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En dépit des disparités socioculturelles, l’enseignement du latin reste beaucoup plus répandu qu’au XIXe siècle (Claude Lelièvre, The Conversation)

18 janvier 2023

Au collège et au lycée, les cours de latin sont-ils en voie de disparition ?
auteur
Claude Lelièvre
Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité

Ces derniers temps, l’attention s’est focalisée sur la place des mathématiques dans le cadre de la réforme du lycée et des baccalauréats généraux. La place de l’enseignement du latin, et plus généralement des humanités classiques, qui avait dans le passé plusieurs fois défrayé la chronique, est passée au second plan. Et pourtant, cela bouge encore et peut donner sens aux évolutions en cours, car la place des humanités classiques dans l’enseignement secondaire a été un grand marqueur culturel et social. Et ce n’est sans doute pas fini.

[...] Les statistiques ministérielles montrent en effet que le choix du latin est fortement lié à l’origine socioculturelle. Dans le second cycle, 4,5 % des élèves de l’enseignement général et technologique de milieux très favorisés choisissent le latin, contre 2,4 % des élèves venant d’un milieu moyennement défavorisé et 1,7 % des défavorisés. Cette disparité selon l’origine socioculturelle existe dès le collège où le latin est choisi par 24 % des élèves très favorisés contre 12,8 % des élèves moyennement favorisés et 9,4 % des défavorisés.

En dépit de ces disparités socioculturelles, on peut noter que le pourcentage d’une classe d’âge bénéficiant d’un enseignement du latin est beaucoup plus élevé actuellement que durant tout le XIXe siècle (où c’était le cas de moins de 2 % des garçons, quasiment tous par ailleurs de catégories socioculturelles privilégiées). Il y a certes une lente mais continue décrue des effectifs depuis la dernière décennie du XXe siècle, mais on est encore loin d’une quasi-disparition de la place du latin (même si son importance dans les cursus d’enseignement s’est amoindrie). In fine, on retiendra que les finalités de son enseignement ont varié de façon importante au cours de sa longue histoire, la dernière mouture des programmes scolaires se situant pour l’essentiel davantage dans la mouvance de l’inflexion datant du ministère Bayrou que dans celles mises en avant à partir du Premier Empire ou de la IIIe République :

Extrait de theconversation.fr du 16.01.23

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