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Emploi : la part des catégories populaires a diminué au cours des trois dernières décennies (Centre d’observation de la société)

28 mars 2023

Comment évoluent les catégories sociales en France ?

La structure de l’emploi par catégorie socioprofessionnelle est tirée vers le haut par l’élévation des qualifications, le développement du secteur des services et le déclin de l’industrie. La part des cadres supérieurs parmi les emplois a presque triplé entre 1982 et 2021, passant de 8 % à 22 %. Celle des anciens « cadres moyens », devenus les « professions intermédiaires », a augmenté de 19 % à 25 %. Rassemblés, les cadres supérieurs et les professions intermédiaires forment 47 % des emplois, contre 27 % au début des années 1980.

Au cours des trois dernières décennies, la part des catégories populaires a diminué. Les ouvriers ont vu fondre leurs effectifs, de 30 % à 19 % du total. La part des employés a progressé jusqu’au milieu des années 2000, puis elle a diminué. Au bout du compte, elle est restée stable à 25 % sur l’ensemble de la période 1982-2021. Si les métiers de ces deux catégories sociales diffèrent, ouvriers et employés partagent de faibles niveaux de rémunérations et de diplômes. Nombre d’employés exercent des métiers aux conditions similaires à celles des ouvriers : bas salaires, faible autonomie, pénibilité physique et forte précarité du statut. Ces deux grandes catégories ont des modes de vie communs et un grand nombre de couples sont formés d’un homme ouvrier et d’une femme employée. Deux autres grandes catégories sociales – composées de professions indépendantes aux statuts sociaux très inégaux – ont perdu du terrain : l’ensemble « artisans, commerçants et chefs d’entreprise » (de 7,7 % à 6,5 %) et surtout les agriculteurs exploitants (7 % à 1,5 % de l’emploi).

Extrait de observationsociete.fr du 27.03.23

 

Des classes moyennes toujours en progression

Le sort des classes moyennes est un classique du débat de la société française. Après avoir célébré leur avènement dans les années 19801, on a annoncé leur disparition sous l’effet de ce que l’on nomme la « polarisation » des emplois : le développement à la fois de postes très peu qualifiés et très qualifiés. Une exagération chasse l’autre.

Il n’existe aucune définition officielle des classes moyennes. L’Insee, par exemple, n’utilise pas un découpage en trois grandes classes, populaires, moyennes et aisées. Les travaux sur le sujet s’appuient le plus souvent sur les revenus (comme ceux de l’Observatoire des inégalités) et très rarement sur les professions. Pourtant, celles-ci permettent une approche plus complète de la position sociale, en prenant en compte plus globalement la position dans la hiérarchie sociale.

Pour combler ce manque nous proposons une estimation réalisée à partir des catégories socioprofessionnelles de l’Insee. Les classes moyennes, composées des emplois situés entre ceux qui exécutent et ceux qui décident (lire notre définition), comprennent l’intégralité des professions intermédiaires (anciens « cadres moyens »), une partie des ouvriers et des employés, une partie des cadres et des non-salariés. Nous avons déterminé des coefficients : par exemple, nous avons estimé que 20 % des cadres supérieurs appartiennent aux classes moyennes (voir encadré). Cette construction est arbitraire et critiquable2, mais elle a le mérite de donner des ordres de grandeur et de débattre à partir d’éléments tangibles.

Extrait de observationsociete.fr du 27.03.23

 

Note : le Centre d’observation de la société fait partie du groupe Le Compas, "bureau d’études au service des territoires".

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