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Le Premier ministre annonce le développement de postes à profil en éducation prioritaire et la création d’une instance d’évaluation des établissements. Commentaires et réactions

6 août 2018

Additif du 06.08.18
Paul Devin : Pour améliorer la formation des enseignants, il ne suffira pas d’être "inventif"

Le secrétaire général du syndicat des inspecteurs SNPI-FSU, Paul Devin, estime, dans une tribune au « Monde », que les projets de transformation du service public de l’éducation relèvent surtout d’une stratégie communicationnelle.

[...] Quant à l’amélioration qualitative de l’action professionnelle des enseignants par une rémunération qui varierait selon leur mérite, les études faites sur le sujet sont loin de nous garantir qu’elle porte toutes les vertus qu’on veut lui donner. Tout d’abord parce qu’une telle prise en compte du mérite conduit à produire des réussites superficielles, essentiellement centrées sur la volonté de satisfaire les indicateurs mais incapables de répondre aux enjeux d’une éducation émancipatrice et d’une réelle égalité de réussite. Ensuite parce que, installant des concurrences entre les agents, elles se développent au mépris des dynamiques de l’action collective.

Enfin parce que l’impossibilité d’identifier la part précise de chaque enseignant dans les résultats des élèves conduit à fonder l’évaluation davantage sur des attitudes de conformité à la demande qui sont loin d’être, par nature, porteuses d’une amélioration de la réussite scolaire des élèves. Les évaluations des élèves prévues en CP, CE1, sixième et seconde seront-elles capables de faire la preuve de leur objectivité pour rompre avec l’expérience de l’évaluation CP 2017 ? Celle-ci était davantage apparue aux enseignants comme l’instrument de prescription pédagogique du ministre que comme un outil au service de l’organisation des enseignements.

L’expression de la volonté d’une nouvelle culture de l’évaluation nécessitant la création d’une instance interroge sur ses enjeux réels : le Conseil national d’évaluation du système scolaire n’est-il pas déjà, aujourd’hui, une instance permettant une évaluation transparente et publique ?

Extrait de lemonde.fr du 06.08.18 : Paul Devin : Pour améliorer la formation des enseigants, il ne suffira pas d’être inventif

 

2 août 2018 - Communiqué
Atelier Action Publique 2022 : Service de l’Éducation

Le Premier ministre a réuni le ministre de l’Education nationale, le ministre de l’Action et des Comptes publics et des membres du Comité Action Publique 2022 afin d’évoquer les axes de transformation du service public de l’Education.

Ils ont porté ensemble un diagnostic sur les forces et les faiblesses de ce service public qui demeure au cœur de la promesse républicaine d’égalité des chances. L’ambition est claire : mieux organiser notre système éducatif pour que les moyens consacrés par la Nation à cette première priorité permettent la réussite de tous les élèves.

C’est pourquoi le ministre de l’Education nationale Jean Michel BLANQUER a lancé depuis mai 2017 de premiers chantiers structurels :

Renforcement de l’accompagnement des plus jeunes avec l’obligation scolaire à 3 ans,
Dédoublement des classes de CP et de CE1 de l’éducation prioritaire,
Refonte des temps scolaires et périscolaires avec le « plan mercredi »,
Déploiement de la mesure « devoirs faits » pour consolider la réussite des élèves et faciliter la vie des familles,
Réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique,
Transformation de la voie professionnelle.

Le Gouvernement entend poursuivre cette dynamique de transformation en lançant de nouvelles réformes qui devront aboutir à des améliorations concrètes tout au long du quinquennat, et permettre à notre pays de retrouver son rang en tant que référence sur le plan éducatif.

La priorité donnée à l’école primaire dans les évolutions budgétaires et organisationnelles sera au service de ces progrès et replacera la France à un niveau comparable de dépenses vis-à-vis des autres pays de l’OCDE.

En complément des grandes évolutions pédagogiques et éducatives déjà amorcées, la transformation du système, en particulier sous l’angle des ressources humaines, de l’organisation territoriale et de l’évaluation, doit aboutir à l’école du XXIème siècle au service de la réussite de tous les élèves.

1. Humanisation et personnalisation des parcours dans l’Education nationale pour les personnels et les élèves.

La transformation de la politique de ressources humaines de l’Education nationale développe, au-delà de la gestion administrative et statutaire, une logique de soutien aux équipes et aux personnels, de responsabilisation et d’épanouissement, qui valorise l’engagement et le mérite et renforce la qualité au service de la réussite des élèves.

Cette nouvelle logique va se traduire par une évolution de la formation initiale plus professionnalisante des professeurs en lien avec l’enseignement supérieur. L’excellence scientifique et l’approche concrète seront renforcées. Le pré recrutement sera développé. Cette nouvelle conception de la formation initiale conduira à revoir la place du concours mais aussi le cahier des charges et la gouvernance des Ecole supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE).
La formation continue sera également renforcée. Cette redéfinition devra permettre le développement professionnel de chaque enseignant sans se faire au détriment des apprentissages des élèves.
Pour reconnaître l’engagement auprès des élèves qui rencontrent le plus de difficultés, l’implication des professeurs en école et en collège REP+ sera valorisée par une prime spécifique à compter de la rentrée 2018. Elle sera composée d’une part fixe et d’une part variable prenant en compte les projets d’établissements et les progrès des élèves. Elle sera progressivement déployée jusqu’en 2020, avec le versement d’une première part de 1000 euros nets dès la rentrée 2018.
Au service des établissements, dans une logique de responsabilisation, le ministère entend développer significativement les postes à profil, de façon à répondre à des besoins spécifiques (professeur particulièrement expérimenté en REP+, conseiller principal d’éducation pour encadrer un projet d’internat,…)
Dans le sillage des expérimentations menées dans les académies de Lyon et de Toulouse depuis mars 2018, l’Education nationale va développer une véritable gestion des ressources humaines de proximité.
Parallèlement, sera renforcée l’attractivité du métier de professeur pour les personnes susceptibles de rejoindre l’Education nationale dans le cadre d’une seconde carrière.
L’agenda social du ministère de l’Education nationale permettra d’aborder la question du développement du pouvoir d’achat des professeurs, via notamment le développement des heures supplémentaires.
Dans un but de simplifier les relations entre l’institution scolaire et les membres de la communauté éducative, en particulier les parents d’élèves, la dématérialisation des procédures administratives (inscription, demande de bourse, cantine) est d’ores et déjà engagée. Cette logique s’étendra progressivement jusqu’en 2021 aux diplômes et à la correction des copies dans le cadre de la réforme du baccalauréat. Ce développement du numérique s’accompagne de mesures appropriées pour la protection des données.

La proposition du Comité Action Publique 2022 relative à la création d’un nouveau corps d’enseignant n’a pas été retenue par le Gouvernement.

2. La transformation de l’organisation territoriale.
Dans une logique de clarification de l’organisation territoriale, les recteurs d’académie travaillent dès à présent pour faire émerger, au 1er janvier 2020, 13 académies correspondant aux 13 régions métropolitaines. La simplification de la carte territoriale se fera en articulation avec une plus grande responsabilisation des acteurs de terrain. Dans cette phase, ils veilleront tout particulièrement aux équilibres territoriaux, en dialogue avec les élus.
Cette dynamique est notamment l’occasion d’imaginer une organisation de terrain renouvelée dans laquelle la gestion des ressources humaines de proximité prendra tout son sens.

3. Une nouvelle culture de l’évaluation au service de la réussite des élèves.
Une véritable culture de l’évaluation, transparente et publique, doit se déployer au service de la réussite des élèves et de la qualité de la vie scolaire.
La mise en place d’évaluations des acquis des élèves en début de CP, mi-CP, début de CE1, début 6ème et début de 2nde générale, technologique et professionnelle sera effective à la rentrée 2018.
Pour assurer une évaluation régulière et transparente des établissements scolaires, une instance d’évaluation sera créée par voie législative au 1er trimestre 2019.

Extrait de gouvernement.fr du 02.08.18 : https://www.gouvernement.fr/partage...

 

Education : La réforme gouvernementale expliquée par E. Philippe

"Nous ne ralentirons pas". Dans Ouest France et dans un communiqué officiel, le premier ministre confirme l’accélération du rythme des réformes éducatives. Le premier ministre affirme vouloir faire "de profondes transformations, pas de petites économies". Mais en fait il prolonge le gel salarial et annonce des suppressions de postes dans le second degré, alors que le nombre d’élèves augmente. La prime de Rep+ sera bien donnée en fonction des résultats des élèves. Le mouvement se heurtera à un nombre accru de postes à profil.

[...] La prime Rep+ en fonction des résultats des élèves
Le communiqué de Matignon clarifie aussi le devenir de la prime Rep+ qui a été promise par E. Macron avant l’élection présidentielle. Le communiqué confirme l’annonce dans Ouest France du versement étalé de la prime de 3000 € de 2018 à 2020. Mais il la subordonne aux résultats des élèves. "Elle sera composée d’une part fixe et d’une part variable prenant en compte les projets d’établissements et les progrès des élèves. Elle sera progressivement déployée jusqu’en 2020, avec le versement d’une première part de 1000 euros nets dès la rentrée 2018", annonce Matignon.

L’évaluation des résultats des enseignants
Cette part des résultats des élèves sera rendue possible par la multiplication des évaluations nationales. " Une véritable culture de l’évaluation, transparente et publique, doit se déployer au service de la réussite des élèves et de la qualité de la vie scolaire", affirme Matignon. "La mise en place d’évaluations des acquis des élèves en début de CP, mi-CP, début de CE1, début 6ème et début de 2nde générale, technologique et professionnelle sera effective à la rentrée 2018". On peut se demander si on ne retrouve pas là le vieux projet sarkozien d’une évaluation des enseignants par les résultats des élèves fondée sur des évaluations nationales chaque année. JM Blanquer avait été l’instrument de cette politique entre 2010 et 2012. Il est particulièrement inquiétant de lire que le premier ministre veut créer "une instance d’évaluation par voie législative au 1er trimestre 2019". Cela semble annoncer la mise à mort du Cnesco dont les travaux et l’indépendance ont été salués ces dernières années.

Multiplier les postes à profil
"Au service des établissements, dans une logique de responsabilisation, le ministère entend développer significativement les postes à profil, de façon à répondre à des besoins spécifiques (professeur particulièrement expérimenté en REP+, conseiller principal d’éducation pour encadrer un projet d’internat,…)". Cette annonce est dans la droite ligne du rapport Cap 22. Il signifie que le gouvernement s’entête sur la suppression à terme des commissions paritaires. L’idée que des postes à profil permettraient le recrutement en éducation prioritaire , même avec une prime de 3000 € soumise à résultats, reste à démontrer. Darcos puis Chatel, à l’époque où Blanquer était Dgesco, s’y sont essayés en pure perte. La question de l’enseignement prioritaire est d’abord une certaine stabilité des postes et là, la prime de 3000 €, si elle est effective et accompagnée d’autres mesures, pourrait y aider.

La formation vidée des "pédagogistes" ?
Dans son communiqué, Matignon annonce " une formation initiale plus professionnalisante des professeurs en lien avec l’enseignement supérieur. L’excellence scientifique et l’approche concrète seront renforcées… La formation continue sera également renforcée. Cette redéfinition devra permettre le développement professionnel de chaque enseignant sans se faire au détriment des apprentissages des élèves". Serait ce à dire que les formateurs des Espe seront licenciés et remplacés par des acteurs de terrain et les "excellents scientifiques" discernés par la rue de Grenelle ? Le rapport Cap 22 prévoyait de donner à l’Education nationale la main sur les nominations en Espe. Une mesure qui ne serait pas forcément mauvaise si le ministre en place n’avait pas autant de certitudes en éducation… [...]

Extrait de cafepedagogique.net du 02.08.18 : Education : La réforme gouvernementale expliquée par E. Philippe

 

Éducation nationale : Jean-Michel Blanquer annonce le développement de postes à profil pour répondre aux besoins spécifiques des établissements

Jean-Michel Blanquer annonce, ce jeudi 2 août 2018, une série de mesures qu’il va engager pour l’Éducation nationale, et qui concernent notamment les personnels éducatifs et la gestion des ressources humaines. Parmi elles, figure celle de "développer significativement les postes à profil, de façon à répondre à des besoins spécifiques (professeur particulièrement expérimenté en REP+, conseiller principal d’éducation pour encadrer un projet d’internat,…)". Cette mesure figurait parmi les 15 préconisations faites, à l’issue de 6 mois de travaux, par Max Brisson (Les Républicains, Pyrénées-Atlantiques) et Françoise Laborde (Rassemblement démocratique et social européen, Haute-Garonne) dans leur rapport d’information sur le métier enseignant qui avait été enregistré au Sénat le 25 juillet dernier (lire ici). Cette "transformation de la politique de ressources humaines" s’inscrit, indique le ministre, dans "une logique de soutien aux équipes et aux personnels, de responsabilisation et d’épanouissement, qui valorise l’engagement et le mérite et renforce la qualité au service de la réussite des élèves".

Elles induisent notamment une évolution de la formation initiale qui sera "plus professionnalisante" et dans laquelle "l’approche concrète" sera renforcée. Le pré recrutement sera également développé, ce qui conduira, précise encore le ministre, "à revoir la place du concours mais aussi le cahier des charges et la gouvernance des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE)". En parallèle, la formation doit aussi être "renforcée".

Une prime en REP+ avec une part variable conditionnée aux progrès des élèves
Dans le rapport sur le métier enseignant, les rapporteurs préconisaient aussi d’instaurer "une gestion fortement déconcentrée et rapprochée des besoins". Dans la lignée de cette recommandation, le ministre annonce également le développement d’ "une véritable gestion des ressources humaines de proximité", "dans le sillage des expérimentations menées dans les académies de Lyon et de Toulouse depuis mars 2018".

Le ministre annonce aussi des mesures de revalorisation. Une "prime spécifique" doit ainsi être accordée, dès cette rentrée aux enseignants en école et en collège REP+. Si elle doit être composée d’une part fixe, une part variable sera conditionnée aux projets d’établissements et aux progrès des élèves. La prime doit être "progressivement déployée jusqu’en 2020, avec le versement d’une première part de 1000 euros nets dès la rentrée 2018". Pour les autres enseignants, l’Éducation nationale prévoit une augmentation du pouvoir d’achat "via notamment le développement des heures supplémentaires".

Extrait de touteduc.fr du 02/08.18 : [
Éducation nationale : Jean-Michel Blanquer annonce le développement de postes à profil pour répondre aux besoins spécifiques des établissements

 

Philippe en compagnie de Blanquer veut « changer la vie des enseignants »
C’est du moins ce qu’il a dit hier dans un entretien en duo (pour le moins inhabituel et donc quelque peu solennel), avec le ministre de l’Education nationale dans « Ouest France ».
[...] Jean-Michel Blanquer : « Au mois de septembre, une prime de 1 000 € net va être donnée aux personnels dans les REP + (réseaux d’éducation prioritaire). En septembre 2019, ce sera 2 000 € net. Et en septembre 2020, 3 000 € net. Trop souvent, les moyens supplémentaires affectés à ces territoires ont été conçus comme une indemnisation des difficultés rencontrées. Demain, ils devront être une stimulation au service de la réussite des élèves [...] Le but est bien de faire réussir les enfants avec un effort particulier dans les territoires les plus en difficultés en accompagnant les professeurs de façon collective. La prime pourrait d’ailleurs favoriser les objectifs fixés en équipe ».

A ce sujet il convient de rappeler que le candidat Macron a dûment affirmé qu’« il n’est plus acceptable que les territoires où la difficulté sociale et scolaire se concentre soient confrontés chaque année à l’impossibilité de recruter des enseignants : parce qu’il faut reconnaître cette difficulté et y répondre, les enseignants, du premier et du second degré, qui exercent en REP+ seront mieux accompagnés et recevront une prime annuelle supplémentaire de 3 000 € nets ».

Et cette prime était promise sans conditions. Mais, depuis, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a déclaré qu’une partie de cette future prime serait donnée sur une base variable ( au ’’mérite’’ ?)...

Extrait de mediapart.fr du 02.08.18 : Philippe en compagnie de Blanquer veut « changer la vie des enseignants »

 

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