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Un sondage Ipsos pour la Fsu sur les fonctionnaires met en avant le mécontentement des enseignants (Le Café, ToutEduc)

1er février 2022

Selon un sondage FSU, les enseignants sont les grands déçus du quinquennat
On savait, grâce au Baromètre Unsa, que les enseignants n’adhèrent pas du tout aux réformes Blanquer. Un sondage Ipsos, réalisé début janvier et publié par la Fsu le 31 janvier montre les ratés du quinquennat pour les fonctionnaires et particulièrement pour les enseignants. Sans surprise, la principale déception concerne le pouvoir d’achat. Huit enseignants sur dix s’en plaignent alors que les autres fonctionnaires (tous corps) sont nettement moins nombreux à estimer que leur pouvoir d’achat s’est détérioré. C’est aussi pour leur salaire que les enseignants sont prêts à suivre les syndicats. Et ce n’est pas leur seule singularité.

Trop de travail, pas assez de salaire

Révélé à l’occasion du congrès national de la Fsu, le sondage porte sur 1568 fonctionnaires interrogés dans la première quinzaine de janvier. Interrogés sur ce qui s’est amélioré ou détérioré durant les 5 dernières années, 56% des fonctionnaires citent leur pouvoir d’achat et 65% leur charge de travail. Pour les enseignants on monte à 80% dans les deux cas. On sait que le salaire des enseignants est nettement inférieur à celui des autres cadres A de la fonction publique d’Etat, les autres ministères ayant compensé le gel du point fonction publique par des primes. L’appréciation de la charge de travail reflète toutes les réformes introduites par JM Blanquer qui a revu en 5 ans les programmes de tous les niveaux scolaires et a mis en place des programmes plus lourds. S’ajoute à cela dans le 1er degré la raréfaction des équipes de soutien , comme les Rased. Et dans le 2d degré l’augmentation du nombre d’élèves du fait de la croissance démographique et des suppressions de postes.

On va retrouver la question salariale dans les attentes des enseignants. 84% attendent des syndicats des revendications sur les salaires, 39% pour le recrutement d’autres agents et 21% pour une autre formation.. Ils sont aussi 71% prêts à protester si les emplois précaires augmentent, ce qui a été particulièrement le cas dans ce quinquennat. 63% demandent des règles de transparence dans la gestion du personnel, ce qui renvoie à la loi de transformation de la fonction publique qui a supprimé les commissions paritaires.

L’attente d’une reconnaissance sociale

Le sondage montre aussi la dégradation des rapports avec la hiérarchie, 54% des enseignants se sentant moins reconnus par elle. 51% estiment aussi que leur formation s’est dégradée (contre 35% pour les autres fonctionnaires).

Enfin 72% des enseignants (contre 50% pour les autres fonctionnaires) jugent que la reconnaissance sociale dont ils bénéficient s’est dégradée. Une autre question explique ce sentiment. Pour 77% des enseignants (contre 62% des autres fonctionnaires) les discours négatifs à l’égard des questionnaires expliquent leurs difficultés avec les usagers.

La numérisation critiquée

Il y a aussi des surprises dans ce sondage. Ainsi seulement 56% des enseignants estiment que le service public s’est montré efficace durant la crise sanitaire contre 75% des autres fonctionnaires. Les enseignants sont nettement plus nombreux à mettre l’égalité et la laïcité dans les valeurs du service public.

Une autre surprise c’est le fort scepticisme sur la numérisation. Pour 54% des enseignants la dématérialisation a détérioré le service rendu aux usagers, souvenir peut-être des mois de confinement. Pour 62% cela a aggravé les conditions de travail (contre 48% des autres fonctionnaires) et pour 67% la motivation des agents (contre 59% pour les autres fonctionnaires). On mesure l’impact négatif des mois de confinement et l’analyse critique de l’enseignement à distance et de la dématérialisation des corrections de copies, des saisies répétitives etc.

Pour la Fsu, " il est urgent de rompre ce cercle vicieux de l’affaiblissement des services publics et de la dégradation de la situation faite à leurs agent-es par une politique ambitieuse !" Le sondage donne ainsi un cap au congrès et à la direction de la FSU qui devrait être réélue.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 01.02.22

 

FSU : les fonctionnaires au bout du rouleau (sondage IPSOS)

Les fonctionnaires sont en première ligne dans la crise sanitaire, ce sont eux qui font tenir la société depuis près de deux ans. Combien de temps vont-ils encore tenir ? C’est la question que pose la FSU au vu d’un sondage réalisé par IPSOS et publié à l’occasion de son congrès. La fédération syndicale unitaire apparaît "avant tout" comme "un syndicat de profs" auprès des 1 568 fonctionnaires interrogés (dont quelque 500 territoriaux), elle est "modérée" pour 61 % des répondants (68 % des enseignants) même si 51 % des fonctionnaires estiment qu’elle est "dogmatique".

Le sondage révèle que "les enseignant.es et les personnels de l’éducation se révèlent particulièrement mécontents et prêts à se mobiliser. Le sondage montre aussi un malaise plus global des fonctionnaires : 9 % souhaitent quitter la fonction publique pour rejoindre le privé.

Si 75 % des répondants estiment que "le service public a été performant pendant cette crise sanitaire", ce n’est le cas que de 56 % des enseignants. Ceux-ci se distinguent aussi par leur attachement à la question de l’égalité, un terme qui "guide leur action" pour 30 % d’entre eux contre 17 % de l’ensemble des répondants. Ils accordent également davantage d’importance à la laïcité (15 % vs 6 %) mais c’est surtout leur hiérarchie qui insiste sur ce thème (28 % vs 6 %)

Les enseignants considèrent également davantage que les autres fonctionnaires que le développement des outils numériques et la dématérialisation des administrations a plutôt détérioré le service rendu aux usagers (54 % vs 46 %), leurs conditions de travail (14 points de différence), l’accueil des populations les plus fragiles socialement (15 points). Ils sont également plus nombreux à considérer que "les choses se sont détériorées" en ce qui concerne la formation continue (+ 16 points, 51 % vs 35 %), la reconnaissance de leurs efforts par leur hiérarchie (54 % vs 43 %), et plus encore la reconnaissance sociale (+ 22 points), la charge de travail (+ 15 points). C’est plus encore la détérioration de leur pouvoir d’achat (79 % vs 56 %) qui les mobilise (80 % des seraient prêts à participer à des mouvements de protestation sur ce thème, vs 73 % des territoriaux).

Ce sont les agents de la fonction publique hospitalière qui ont le plus souvent subi de la part d’usagers "des violences verbales (insultes, menaces...)" (68 % vs 49 % pour les enseignants et 44 % pour les territoriaux), et même des violences physiques (38 % vs 12 et 11 %), mais ce sont les enseignants qui estiment qu’y ont une part de responsabilité les discours négatifs que l’on peut parfois entendre à l’égard des fonctionnaires (77 % vs 37 % pour les hospitaliers).

Interrogés sur ce que doivent revendiquer les syndicats, ce sont, et de très loin, les salaires qui viennent en tête (74 % des fonctionnaires, 84 % des enseignants). Les recrutements viennent loin derrière (35 %, 39 % chez les enseignants) et ce sont les enseignants qui sont le moins demandeurs de voir "les agents particulièrement performants" et "bien notés par la hiérarchie" bénéficier d’une accélération de leur carrière (16 % vs 40 % chez les territoriaux ou les fonctionnaires d’Etat des autres ministères).

Pour la FSU, ce sondage témoigne du "grand mécontentement" des agent-es de la Fonction publique : "déclassement salarial, perte de sens du métier en raison des réformes et de la dégradation des conditions de travail, discours publics stigmatisants... L’organisation syndicale note également que sur les divers items, "il n’y a jamais plus de 21 % des fonctionnaires pour trouver un point positif dans le bilan" des 5 dernières années. Elle dénonce "une crise de sens" et souligne que "loin d’être passéistes, (les fonctionnaires) sont 78 % à souhaiter que le service public évolue pour profiter des possibilités offertes par la numérisation" et à 90 % ils sont demandeurs "d’une réorientation des métiers afin de mieux prendre en compte les inégalités territoriales et sociales". Elle conclut qu’il "est urgent de rompre ce cercle vicieux de l’affaiblissement des services publics et de la dégradation de la situation faite à leurs agent-es"...
Extrait de touteduc.fr du 31.01.22

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