 40,3 % des étudiants des filières scientifiques sont des femmes (ministère de l’Éducation nationale, 2015-2016).

Et demain ?
La situation des inégalités scolaires semble figée. Les filles ne progressent plus beaucoup dans les filières dites masculines de l’enseignement supérieur. La démocratisation sociale évolue peu. Les réformes scolaires actuelles (concernant la taille des classes, l’orientation post-bac et les filières de lycées notamment) ne touchent pas à la manière de concevoir l’école. Pour réduire les inégalités sociales à l’école, il faudrait une volonté politique affirmée capable de bousculer le conservatisme des catégories diplômées. Et des moyens.

Extrait de inegalites.fr du 04.06.19

 

Le Rapport sur les inégalités en France est un travail collectif d’expertise indépendante unique en France. Rédigé par une équipe qui, depuis plus de quinze ans, observe et analyse les inégalités. Il reçoit le soutien et les encouragements d’un grand nombre de chercheurs issus des différentes disciplines qui éclairent la question : économistes, sociologues, statisticiens, politologues, etc. Il a été édité grâce à une opération de financement participatif qui a reçu le soutien de plus de 500 personnes.

L’essentiel du rapport 2019
Consultez la synthèse du Rapport sur les inégalités en France, édition 2019 sur notre site :

l’essentiel sur les inégalités de revenus
l’essentiel sur les inégalités d’éducation
l’essentiel sur les inégalités en matière d’emploi
l’essentiel sur les inégalités de modes de vie

ou bien téléchargez les huit pages de la synthèse complète, extraite du rapport

Rapport sur les inégalités en France

 

Voir aussi l’article de Véronique Soulé dans le Café pédagogique du 05.06.19 : Rapport sur les inégalités : De l’école à la fac, un parcours marqué par les inégalités sociales

 

La situation financière des Français les plus modestes s’améliore légèrement
La troisième édition du rapport de l’Observatoire des inégalités souligne que la situation sur le front de l’emploi demeure critique. En France, la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté atteint 13,6 %, l’un des taux les plus bas d’Europe.

Plus de six mois après le début du mouvement des « gilets jaunes », le thème est plus d’actualité que jamais. La troisième édition du rapport de l’Observatoire des inégalités (publié tous les deux ans), parue le 4 juin, dresse pourtant un état des lieux nuancé des inégalités de revenu, d’éducation, d’emploi ou de modes de vie.

Bien qu’elle n’ait jamais retrouvé son niveau d’avant 2008, la situation financière des 10 % des ménages les plus modestes s’améliore légèrement et l’écart avec les 10 % des ménages les plus riches se stabilise selon des données de 2016. Ces derniers gagnent, en moyenne, 48 000 euros de plus par an, impôts déduits et prestations sociales incluses, une différence qui a augmenté de 10 000 euros en vingt ans mais qui stagne depuis 2012. Il y a par ailleurs 160 000 demandeurs d’emplois en moins entre 2015 et 2018 et moins d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA, – 5 %, 95 000 personnes).

« Les mesures prises depuis l’élection d’Emmanuel Macron, en mai 2017, ne sont pas prises en compte dans cette étude, mais la revalorisation des allocations de solidarité aux personnes âgées (ex-minimum vieillesse) et aux adultes handicapés, comme celle de la prime d’activité, conforte ce progrès. Les plus riches ont, en revanche, bénéficié, depuis 2017, de considérables allègements fiscaux, et l’écart avec les plus pauvres pourrait bien se creuser à nouveau », craint Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités et auteur de ce rapport.

Un ménage disposant de 400 000 euros de revenus financiers annuels – dividendes, intérêts sur l’épargne, cessions d’actions – engrange, depuis l’instauration, au 1er janvier 2018, du prélèvement forfaitaire unique de 30 %, un cadeau fiscal de 100 000 euros.

La précarité pour 12 % des salariés
« Mais le système de redistribution à la française fonctionne », affirme M. Maurin. Ainsi, les 10 % des personnes les plus pauvres perçoivent 281 euros par mois avant prestations sociales mais 821 euros après. La proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (60 % du revenu médian, soit 1 026 euros par unité de consommation et par mois) atteint 13,6 % en France. C’est l’un des taux les plus bas en Europe, derrière les Pays-Bas (12,7 %), la Norvège (12,2 %), le Danemark (11,9 %) ou encore la Finlande (11,6 %), mais loin devant le Royaume-Uni (15,2 %) et l’Allemagne (16,5 %).

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Extrait de lemonde.fr du 04.06.19

 

Elèves défavorisés : « Les familles n’osent pas demander des aides »

Philippe Sauzedde, principal d’un collège du Loir-et-Cher, détaille la manière dont son établissement accompagne les élèves défavorisés.

Des factures de cantine qui s’accumulent. Un refus de participer à une sortie scolaire. Des documents administratifs non remplis. Ces aléas de la vie d’un collège sont aussi des indices de difficulté sociale, que Philippe Sauzedde, principal à Mer (Loir-et-Cher) [hors éducation prioritaire] surveille avec attention. Dans son établissement, « un peu moins d’un élève sur trois est boursier ou en situation sociale défavorisée », constate-t-il sur Base élève, le fichier de l’Education nationale où figure notamment la catégorie socioprofessionnelle de chaque élève.

Extrait de leparisien.fr du 05.06.19

 

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