NB le rapport des IG date de l’année dernière (2006) et le texte sur les professeurs référents concerne l’AIS et non l’éducation prioritaire ou on parle plus volontiers de personnels en appui (ou professeurs supplémentaires ou professeurs référents).
Bonjour,
Ce serait bien si vous pouviez rectifier l’intitulé sous lequel vous présentez mon article : " c’est le hasard des mutations qui permet à des ZEP de réussir". Je n’ai évidemment jamais proféré une telle énormité. Je dis simplement qu’il arrive parfois que le hasard des mutations réunisse dans un collège des enseignants qui décident de "faire quelque chose ensemble". Alors, le "quelque chose" se fait pour peu que l’équipe ainsi formée ne se défasse pas l’année suivante et qu’elle ne se heurte pas trop à une administration et, parfois, à des collègues réticents. Cela en ZEP comme ailleurs ? C’est ce que j’ai vécu pendant trente cinq ans de "zones difficiles" dans lesquelles je n’ai cessé de militer, comme vous, pour le travail collectif des enseignants et toutes les pédagogies actives et différenciées possibles. Merci. Bien cordialement. Nestor Romero.
Bonjour
"Elle a également proposé des "jumelages entre écoles primaires des ZEP et celles des autres quartiers d’une même ville", dans un souci de meilleure connaissance mutuelle."
C’est gentil, certes, mais je doute de l’utilité de cette mesure : les écoles stigmatisées le sont toujours localement, plus rarement au-delà. La lutte contre les représentations négatives peut s’avérer paradoxale et un jumelage entre deux écoles "qui se connaissent" peut renforcer les oppositions parce que les contacts apporteraient "les preuves" aux deux côtés des mauvaises caractéristiques de l’autre.
Je pense donc qu’il vaut mieux viser des jumelages entre écoles ZEP et hors-ZEP de deux communes différentes, communes suffisamment éloignées pour qu’il n’y ait pas de représentation négative a priori. Cela existe d’ailleurs depuis longtemps et est toujours positif. Il y a parfois un premier "choc" quand l’école de ZEP comporte beaucoup d’élèves des "minorités visibles", en fait, là, des "majorités visibles". Cela demande des efforts aux élèves, aux enseignants, aux parents d’élèves... pour dépasser la première impression, mais c’est ainsi que la société évolue positivement.
Pour en revenir aux jumelages intra-communaux, si c’est possible, tant mieux. En fait, dans une même commune, il y a déjà des actions communes la plupart du temps, ce qui est déjà positif. Une formalisation par un jumelage doit être envisagée avec prudence.
FC
Une petite question :
Peut-on être secrétaire d’un comité exécutif d’un RéseauRéussite Scolaire en exerçant dans sur un autre réseau ?
Existe-til des textes sur cette question ?
Merci de vos réponses.
Même si le style parait séduisant à bien des égards (liberté pédagogique, respect de l’enseignant, service public ...), je suis à nouveau ahurie de lire le grand écart entre 1er et second degré sur lequel repose les propositions de nos politiques. Dans les 2 parties suivantes, voyez les questionnements en gras et les réponses en gras italique !
« 1) Tous les ministres disent qu’il faut recentrer l’école primaire sur les “fondamentaux” : lire, écrire, compter. Et pourtant, le nombre d’heures consacrées au français ne cesse de diminuer...
Il y a une bien trop grande dispersion des enseignements dans le premier degré. Je sais bien qu’il faudrait savoir tout faire : de la gymnastique, des sciences, des maths, de l’anglais, de la musique... Mais je crois surtout qu’il faut que nous nous fixions des objectifs réalistes - donc accorder plus de temps à l’écriture, au français, à la lecture et aux mathématiques.
D’autre part, les élèves en difficulté doivent être “accompagnés” : dès la rentrée prochaine, nous commencerons à mettre en place, au collège, des dispositifs d’étude surveillée , entre 16 h 30 et 18 heures. Les exercices qu’ils feront permettront de vérifier que les fondamentaux sont bien acquis. C’est une mesure de justice, car on sait très bien que le meilleur critère de réussite scolaire, aujourd’hui encore, c’est le milieu familial. L’étude du soir permettra de remédier à ces disparités.
2 ) Dans la controverse sur la méthode de lecture , de quel côté êtes-vous ?
Du côté de la méthode syllabique, sans hésitation. Mais je n’entrerai pas dans une querelle de méthodes car je préfère, comme le dit le président de la République, évaluer le résultat plutôt qu’inspecter les méthodes. Nous laisserons davantage d’autonomie aux professeurs. Ce sera à eux de nous dire quelles méthodes ils utilisent, à eux de les choisir, à condition que les résultats soient là. Donc, nous évaluerons les résultats.
Comment ?
Nous jugerons, par exemple, au nombre de reçus au brevet : moins d’un sur deux dans certains collèges... Je ne jette pas la pierre à ces établissements, mais nous verrons si, en utilisant d’autres méthodes, ils arrivent à progresser. Ce qui est souvent le cas.
»
Si l’OZP rencontre effectivement le nouveau ministère même (en la personne de quelqu’un qui n’est pas nouveau ! )je propose que la place de la maternelle et des premières années de primaire soit réaffirmée fortement pour que tout ne soit pas prévu en terme de réparation mais bel et bien aussi en terme de construction, voir de prévention.
« Au début j’étais gênée de partir avant les autres. Puis je m’y suis faite. On n’avait rien de plus à me donner à faire. »
Je suis enseignant (P.E) dit "référent" ou "supplémentaire" en province... et je n’ai pas vécu ça. En fait, ce travail est devenu ce que chacun d’entre nous a bien voulu en faire. Avec mes trois collègues nous l’avons pris à bras le corps et nous avons "inventé" notre fonction... aussi n’avons nous pas fait nos 35h par semaine mais plutôt 45 ou plus.
Nous avons mis en place quantité de choses sur le réseau (ateliers d’écriture, de lecture, salle de soutien, suivi de PPRE, journal du réseau, chorale du réseau, actions citoyennes...) tout autant au collège que dans les écoles et si rien n’est parfait nous avons de premiers résultats.
Cela implique aussi un long et lent travail de communication et de persuasion autour des actions menées afin d’y rallier toujours plus de collègues, mais cela arrive aussi.
Bref, si je devais dresser un bilan (sur mon réseau). Tout n’est certainement pas rose, mais en tout cas nous sommes loin de ce que certains annoncent.
Ce reportage dresse un tableau dramatique de la principale innovation du plan de Robien : la création d’une nouvelle fonction, celle de professeur référent dans les réseaux Ambition Réussite. Entre des référents à qui on ne donne rien à faire et leurs collègues qui « ignorent ce qu’ils font », le reportage cite comme « rose », la situation du collège qui a su les occuper avec un mi-temps et du soutien scolaire ! Ces emplois sont décrits comme des moyens supplémentaires, au service des seuls collèges et pas du tout des écoles ou du réseau dans on ensemble et le problème semble être de les occuper !
Ce reportage recoupe un texte publié le 17 avril dans cette revue de presse : la prise de position d’une section SNES du collège "Le Nain" de Montreuil.
Ce tableau et cette prise de position mettent en cause la capacité de la hiérarchie intermédiaire - Délégués académiques, Inspections d’Académie, IPR, Inspecteurs de circonscription, Principaux de collèges - à engager une transformation des pratiques professionnelles capables de produire de la réussite scolaire. Dans les situations décrites, l’institution n’a pas été capable d’expliquer les nouvelles fonctions de référents et d’y attirer ceux qui étaient susceptibles de s’y engager.
Il montre aussi, dans ces mêmes situations, la médiocrité des attentes d’un milieu enseignant qui n’imagine pas que ses pratiques professionnelles pourraient évoluer et comment des professeurs référents pourraient y contribuer !
Je ne sais si ce reportage qui recoupe certains témoignages entendus lors de Rencontres de l’OZP reflète mieux la réalité que d’autres récits plus encourageants, mais si l’institution ne se mobilise pas pour qu’à la prochaine rentrée les professeurs référents et la hiérarchie ne son t pas plus au clair sur leurs fonctions on pourra parler du sabotage d’une réforme que l’OZP avait pourtant approuvée.
F R Guillaume
Il est nécessaire que le PNRU prenne en charge les affaires scolaires. On constate que ce programme national de rénovation urbaine le fasse dans certaines ZEP, comme à Trélazé (Maine-et-Loire). D’autres exemples ont été apportés lors de la rencontre nationale des acteurs du PNRU au début 2007.
Cependant, il semble que la majorité des opérations entraînant des relogements n’envisagent d’aucune façon les problèmes scolaires engendrés par les déplacements de population : ni le moment du déménagement (n’importe quand au cours de l’année scolaire) ni ses conditions (examen des moyens de favoriser la mixité sociale à ce moment unique) ni les aspects techniques et pédagogiques (au départ, la disparition progressive d’élèves et la préparation de ceux-ci aux changements) ni à l’arrivée (augmentation progressive du nombre d’élèves et accueil et intégration).
Tous ces éléments peuvent - donc doivent - être réfléchis avant et être mis en oeuvre avec intelligence.
Les équipes MOUS de relogement ne sont ni formées ni informées de ces questions qui leur apparaissent hors de leur champ de compétence et, surtout, sans aucun intérêt.
Espérons que cette journée n’oubliera pas l’école.
A. Bourgarel
Payer plus les profs et donner moins de moyens, laisser les plus mal lotties dans leur condition et les plus favoriser s’echapper.
Bref diviser.
Lorsque monsieur Darcos évoque les " zones repérées qui sont figées, où les gens ne veulent pas aller" il devrait aussi parler de ces "gens" qui n’ont jamais voulu y aller et qui y sont, et pour un grand nombre y resteront. Quelques très bons élèves pourront peut-être déroger à ces guettos à condition d’être acceptés ailleurs. Le guetto de départ sera ainsi renforcé.
Monsieur Darcos pense peut être que "quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage".
S. GROSSE
mieux vaudrait ne pas lire ce texte indigne (je parle de ce "témoignage" publié par le Figaro. quel mépris pour les élèves ! Chaque fois que j’ai des troisième, dans mon collège ZEP, on travaille sur la poésie engagée et on lit des lettres de fusillés. pas facile, mais on peut expliquer l’engagement de Manouchian en lien avec l’admirable poème de Aragon, etc.
Il faut lire le roman très fort de louis Calaferte "c’est la guerre" pour voir ce que pouvait être le niveau de conscience de jeunes écoliers sous Pétain en province profonde. Guy Moquet n’était certainement pas représentatif de la jeunesse française (d’autant que son père était député communiste et dans la famille, on pouvait être à la fois héroïque et probablement approuver les procès de Moscou quatre ans avant)
Alors, le niveau lamentable d’aujourd’hui, il est plutôt à trouver dasn la lettre de cet enseignant dont on espère qu’il ne restera pas en zep longtemps. IL fera moins de mal ailleurs
JM Zakhartchouk
Sans vouloir polémiquer sur la récupération de Guy Môquet par notre président, ce que je remarque, c’est que ce type d’initiative a encore une fois le mérite de diviser la communauté enseignante. Encore une fois, on nous relance le fameux débat sur les modernes et les anciens...
... encore une fois, nous entendons le débat (stérile ?) sur " l’école d’antan" (qui formait mieux) et " l’école de maintenant" (qui forme moins bien, forcément)
Depuis que les ZEP existent, on a pu essayer pas mal de choses, je pense. Pour aboutir au même constat : malgré la bonne volonté et le professionnalisme de l’énorme majorité du corps enseignant, "ça" ne marche pas.
Le retour aux méthode d’antan ne sera pas forcément plus efficace...
Lire la lettre de Guy Môquet... drôle d’idée, en effet, pour des jeunes qui n’en comprendront pas forcément la portée d’emblée.
Pour ma part, ce qui me gêne, c’est de lire cette lettre "comme ça"... sans exploitation pédagogique préalable... sans objectif précis.
C’est peut-être là que devrait se trouver le point central des réactions à l’article de M. Ségal. Personnellement, je ne lirai pas non plus la lettre de Guy Môquet à mes élèves à la rentrée... ce n’est pas pour autant que je ne la leur proposerai pas, comme je le fais (presque) chaque année, au sein d’une séquence de travail adaptée.
Par ailleurs, pour M. Sarkozy & M. Darcos... si vous voulez marquer les esprits et faire en sorte que les élèves soient "comme il faut" en classe, pourquoi pas proposer le visionnage des 20 premières minutes du film Battle Royale (avec Takeshi Kitano) ?
En effet, mieux vaut ne pas lire un texte à des élèves s’ils n’en "comprennent pas le sens profond et les mots qui le compose" : hors de question, donc, d’enseigner les fables de La Fontaine en primaire et les classiques dans le secondaire. Attendons l’enseignement supérieur pour aborder ces textes complexes.
Quand on pense de telles idioties mieux vaut faire autre chose qu’enseigner, en ZEP ou hors ZEP.
Tes élèves ne sont que des petits enfants incapables et cela sera vrai toute leur vie !
Pourquoi restes-tu dans ta ZEP alors ? Pour la prime ? Non, parce que là, dis-tu, « on ne risque pas de plainte » si on détruit ses élèves.
L’école avec toi est bien un lieu d’horreur et de misère.
Espérons que tu seras déplacé par l’Education nationale sinon tu le seras pas tes élèves car le mépris engendre la violence
Mon cher collègue,
Mieux vaudrait changer de lieu d’enseignement ou, probablement même, changer de métier. Que vous soyez dans cette situation dépressive affolante n’est pas exceptionnel, hélas ! Il en existe quelques autres comme vous, ici ou là, en ZEP ou ailleurs. Mon interrogation porte sur la raison pour laquelle "le Figaro" a publié votre lettre.
Prenez du repos : la seule lecture de cet article suffira à tout médecin pour vous mettre en congé immédiatement.
Avec ma cordiale sollicitude.
Votre collègue solidaire