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[...] Jean-Yves Rochex avance plusieurs raisons à ces mauvais résultats. L’une est l’insuffisance des moyens engagés : « On a donné plus aux élèves de l’éducation prioritaire que ce qu’ils auraient eu sans ce label. Mais cela ne veut pas dire qu’on leur a donné plus qu’aux autres. » Notamment parce que les salaires sont le premier poste budgétaire en éducation : les enseignants les plus jeunes, donc ceux qui coûtent le moins, sont envoyés en éducation prioritaire.
Une deuxième raison tient à une logique de baisse des exigences : non par un renoncement consciemment décidé mais par une « adaptation des professionnels au contexte de concentration des difficultés », aboutissant de fait à fixer des tâches plus faciles aux élèves les plus faibles.
La troisième raison, selon Jean-Yves Rochex, est que « l’on a confondu innovation et démocratisation ». « On a promu les activités attractives et la pédagogie de projets, sans voir que ces projets, souvent à dimension collective – spectacles, expositions, journaux, recueils, etc. –, peuvent donner lieu à une division du travail dommageable entre élèves : il y a ceux qui écrivent et ceux qui posent le scotch… »
Extrait de lemonde.fr du 10.12.15 : Le bilan décevant de 35 ans d’éducation prioritaire