> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. Prior. (Audio visuel : films, TV, radio) > A propos du film "Un métier sérieux", plusieurs enseignants, interrogés (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

A propos du film "Un métier sérieux", plusieurs enseignants, interrogés par Le Parisien, témoignent de la solidarité plus forte en éducation prioritaire

14 septembre 2023

« Un métier sérieux » : un film « réaliste » et un « hommage », selon des profs de collège
Dans « Un métier sérieux », en salles ce mercredi, Thomas Lilti met en scène des professeurs de collège engagés, bienveillants et ultra-solidaires. Un « parti pris », assume le cinéaste. Pour autant, cinq enseignants qui ont vu le film saluent sa justesse et son réalisme.
Dans « Un Métier sérieux », Vincent Lacoste, prof remplaçant, se confronte aux difficultés de l’enseignement, bien entouré par ses pairs, incarnés notamment par François Cluzet.

[...] « Les personnages du film, c’est un peu l’équipe pédagogique que tu rêverais d’avoir », renchérit Pierre, 45 ans, qui a enseigné quelques années dans un collège du Val-de-Marne avant de prendre un poste en lycée.
[...] "C’est plus fréquent dans les collèges en éducation prioritaire : c’est là qu’on compte le plus les uns sur les autres".
[...] " On a plutôt tendance à se serrer les coudes" [...] "Dans les collèges difficiles, la relation entre enseignants est très structurée"...

Extrait de leparisien.fr du 13.09.23

 

« Un métier sérieux » de Thomas Lilti, le cœur battant d’un collectif enseignant

Avant même le premier jour de la rentrée, « Le Café pédagogique » a attiré votre attention sur « Un métier sérieux », le nouveau film de Thomas Lilti, dédié à l’expérience, ordinaire et passionnante, d’un groupe soudé d’enseignants engagés tout au long d’une année scolaire en collège. Le jour de la sortie, c’est le moment d’enfoncer le clou. Courez voir sans tarder « Un métier sérieux » et vous y serez sur le champ en terrain familier, dans un cadre immédiatement reconnaissable, retranscrit avec une incroyable authenticité et filmé avec amour. N’écoutez pas les rabat-joie fustigeant la banalité supposée de l’histoire ni les grincheux regrettant un style prétendument terre-à-terre !

Les professeurs en héros fragiles, entre vulnérabilité et ténacité

Ancrée fermement dans la réalité, la comédie dramatique, teintée d’humour et de romanesque, vous embarque sans coup férir dans une représentation juste, pertinente et profonde de l’exercice difficile et exaltant de votre profession à qui chacun demande tant. Sans tambour ni trompettes, Thomas Lilti capte au plus près des femmes et des hommes, dans toutes les dimensions d’un métier d’intérêt général, l’éducation comme la santé –au cœur de ses trois précédents films dédié au corps médical-, deux piliers (vacillants) de la nation.

De la relation complexe aux élèves, à la pédagogie à inventer chaque jour pour susciter chez eux le désir d’apprendre, de se constituer comme sujet et d’aller vers les autres, aux rapports tendus avec une hiérarchie frileuse et une institution défaillante, jusqu’aux répercussions intimes dans la vie professionnelle et personnelle de chaque protagoniste d’une aventure humaine à nulle autre pareille.

Porté par un casting en or, le portrait de groupe ici dessiné ne joue cependant pas sur une répartition convenue des rôles mais la fiction chorale utilise à bon escient le contre-emploi ou la distribution inattendue. En bref, Benjamin, jeune thésard en physique, est bombardé dans un collège professeur de mathématiques remplaçant sans formation ni soutien et Vincent Lacoste, air juvénile, tenue sobre, inexpérience en bandoulière, traverse les multiples épreuves de la ‘première fois’ avec une justesse d’incarnation confondante.

Force et faiblesse des liens, puissance du collectif

Le comédien épatant en débutant n’est pas seul ni à l’écran ni dans l’établissement. Les liens d’entraide (des tuyaux pour les cours sur internet aux conseils de comportement en classe entre autres) tissés rapidement avec des collègues plus anciens ou plus aguerris forgent sa pratique sans lui éviter une grave erreur (l’humiliation d’un élève en classe, une faute lourde de conséquences dont il prend avec peine et regret la mesure). A ses côtés, sur le même plan devant la caméra attentive et empathique de Thomas Liliti, Meriem, look strict, visage volontaire (Adèle Exarchopoulos) excellente en professeure solide et efficace, Fouad, chevelure et barbe abondante, (William Lebeghil) en professeur d’Anglais plein de fantaisie, tente de maintenir à l’oral un niveau correct de prononciation et…d’enthousiasme, Sandrine, lunettes et cheveux lisses attachés (Louise Bourgoin) bouleverse par son application obstinée à transmettre les SVT sans susciter l’engouement des élèves, émeut par son désarroi face à une inspectrice n’hésitant pas à lui signifier l’ennui suscité par ses cours en précisant le rendu futur d’un rapport édulcoré ; une situation extrême dont nous verrons plus tard l’expression manifeste (et dramatique) en classe et les ressorts intimes douloureux. Quant à Sophie (Lucie Zhang), elle nous impressionne par sa présence délicate, en retrait apparent d’une communauté à laquelle elle souhaite, au fond d’elle-même, appartenir davantage. Il y a aussi Pierre (François Cluzet) entre lucidité décapante (‘mes cours sont chiants’) et bienveillance sincère envers les autres. Mais Pierre ne se réduit pas à la figure attendue de l’ange protecteur de héros fatigués et fragilisés par l’ampleur de la tache.
C’est toute la fiction, dans ses multiples façons d’éclairer la complexité des missions assignées, qui est habitée par la puissance du collectif, l’esprit d’équipe et l’élan affectif cimentant cette communauté enseignante, telle que la voit le réalisateur.

Le cœur battant d’une communauté délicatement mis en lumière

Se distinguant nettement des nombreux films récents ‘autour de l’école’, « Un métier sérieux » frappe surtout par l’ambition humaniste du propos et l’utopie sous-jacente suggérée par sa forme polyphonique.

Thomas Lilti, tout en maintenant la primauté accordée à la ‘vocation’ primordiale de l’Ecole par rapport à l’instruction et l’émancipation des élèves dont elle a la charge, nous fait peu à peu pénétrer dans l’intimité des professeurs : échanges et complicité une fois la porte de la salle des profs refermée, satisfactions ou tourments de l’enseignement stricto sensu en relation avec l’évolution des enfants eux-mêmes façonnés et influencés par d’autres sources de supposés savoirs ou rpar les réseaux sociaux, joies et tourments de la vie personnelle percutée de plein fouet par la crise du métier et le dépérissement de la considération afférente, tant de la part de certains parents et citoyens, de la part surtout des pouvoirs publics et…de bien des gouvernants en quête de rentabilité à court terme sans projet d’avenir pour l’Education.

Thomas Lilti n’a pas de solution miracle mais il s’engage par ce film important, modestement et fermement, aux côtés des enseignants.

Dans un contexte de précarisation d’une profession vitale pour le pays et ses futurs citoyens, comment continuer à faire au mieux son métier sans en perdre le sens, tout en préservant son humanité ? L’entraide et la solidarité que les collègues ici incarnées par des comédiens hors pair constituent le ciment d’un petit collectif apte à traverser les épreuves, les défaillances voire les échecs menant certains d’entre eux à une impasse déchirante ou à une remise en cause salutaire.
Dans « Un métier sérieux », des femmes et des hommes investis tentent de garder la passion d’enseigner, contre vents et marées, en privilégiant les liens de solidarité et d’amitié. Comme un îlot de fraternité et d’utopie collective pour donner du sens à un métier en grand danger. Professeurs et futurs spectateurs, soyez-en convaincus : Thomas Lilti vous aime.

Samra Bonvoisin

« Un métier sérieux », film de Thomas Lilti, sortie le 13 septembre 2023
Dans le Café pédagogique
Pour trouver une séance près de chez vous

Extrait de cafepedagogique.net du 13.09.23

 

"Un métier sérieux", un film choral et la passion d’enseigner

A l’occasion de la sortie du film “UN METIER SERIEUX“ le 13 septembre prochain, la société Parenthèse Cinéma propose aux enseignants ainsi qu’aux membres de l’Education nationale des invitations pour assister à une des avant-premières programmées dans 38 villes de France. ToutEduc relaie volontiers cette démarche permettant le débat autour des questions d’éducation.

Ce film est réalisé par Thomas Lilti (“Première année“ et “Hippocrate“) avec Vincent Lacoste, François Cluzet, Louise Bourgoin, William Lebghil et Adèle Exarchopoulos.

La bande-annonce est à retrouver ici

Synopsis
C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad, Sophie, Sandrine, Léo et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont vite rejoints par Benjamin, jeune professeur remplaçant en mathématique, sans expérience, et rapidement confronté aux difficultés du métier. A leur contact, il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant fragilisée.

L’avis de ToutEduc
Film sincère, que l’on pourrait qualifier de film “choral“ avec sa pléiade d’acteurs interprétant des enseignants vivant tous une situation singulière, Un Métier Sérieux raconte une profession en se plaçant au plus près du vécu des protagonistes. Malgré la volonté de faire ressortir le collectif, son souci de cohérence narrative emporte cependant ce fil conducteur dans les méandres d’une écriture à rebondissements pouvant écarter le spectateur de l’essence du film, le rapport sensible entre des vies professionnelles au service des élèves, et des vies personnelles en quête d’un soi.

Extrait de touteduc.fr du 12.09.23

 

Voir la sous-rubrique Educ. Prior. (Audio visuel : films, TV, radio)
et le MC Audiovisuel tous publics (gr 2)/

Répondre à cet article