Le recteur dans une école de ZEP (Le Midi Libre)

2004

Extrait de « Midi Libre » du 25.06.04 : le recteur dans une école de ZEP

Quand l’égalité des chances passe par un contrat scolaire.
« Ceux qui ont des idées vous levez le doigt ! » L’institutrice fait la leçon à sa classe de cours préparatoire. Mais pas seulement. Spectateurs attentifs près des radiateurs, le recteur et l’inspecteur d’académie, semblent comblés.

Leur visite hier après-midi à cette classe de l’école élémentaire Jules-Ferry, devait illustrer les premiers bénéfices d’un contrat de réussite scolaire engagé depuis janvier dernier. Un contrat qui, pour résumer le manuel, repose sur le principe : « Donner le meilleur, ou ce qui se fait de mieux, à ceux qui ont moins. »
Une formule académique qui a trouvé une illustration sur les bancs de cinq établissements locaux, tous classés en ZEP (zone d’éducation prioritaire). A Jules-Ferry, 410 élèves sont concernés. Et les 21 minots choisis pour répondre devant les visiteurs de marque n’ont pas failli. « Quand le E a deux L, j’enfile mes bretelles... » La maîtresse corrige : « Oui, Dimitri, mais j’aurais préféré que tu me dises " je mets mes bretelles. »

A la table voisine, Amira se tortille. Elle brûle de donner sa réponse. « Quand le E a deux L, je regarde une gazelle. » Dans la foulée, Enzo, Karina et Tendramour - « Oui, oui, c’est bien son prénom » insiste la maîtresse - donnent leurs réponses. Quelques minutes plus tard, tout ce petit monde a droit d’aller se dégourdir les jambes dans la cour de récré.

Les grands, eux, continuent de plancher en salle de réunion. L’occasion d’une première analyse de ce contrat de réussite scolaire. « L’alchimie a bien fonctionné sauf, peut-être, pour les enfants en très grande difficulté. » L’avis de l’enseignante est complété par un de ses collègues. « Les élèves moyens en profitent bien. » Un troisième se réjouit d’avoir pu « sortir du livre de lecture pour voir un peu autre chose. On se renouvelle dans notre pratique quotidienne. »

Le recteur note. L’objectif de "donner plus" semble possible à atteindre. Surtout sur un plan pluriannuel, trois ans en l’occurrence. Jusqu’en 2007, les établissements signataires auront pour triple objectif d’assurer la maîtrise de la langue, de la lecture et de l’écriture de leurs élèves. A Jules-Ferry, les CP bénéficient de l’intervention d’une assistante d’éducation. Son rôle ? Accompagner les enfants, plus autonomes, en salle informatique. Là, tous font des fiches de lecture. Les enseignants peuvent ensuite regrouper les élèves en difficultés et fonctionner en petits groupes.

Dans les autres niveaux, un "défi écriture" autour du conte et du loup entre classes de CM2 et de 6ème et des chants en maternelle ont, d’ores et déjà, pu être organisés par les équipes pédagogiques.

Frédéric Mayet.

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