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Neurosciences et éducation : entre vérités scientifiques et « neuro-mythes » : Des risques de déterminisme et de stigmatisation (site innoedulab)

25 septembre 2018

Neurosciences et éducation : entre vérités scientifiques et « neuro-mythes »

[…] Les analyses qui suivent proviennent du travail accomplir dans ces séminaires sur Neurosciences et Education, alors qu’étaient rassemblés au cours de ces rencontres plus de 400 enseignants, chercheurs en éducation, psychologues et chercheurs en neurosciences, pour discuter des aspects théoriques et méthodologiques d’un champ de recherches interdisciplinaire et émergent comme des possibilités qu’il offrait pour l’éducation.

[…] Des risques de déterminisme et de stigmatisation

Les approches concernant ‘l’apprentissage accéléré » offrent par contre un tableau plus circonspect. Il existe sur ce point un mix d’idées populaires et de pseudo travaux scientifiques qui ne résistent pas à l’observation scientifique. L’imagerie par résonance magnétique a rencontré sans doute l’intérêt le plus grand dans le public. Cependant, si ces techniques fournissent des images des changements biologiques qui apparaissent dans le cerveau, comme le flux sanguin, elles ne permettent pas de voir directement la pensée ou l’apprentissage. L’élaboration d’un modèle cognitif est nécessaire pour rendre compte des processus mentaux mais la relation entre biologie du cerveau et cognition de l’esprit est loin d’être établie.

De même, l’existence de différences dans la structure du cerveau ou des fonctions entre différents groupes d’apprenants peut donner des idées et contribuer à des programmes et des interventions éducatives plus efficaces. Néanmoins, elles peuvent conduire à des notions inutiles de déficits permanents ou de cellules performantes qui sont biologiquement déterminées. La connaissance biologique peut parfois être associée à des idées déterministes et incorrectes. Il y a donc besoin de combiner davantage d’approches formelles et pédagogiques pour éviter que les neurosciences et les sciences cognitives ne deviennent des mécanismes prédictifs sur la base de causes et effets biologiques, et que soient prises en compte la complexité des interactions entre des environnements biologiques et éducatifs.

“ la cause n’est pas un mot facile. Son usage populaire serait risible s’il n’était pas dangereux, informant, comme il le fait, les politiques gouvernementales sur des questions qui nous affectent tous. Il n’y a pas une simple cause de quoi que soit et rien de déterminé »

(Professeur John Morton, Institut des Neurociences Cognitives, University College, Londres)

Extrait de innoedulab.com du 23.09.18 : Neurosciences et éducation : entre vérités scientifiques et « neuro-mythes »

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