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Patriotisme et civisme sont utiles en ZEP, selon un quotidien de l’Ile Maurice

13 mars 2007

Extraits de « L’Express.mu », le 12.02.07 : Droits et devoirs du citoyen : L’apprentissage passe par l’école

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Le civisme est un premier pas sur le chemin du patriotisme. Il en est même le fondement. Il nous amène à nous sentir responsables de ce bien commun qu’est notre pays et nous incite à travailler individuellement pour le promouvoir. A l’école, on ne pourrait que se réjouir de voir l’éducation civique mise à l’ordre du jour. Non seulement les bases d’un comportement citoyen seront enseignées aux élèves mais ces derniers seront surtout formés à l’amour de l’île Maurice. Il est donc indispensable que le civisme soit greffé de bonne heure chez les enfants. Pour ce faire, la compétence professionnelle des enseignants ne doit pas être seulement d’ordre didactique. Elle doit tendre à une dimension éthique qui lierait l’éducation à la citoyenneté.

Cela supposerait qu’on établisse un corpus cohérent de connaissances et d’attitudes qui donnerait un sens à la notion de citoyenneté. Le moins que nous puissions dire, c’est que nous en sommes bien loin. “Trop d’importance est accordée sur l’académique au détriment de l’extra curriculum. On a tort de croire que le civisme est secondaire. Et on n’a pas de professeur qualifié pour dispenser ces cours. Nous avons le devoir de mettre en oeuvre la politique du gouvernement en matière d’éducation. Et les cours de civisme en sont exempts”, rappelle Bhoseduth Ramsohok, président de la Mauritius Teachers’ Association, avec 30 ans d’enseignement à son tableau d’honneur.

Instaurer un enseignement à caractère civique, c’est-à-dire développer une éducation morale et sociale, est davantage plus ressenti dans les écoles faisant partie de la Zone d’éducation prioritaire. “Nous prônons l’ouverture de l’école à la communauté tout entière. En ce sens, nous invitons des gens de sociétés privées à intervenir et à participer activement à la vie des élèves. C’est par ce biais que nous avons décidé de leur inculquer des valeurs afin d’en faire de bons citoyens. Nous avons récemment institué un peace day avec le concours du Rotary Club”, souligne Devarajoo Baligadoo, maître d’école à Emmanuel Anquetil Government School de Roche-Bois. Là, l’approche se veut plus intégrante. L’amour de la patrie est loin d’être un concept abstrait. “Tout se fait à travers le sport ou même lorsque nous traitons avec les enfants qui ont des problèmes de comportement. Nous saisissons l’occasion pour mieux communiquer avec les autres élèves sur la marche à suivre. L’amour de la patrie commence par l’amour de l’autre”, renchérit Devarajoo Baligadoo.

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Extraits de « All Africa », le 14.02.07 : Ile Maurice : Droits et devoirs du citoyen, l’apprentissage passe par l’école

Quelle perception les écoliers ont-ils de l’Indépendance du pays ? Si de jeunes enfants parlent volontiers de patriotisme, la notion de civisme leur semble, d’une manière générale, étrangère, malgré le lien intrinsèque qui lie ces deux notions.

Les élèves de l’école Notre-Dame-des-Victoires, à Rose-Hill, lors de la fête de vendredi. On ne pourrait que se réjouir de voir l’éducation civique mise à l’ordre du jour. Les bases d’un comportement citoyen seront ainsi enseignées à ces adultes de demain.

Une fois le verre de jus avalé, les gâteaux ingurgités, le drapeau agité, l’hymne national débité, que reste-t-il de la commémoration de l’Indépendance dans l’esprit de nos chères têtes brunes ? Nos élèves du primaire sont-ils à même de prendre la mesure de ce pan de l’histoire de leur pays ? Certes, quelques notions sont glanées de-ci de-là pendant les cours d’Environmental Studies durant les trois premières années du primaire. Les élèves de la Standard IV, V et VI bénéficient, quant à eux, de quelques connaissances plus poussées de l’histoire de l’île Maurice. Pourtant ils sont nombreux à y montrer un vif intérêt et déplorent, pour certains, un manque de cours ciblés en ce domaine. A l’instar de Karishma Munohur qui insiste, du haut de ses dix ans, qu’"il faut qu’on m’apprenne à devenir une bonne citoyenne et non seulement une bonne élève. Et j’aime beaucoup apprendre comment s’est construit mon pays".

Il serait bon qu’aux cours d’histoire s’ajoutent ceux de civisme. Car, le civisme étant vertu et dévouement au service de la cité, il ne peut que rechercher le bien commun. Cette cité dont on fait partie en tant que citoyen lié au sort de sa communauté, solidaire de son passé et responsable de son avenir. Si la notion du civisme est généralement étrangère aux jeunes enfants interrogés, celle du patriotisme sonne mieux à leur oreille. Pourtant, les deux conservent un lien intrinsèque. "Je sais que je suis patriotique parce que j’aime mon pays et je vais tout faire quand je serai grande pour le développer", affirme avec une déconcertante sincérité, Karine Moussa, 11 ans. Le patriotisme c’est, donc, un amour à base de connaissances de notre culture et de nos modes de penser et d’agir. C’est aussi pour nos jeunes enfants de prendre conscience de leur histoire. L’histoire de leurs pères qui ont défriché les forêts, tracé les routes, bâti villes et villages. Leur gratitude doit certes être d’ordre matériel. Mais la façon dont s’est accomplie cette oeuvre est tout aussi importante, à commencer par la lutte pour l’Indépendance du pays. Il incombe aux plus grands de retranscrire à ces jeunes enfants leur histoire. La connaître, c’est pour eux aussi vital que pour les arbres de plonger leurs racines dans le sol. Le patriotisme, c’est la perception de tout cela.

"Le civisme est un premier pas sur le chemin du patriotisme. Il en est même le fondement. Il nous amène à nous sentir responsables de ce bien commun qu’est notre pays et nous incite à travailler individuellement pour le promouvoir. A l’école, on ne pourrait que se réjouir de voir l’éducation civique mise à l’ordre du jour."

Le civisme est un premier pas sur le chemin du patriotisme. Il en est même le fondement. Il nous amène à nous sentir responsables de ce bien commun qu’est notre pays et nous incite à travailler individuellement pour le promouvoir. A l’école, on ne pourrait que se réjouir de voir l’éducation civique mise à l’ordre du jour. Non seulement les bases d’un comportement citoyen seront enseignées aux élèves mais ces derniers seront surtout formés à l’amour de l’île Maurice. Il est donc indispensable que le civisme soit greffé de bonne heure chez les enfants.

Pour ce faire, la compétence professionnelle des enseignants ne doit pas être seulement d’ordre didactique. Elle doit tendre à une dimension éthique qui lierait l’éducation à la citoyenneté. Cela supposerait qu’on établisse un corpus cohérent de connaissances et d’attitudes qui donnerait un sens à la notion de citoyenneté. Le moins que nous puissions dire, c’est que nous en sommes bien loin. "Trop d’importance est accordée sur l’académique au détriment de l’extra curriculum. On a tort de croire que le civisme est secondaire. Et on n’a pas de professeur qualifié pour dispenser ces cours. Nous avons le devoir de mettre en oeuvre la politique du gouvernement en matière d’éducation. Et les cours de civisme en sont exempts", rappelle Bhoseduth Ramsohok, président de la Mauritius Teachers’ Association, avec 30 ans d’enseignement à son tableau d’honneur.

Instaurer un enseignement à caractère civique, c’est-à-dire développer une éducation morale et sociale, est davantage plus ressenti dans les écoles faisant partie de la Zone d’éducation prioritaire. "Nous prônons l’ouverture de l’école à la communauté tout entière. En ce sens, nous invitons des gens de sociétés privées à intervenir et à participer activement à la vie des élèves. C’est par ce biais que nous avons décidé de leur inculquer des valeurs afin d’en faire de bons citoyens. Nous avons récemment institué un peace day avec le concours du Rotary Club", souligne Devarajoo Baligadoo, maître d’école à Emmanuel Anquetil Government School de Roche-Bois. Là, l’approche se veut plus intégrante. L’amour de la patrie est loin d’être un concept abstrait. "Tout se fait à travers le sport ou même lorsque nous traitons avec les enfants qui ont des problèmes de comportement. Nous saisissons l’occasion pour mieux communiquer avec les autres élèves sur la marche à suivre. L’amour de la patrie commence par l’amour de l’autre", renchérit Devarajoo Baligadoo.

La tâche est quelque peu ardue lorsqu’il s’agit d’inculquer des valeurs aussi abstraites aux plus jeunes. Pourtant, il est du devoir des plus grands de s’y atteler. "Civisme, patriotisme, indépendance du pays, tout cela peut paraître très aride pour un enfant de six ans. Cependant, il est essentiel de l’y initier très tôt. A partir de cet âge-là, il faut lui expliquer le sens profond de ce qu’est l’indépendance pour qu’au fil des années, il ne la fête pas uniquement par routine. Pour cela, il faut utiliser un sens imagé. C’est ce que je fais pendant l’assemblée et les enseignants continuent le travail après", explique Jaganarden Sunassee, maître d’école à Pierre Desvaux de Marigny Government School à Gros- Cailloux. Il espère qu’avec le prochain changement du programme d’études, plus de temps sera accordé à l’éducation civique. Car le civisme est l’un des piliers de la société même si tout comme elle, elle est en crise. Notre société se portera mal tant que ses citoyens n’assumeront pas davantage leurs responsabilités vis-à-vis de la communauté, tant qu’ils ne seront pas imprégnés de sens civique et patriotique.

Premila Dosoruth

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