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Près de la moitié des Français ne partent pas en vacances (Observatoire des inégalités). L’avion, privilège d’une minorité (The Conversation)

3 août 2023

DONNÉES
Près de la moitié des Français ne partent pas en vacances

Le taux de départ en vacances atteint 54 % en France. Si 72 % des plus aisés font leurs valises au moins une fois par an, c’est le cas de seulement 37 % des plus modestes. La moitié des personnes qui renoncent à partir, le font pour des raisons financières.

[...] Partir dépend aussi du milieu social. 65 % des cadres supérieurs et des professions intermédiaires partent en congé, contre 47 % des ouvriers, selon les données de 2022 du Crédoc. Plus on monte dans l’échelle sociale, plus on a de chances de s’échapper. Pour de très nombreuses raisons : parce que les catégories supérieures gagnent davantage bien sûr, mais aussi parce que cela fait partie de leur mode de vie : les plus favorisés ont plus souvent eu l’habitude de voyager avec leurs parents (ils y ont pris goût, se sentent rassurés hors de chez eux), ils parlent aussi plus souvent une langue étrangère (pour les voyages lointains). Partir en vacances et les mettre en scène sur différents supports fait aussi partie de la sociabilité, et est de fait l’apanage des catégories favorisées.

Des inégalités qui ne se réduisent pas
Les plus modestes [3] partent moins souvent qu’au début des années 2000 (41 % en 2002, contre 37 % en 2022). Le taux de départ en vacances des plus aisés [4] a aussi baissé de 84 % à 72 % sur la même période, les retraités notamment ayant réduit leurs déplacements depuis la crise sanitaire. Pour autant, les plus aisés restent toujours deux fois plus nombreux que les plus modestes à partir.

Extrait de inegalites.fr du 29.06.23

 

Débat : Décarbonation, quotas… que faire de l’avion, privilège d’une minorité ?

auteurs
Yoann Demoli
Maître de conférences en sociologie, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay

Julien Gros
Chargé de recherche CNRS, affilié au LISST (Université Toulouse Jean-Jaurès), Université Toulouse – Jean Jaurès

e président Emmanuel Macron a récemment affirmé sa volonté d’investir plusieurs milliards d’euros dans la décarbonation de l’aviation. Plusieurs voix se sont fait entendre pour souligner le caractère risqué, voire illusoire, de cette ambition et rappeler l’urgence d’une réduction du trafic aérien.

Quelques semaines auparavant, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici proposait de limiter à quatre le nombre de vols au cours d’une vie, suscitant un débat agité sur la réduction de l’usage de l’avion par les individus.

Ces polémiques éludent toutefois une dimension centrale du problème : prendre l’avion est un privilège qui entretient notamment les rapports de domination entre les pays et en leur sein.

L’avion, un privilège du Nord global

[...] Socialisation des élites
Prenons l’exemple de la France : voyager en avion est loin d’être une pratique commune, elle demeure l’apanage des plus aisés et des plus diplômés. Ainsi, plus de la moitié des 10 % des Françaises et des Français les plus riches prend l’avion au moins une fois par an, contre 13 % des 50 % les plus pauvres. C’est le cas d’un tiers des personnes diplômées de l’enseignement supérieur, contre 10 % des moins diplômées.

Depuis longtemps, les voyages ont une place importante dans la socialisation des élites. Séjours culturels ou d’études à l’étranger, ils contribuent à les préparer à l’occupation de positions dominantes. Plus tard, ils permettent l’entretien d’un style de vie ou d’une carrière cosmopolite qui indique leur appartenance de classe. [...]

Extrait de theconversation.fr du 02.08.23

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